Stillness

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
15/20
Nom du groupe Ash Slater
Nom de l'album Stillness
Type Album
Date de parution 03 Mars 2019
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 Immersion
 06:37
2.
 Siege
 06:17
3.
 Temple
 05:25
4.
 Rivers
 06:02
5.
 Resurgence
 06:23
6.
 Eye of Horus
 03:58
7.
 War Siren
 05:01
8.
 Possession
 04:18
9.
 Arhythmia
 06:02

Durée totale : 50:03

Acheter cet album

 buy  buy  buy  buy  buy  buy  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Ash Slater


Chronique @ JeanEdernDesecrator

29 Mars 2019

Un One Man Band d'une pesanteur mélancolique

A en croire l'Encyclopédie Métallique Transcendantale, il y aurait deux styles de prédilection pour un One Man Band : le black metal et le metal progressif. Ash Slater, qui nous vient de Geelong, dans la baie de Melbourne, en Australie, se trouve dans la deuxième catégorie. Faire sa musique tout seul, à son rythme, à la maison, vous épargne les problèmes de line up, de transport d'amplis, ainsi que des divergences musicales, qui se règlent alors en faisant un nouvel enregistrement sans rien demander à personne.

Et pour ne pas faire comme tout le monde, à savoir, un premier EP de metal pas maîtrisé avec une boîte à rythmes ignoble, Ash Slater a commencé sa carrière en 2007 avec "Inception", un album de guitare acoustique de 18 titres, soit 1h10 de musique. Le gars a donc commencé par la base et poussé le truc à fond. Il a sorti dès 2009 un autre LP, mais de Metal Djentiforme instrumental assez technique, avec d'emblée un son assez correct. Et c'était plus court, seulement 16 titres. Depuis, Ash Slater a sorti ses albums auto-produits avec une régularité quasi annuelle. Toujours avec des artworks spatiaux ou naturalistes. Toujours avec ce mid tempo lourd assaisonné de double grosse caisse, cette guitare solo comme un fil rouge dans ses compositions...

On pourra séparer sa discographie en deux périodes après le début acoustique : un metal instrumental pesant, technique, syncopé et saccadé mais assez commun. Puis, à partir de l'album "Invasion", les guitares se feront moins High Gain, plus progressives, avec des passages acoustiques et atmosphériques. L'album "A New Eternity", particulièrement inspiré et plus varié que les autres, étant le sommet atteint par Ash Slater.

Nous voici en mars 2019, et Ash Slater sort son douzième album, "Stillness". Le premier changement est visuel, et concerne la très jolie pochette, qui abandonne les effets graphiques intersidéraux au profit d'un minimalisme mettant en valeur les jeux de reflets sur une eau blanche comme de la banquise.

Musicalement, l'oeuvre d'Ash Slater s'est simplifiée, mais aussi densifiée ; on reste certes dans le prog, mais c'est du lourd. Avec 7 titres oscillant entre 3'58 et 6'37, il a élagué ses compositions. Les deux premiers titres sont des blocs granitiques, assez semblables, où la guitare solo, légèrement en retrait, souligne des dissonances pouvant rappeler Kruger ou The Ocean. Ainsi, "Siege" est d'une lourdeur inquiétante et implacable, à peine allégée par quelques très belles pauses de guitare acoustique.

Au niveau des défauts, les lacunes sont concentrées dans la section rythmique. On pourra regretter la linéarité de la batterie programmée et le manque de breaks, de montées d'intensité, alors que la musique s'y prêterait parfaitement. La caisse claire, à mes oreilles, jure un peu avec une réverb courte sautant au plafond, par rapport au reste des instruments. Comme dans beaucoup d'albums de guitaristes, la basse est inaudible, fondue dans l'énorme son de guitare. Une basse réellement présente aurait mis en valeur la guitare et apporté quelques variations bienvenues. Cela aurait donné une vraie assise au son, sur lequel poser son architecture de six cordes.

Le mid tempo d'une pesanteur mélancolique reste de mise sur l'ensemble de l'opus, la tonalité d'ensemble est parfois très grave comme sur "Eyes of Horus", au lourd riff djent électrisé par des guitares dissonantes.
Certains titres ont une toute autre ambiance comme le Slayerien "Temple", dont les duos de guitares se font malsains. Ou frisent le heavy, limite hard, sur le dernier titre, "War Siren".

Les autres titres sont de facture plus classique, à mi chemin entres le projet Bulb de Misha Mansoor (avant Periphery) et du Opeth à la "Blackwater Park", avec des alternances entre passages d'arpèges clairs ou acoustiques poignants et metal massif enluminé d'arrangements. Le travail sur ces derniers est d'une justesse et d'une finesse délectables. En embuscade derrière le mur de guitare rythmique, ils sont plus discrets que sur d'autres albums d'Ash Slater.

Avec "Stillness", Ash Slater a su rendre sa musique plus épurée et personnelle, sombre, tout en intégrant à merveille ses talents acoustiques. Si vous aimez la Guitare, avec un G, jetez une oreille sur cet album, et sur la discographie pléthorique de ce guitariste des Antipodes.

EDIT : Depuis la sortie de l'album et cette chronique, Ash Slater a rajouté deux morceaux à cet album, "Possession", et "Arhythmia", qui porte bien son nom, avec sa rythmique heurtée un peu indus.

2 Commentaires

1 J'aime

Partager
melpo - 02 Avril 2019:

Critique tres technique. On sent que le chroniqueur maîtrise. Du coup, je vais jeter une oreille à ce musicien 

JeanEdernDesecrator - 02 Avril 2019:

Merci pour lui ! Je trouve que sa musique a un petit quelque chose en plus, et le travail sur les guitares est un plaisir à écouter, surtout au casque.

Pour la chronique technique, il faut dire que j'ai eu quelques échanges mail avec lui, et qu'il m'avait dit qu'il apprecierait des critiques constructives. Donc je suis vraiment rentré dans le détail. 

Je lui ai traduit et expliqué le contenu de la chro du coup ! 

Je vais surement chroniquer un autre de ses lp,  sûrement "A New Eternity", que je vais acheter de ce pas !

    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire