Ayant délaissé
Entombed et la scène deathmetal durant plusieurs années, pour se consacrer à son groupe rock
The Hellacopters, très populaire en Suède, Nicke Andersson revient à ses premières amours en cette année 2005, formant le groupe
Death Breath avec son ami Robert Pehrsson. A l’instar de
Bloodbath, le but des deux acolytes réside dans la résurgence du death old school, mais avec une approche délibérément rugueuse et sans artifice, que
Repulsion pratiquait dans les années 80. Epaulé par le bassiste
Magnus Hedquist, le groupe rentre alors aux Acetone Studios sous la coupe de Michael Borg, ressortant avec
Stinking Up the Night, commercialisé par Black Lodge à l’automne 2006.
Sans être trop simpliste et rapidement ennuyeux,
Death Breath ne s’embarrasse en revanche d’aucune fioriture, privilégiant l’efficacité des riffs et la nervosité des soli avant tout. Les rythmiques de Nicke &
Magnus sont directes, tantôt tapageuses ou entrainantes, supportant les riffs suintants de Robert, aux relents punk délicieux. En outre, sans le moindre effet utilisé en studio, la musique obtient délibérément un son crasseux, à l’image des paroles, traitant avec désinvolture de sujets gores et morbides.
Mais, outre son atmosphère puante parfaitement retranscrite, le point fort de
Stinking Up the Night réside dans l’intégration de Scott Carlsson (
Repulsion) & Jorgen Sandstrom (Ex-Grave) durant les sessions d’enregistrement, se partageant les voix entre les différents morceaux, avec Robert Pehrsson. Les trois growlers éructent un chant suffisamment proche pour la restitution d’un ensemble homogène, mais possèdent en revanche chacun leur grain guttural particulier, apportant une coloration judicieuse à chaque titre. Ainsi, réentendre le chant crasseux de Scott sur les très bons Chopping Spree, Unembalmed
Dead et Christ All Fucking, reste un vrai régal pour les fans du redoutable
Repulsion.
Mélange explosif de
Wolverine Blues,
Horrified et
Mental Funeral (
Entombed,
Repulsion,
Autopsy), s’inspirant respectivement de leur ambiances rock, crades et suintantes,
Stinking Up the Night est assurément l’album de deathmetal le plus retro et décalé de cette année 2006, aux côtés du terrible Freakery des nord américains de
Cretin.
Death Breath se conseille en premier lieu aux nostalgiques du death rugueux et imparfait des années 80/90, mais également à tous les metalheads en mal de headbang et de metal pur, submergés par une pléthore de réalisations identiques et aseptisées.
Fabien.
Pas grave.....
Merci pour la chronique.
++
Cette abscence de prétention et le feeling des musiciens rend le tout très accrocheur et efficace.
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