Stick to Your Guns

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17/20
Nom du groupe Sweet FA
Nom de l'album Stick to Your Guns
Type Album
Date de parution 1990
Labels MCA Records
Produit par Howard Benson
Style MusicalHard Rock
Membres possèdant cet album12

Tracklist

1. Prince of the City
2. Nothin' for Nothin'
3. Rhythm of Action
4. Do a Little Drivin'
5. Daily Grind
6. Stick to Your Guns
7. Whiskey River
8. I Love Women
9. Breakin' the Law
10. Heart of Gold
11. Devil's Road
12. Southern Comfort

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Sweet FA


Chronique @ adrien86fr

06 Janvier 2013

Strip teaser night time pleaser oh yeah..

Etat rural du Midwest américain par excellence, l’Indiana comprenait en 2011 selon le National Agricultural Statistics Service du United States Department of Agriculture plus de 62 000 fermes réparties sur environ 5 880 000 hectares de terre, 3 850 000 cochons et truies, 860 000 bovins dont 172 000 vaches laitières produisant annuellement quelques 1 605 300 000 litres de lait mais aussi la bagatelle de 55 000 moutons. Plutôt spécialisé dans la culture végétale cependant et plus particulièrement dans le maïs et le soja représentant environ 95% de sa production totale, le Hoosier State tel qu’on le surnomme s’avère être le 13ème état agricole du pays de l’Oncle Sam mais également le 8ème exportateur national de produits fermiers pour une valeur marchande de l’ordre de plus de 6 milliards de $ pour l’exercice 2011. Paradis terrestre de cul-terreux rednecks donc, l’Indiana ne possède en apparence aucun des attributs idéaux nécessaires à la gestation de rock stars à même de promouvoir haut et fort l’esthétisme sleaze et la dégaine typique du bad ass motherfucking rock n’ roller stylé et irrévérencieux. Néanmoins me direz-vous, Axl Rose et Izzy Stradlin des mythiques Guns N’ Roses tout comme l’ex vocaliste transsexuel du légendaire King Kobra Mark/Marcie Free n’étaient-ils pas respectivement originaires de Lafayette et de South Bend ? Aussi, le local Sweet F.A. ne vous rappellerait-il pas de lointains souvenirs ?

Sweet F.A. se forme donc en 1988 à Indianapolis autour du chanteur expérimenté Steven David DeLong (ex Thrust) et du guitariste Brent Barker, lesquels commencent activement à écrire des morceaux ensemble avant d’être rejoints par le bassiste Jim Quick et le marteleur de fûts Tricky Lane. Après le départ du membre fondateur Barker, Sweet F.A. voit son line-up être agrémenté d’une paire de six-cordistes particulièrement efficace et motivée composée des dénommés Jon « Lightning » Huffman et James Thunder. Enfin doté d’une équipe stable et ne voyant aucun avenir de gloire et de paillettes sur les terres du maïs fourrager, le quintette ne tarde pas à s’acheter un vieux combi Dodge à 500 $ grâce à une avance du patron de Steve et part promptement sur les routes à la recherche du moindre gig afin de se faire un nom tant auprès de l’auditorat hard rock que des professionnels voraces de l’industrie du disque. Près de onze mois après avoir joué son premier concert le 21 novembre 1988 et suite à des milliers de miles parcourus en cercueil roulant sans n’avoir finalement jamais songé à s’installer définitivement à Hollywood contrairement à beaucoup de ses contemporains, le bohème Sweet F.A. finit par taper dans l’œil de l’anthologique Vicky Hamilton qui l’invite à venir sous les palmiers du Sunset Strip participer à un showcase auquel assiste entre autres les A&R de onze labels connus et reconnus. Remportant les enchères, Bret Hartman et MCA Records envoient Sweet F.A. enregistrer son premier full length aux Soundscape Studios d’Atlanta en compagnie d’Howard Benson (T.S.O.L., Pretty Boy Floyd, Bang Tango…). L’album « Stick to Your Guns » envahit les record stores à la fin de l’année 1990.

Comment peut bien sonner un combo hard rock estampillé 80’s originaire d’une contrée aussi improbable que l’Indiana campagnard, signé qui plus est sur MCA et produit par le référentiel en devenir Howard Benson (Southgang, Tuff, Kingofthehill, Motörhead…) ? C’est effectivement l’une des questions légitimes qu’a pu se poser l’amateur de hair bands le jour où il ne laissa pas passer sous son nez ce support tatoué MCAD-6400, présent alors depuis une éternité sur une wantlist qui ne cesse de grandir à mesure que le temps passe et que la calvitie de Bret Michaels galope. Tirant son patronyme d’une petite fille anglaise baptisée Fanny Adams alias Sweet F.A. sauvagement assassinée en 1867 et ayant donné lieu à une expression de langage courant outre manche mais aussi à l’intitulé du troisième opus de Sweet (« Sweet Fanny Adams », 1974), le gang du Midwest présente à la face du monde civilisé sa Vision du rock dur au travers de l’introductive « Prince of the City » qui directe et sans concession aucune, révèle tambour battant un chanteur talentueux et relativement bad ass s’avérant être un véritable sosie vocal de Marq Torien du légendaire BulletBoys, lui-même reconnu pour cultiver une certaine ressemblance de timbre avec le godfather à bracelets fluos David Lee Roth de Van Halen. Dès lors, difficile de ne pas penser consciemment ou inconsciemment au combo hollywoodien au mille et un changements de line up à mesure que résonne le hard rock énergique et flamboyant des « Nothin’ for Nothin’ », « Daily Grind » trahissant le sens inné du riffing rock n’ roll décibellisé de la paire Huffman/Thunder, « Whiskey River », « Breakin’ the Law » et son rythme amphétaminé à ne pas confondre avec le hit sans foi ni loi de Judas Priest prenant d’ailleurs un G au participe présent du verbe « to break » ou encore la courte mais bien efficace « I Love Women » qui aurait tout à fait pu s’appeler « I Breath Air » ou « I Eat Food » tant ce constat du graveleux Steven David DeLong d’aimer les femmes constitue une réelle évidence pour la grande majorité des individus testiculisés naturellement sensibles à une paire de fesses de la taille de ballons de basket Spalding, exception faite de certains êtres aujourd’hui revendicatifs et protégés par un puissant lobby humanicide.

