Liste des groupes Heavy Metal Betrayal (UK) Stick to the Promise

Le désarroi qui nous cueille parfois, alors que pourtant la saine découverte nous avait, en un premier temps, aguiché et laissés entrevoir quelques beaux espoirs à l'écoute de quelques titres prometteurs, est aussi soudain qu'inattendu. Betrayal, jeune formation anglaise, fort de son premier effort baptisé Stick to the Promise sorti en cette année 2014, fut à l'origine de l'un de ces troubles fortuits.

Pourquoi ? Parce que si la lourdeur délicieusement épaisse, et si agréablement grasse, qui habite cette oeuvre sera souvent présente, et notamment grâce à ce chant si caractéristique et à ces riffs denses (une lourdeur, soit dit en passant, inhérente à ces mouvances dans lesquelles Spiritual Beggars, Kyuss et autres Monster Magnet excellent), malheureusement, il n'en sera pas toujours ainsi. Contrebalancé par une ardeur, une férocité et des constructions aux méandres typiquement Groove Thrash Metal, cette facette se retrouvera, en effet, mise à mal dès le premier tiers de cet opus passé. En découlera alors un spectacle étrange, bancal et déséquilibré.

Un constat éminemment déconcertant pour votre modeste obligé tant séduit par la pesanteur de ces premiers titres prometteurs ( le superbe One's Man Heaven où la voix de Carlo Caci épouse les déhanchés suaves de ces guitares épaisses en une interprétation à situer quelque part entre celles de Janne "JB" Christoffersson et celles du Reverend Willie G., Stick to the Promise aux ponctuations plus brutales parfaitement intégrées ou encore, par exemple, un Outside/Inside à la fois véhément et charmeur) et si déçu par d'autres bien moins convaincants à l'aspect plus agressif ( Shallow, Full Contact Contender (official cage fighting theme), Neckbreaker, mais aussi, par exemple, Absolute).

Un disque qui, d'ailleurs, dans une certaine mesure, nous rappellera, toutes proportions mises à part, les premiers méfaits des Français de Toxic Twins, eux aussi, égarés dans des univers aux paysages changeants et antinomiques.

Quoi qu'il en soit, rien ici ne sera dramatique ou rédhibitoire au point de condamner ce quatuor britannique à l'ultime sentence néfaste d'un avis désapprobateur. Il faudra simplement qu'il trouve un dosage plus adapté entre ces différentes aspirations, qu'il parvienne à mieux intégrer ses velléités pour le moins contradictoires ou alors qu'il choisisse clairement une option plutôt qu'une autre au lieu de se nourrir ainsi au sein d'horizons aussi variés.

Stick to the Promise, premier véritable effort des Anglais de Betrayal, a donc deux visages distincts difficilement conciliables qu'il faudra apprivoiser. S'agissant de votre humble serviteur il aura fortement apprécié la première partie de ce plaidoyer exhalant ces délicieuses fragrances Stoner et bien moins la suite aux parfums sauvages bien plus marqués. Chacun choisira bien évidemment son camp. Il serait cependant judicieux qu'à l'avenir Betrayal affirme clairement ses désirs musicaux plutôt que de nous offrir une prestation à l'éclectisme aussi échevelé et au résultat troublant.