Album mettant fièrement en scène un hard rock plutôt énergique notablement inspiré et efficace, « Stick to Your Guns » des midwestern boys de Sweet F.A. présente aussi le remarquable intérêt de proposer une facette plus intimiste et identitaire dirons-nous de sa musique. En effet et au crédit de l’équilibre et de la variété salvatrice de l’opus, nous louerons les indéniables qualités des originaux car différents du reste « Rhythm of Action » et son tempo décéléré qui chaleureux et empli de classe et de feeling bluesy s’avère être l’objet d’un video clip dévoilant les charmes touristiques de l’Indiana via une vision idyllique de ses fermes, silos à grain et autres hangars à bestiaux, « Do a Little Drivin’ » et son esprit jammin’ dont le riff principal rappelle étrangement celui de « Rocket Queen » de Guns N’ Roses ou encore « Stick to Your Guns » et son intro acoustique constituant in fine un superbe hymne racé glorifiant les valeurs simples de la vie comme la loyauté, le courage et la détermination inconditionnelle chères à tout country boy membre de la NRA qui se respecte. Se réclamant ouvertement du 13ème état agricole américain et n’ayant jamais cherché à se la jouer combo poshy de la côte est à la Cinderella ou groupe de crazed-out bad boys motherfucking junkies californiens burnés à l’héroïne coupée à la lessive des bas fonds du Sunset Strip, Sweet F.A. honore ainsi la tradition historique de la musique populaire des contrées rurales en ayant notamment recours à l’harmonica sur l’énergique et bad ass « Devil’s Road » ainsi qu’en dédiant carrément l’excellent morceau jammin’ et acoustique « Southern Comfort » dont le titre parle de lui-même au lifestyle chasse/pêche et chapeau de cowboy. Bien évidemment, « Stick to Your Guns » comporte sa ballade indispensable et obligatoire ; la belle et gracieuse « Heart of Gold » subtilement introduite à l’aide d’accords acoustiques et d’harmoniques décuplant l’esthétisme du tout ; complainte positive faisant l’indescriptible petit effet attendu et donnant irrémédiablement envie de se muter soudainement en Bret Michaels, d’ajuster sa perruque et son bandana, de mettre un coup de gloss sur ses cils, de s’armer d’une guitare sèche et de marmonner tant bien que mal une mélopée dévirilisante au coin d’un feu de camp sous les pupilles envoûtées de jeunes admiratrices (majeures) à gros seins.

Racé, relativement original mais surtout hyper efficace et enthousiaste, « Stick to Your Guns » se veut être le premier full length d’un combo hard rock prouvant que revendiquer une identité improbable et ne pas vouloir déménager coûte que coûte à L.A. pour réussir n’est pas incompatible avec la promotion d’une dégaine et d’un son purement hard rock n’ roll. Bien produit, équilibré, garant d’une variété intéressante et fronté par un chanteur charismatique vocalement parlant dont le timbre sied à merveille le style pratiqué, le premier disque de Sweet F.A. et son délicieux core country/roots ravira sans aucun doute les amateurs de hard rock US de la seconde moitié des 80’s avides d’entités croupissant de nos jours dans l’indifférence générale. Ayant atteint en son temps une anonyme 161ème place du Billboard 200, l’intéressant et divertissant « Stick to Your Guns » ne demande qu’à tourner sur votre platine et à devenir la bande son de vos futurs exploits rock n’ roll.

3 Commentaires

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largod - 07 Janvier 2013: Ah la la, cette génération MTV ! On alliait belles gueules, rock joué un poil fort, jolies mélodies et pose de gravures de mode.
Excellent souvenir pour certain(e)s ou clonage en série pour d'autres, choisissez votre camp messieurs dames.
Joli papier à nouveau Adrien.
ZazPanzer - 07 Janvier 2013: Nouvelle chronique au style inimitable qui nous plonge dans l'immensité des champs de l'Indiana et qui n'est pas sans rappeler certaines anecdotes de "Fargo Rock City" qui a d'ailleurs été traduit sous le titre "Confessions d'un fan de Heavy Metal en zone rurale"; ma prof de thème/version en aurait fait de l’urticaire. Considération littéraire mise à part, je rajoute ce skeud à ma wantlist quitte à déplumer un peu plus ce cher Bret.

adrien86fr - 08 Janvier 2013: Merci pour vos comms les gars..

@ Zaz : Je n'avais jamais entendu parler de ce bouquin qui ne pourra que me parler. Acheté à l'instant pour une bouchée de pain sur amazon. Ce sera l'occasion de relire des paperbacks en ricain. Merci pour le tuyau !
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