Liste des groupes Hardcore Noise 400 The Cat Stf Helix Nebula

Si je vous dis 400 The Cat vous me répondez… En toute logique l’histoire de la petite Jani, une fillette âgée de 6 ans diagnostiquée comme étant une schizophrénique précoce. La petite s’invente un univers appelé Calalini dans lequel elle interagit avec plus d’une centaine de personnes et d’animaux. Parmi eux se trouve un chat, au nom de 400, un brin sadique qui pousse Jani à des excès de colère. Mais quel rapport avec la musique me direz-vous. Et bien 400 The Cat, c’est aussi un groupe de Hardcore Noise formé à Arles en 2009 et comprenant les membres actuels du groupe Morgue et ex-Superstatic Revolution. En 2012 le groupe sort un premier Split avec les Parisiens de Royal Mc Bee Corporation. Après ce premier album de qualité, les Arlésiens décide de se relancer dans l’aventure et sorte en Mars 2013, Stf Helix Nebula. Un nom étrange qui demande, pour qu’on le comprenne, un rapide coup d’œil à la pochette. Cette dernière est par ailleurs très sobre jouant sur les contrastes, les ombres et les couleurs qui semblent être en parfaite adéquation avec le titre de l’album (il suffit de regarder le centre de la pochette pour y voir les couleurs de la nébuleuse). Mais après avoir observé cet artwork d’une beauté et d’une sobriété époustouflantes, passons au meilleur : la musique !

On entame donc la galette par un premier titre abrasif et morceau-témoin de l‘album, Dead Heart. Le groupe mélange avec une harmonie déconcertante riffs dissonants et Math ponctués de quelques accroches qui ne dure pas et arrache ainsi l’auditeur à ses standards musicaux. L’auditeur qu’il soit habitué ou non au style se trouvera dans tous les cas bien perdu dans les rouages très complexes de l’ardente musique. Apprivoiser un tel album n’est pas une mince affaire et il faut pour cela enchaîner les écoutes pour retenir les détails. En effet, dans la forme, le disque ne semble pas trop s’écarter des classiques du Hardcore Noise, on y retrouve des morceaux nerveux qui multiplient les changements de rythmes passant d’une rapidité et d’une urgente propice à des moshpits endiablés (Keep Out Of Reach And Sight et Amputated Sunrise) à une lourdeur typiquement Hardcore avec de bons gros breakdowns laissant place à des passages plus calmes mais possédant toujours ce courroux sous-jacent comme sur Bright Windows.

Au niveau du chant, Patrick Prad aka Patoch est très fort sur ses parties vocales. L’homme est un véritable poumon sur patte et hurle dans un timbre porche à celui de Josh Scogin (The Chariot). Son chant, empli de rage et de nervosité, fait bien ressortir l’urgence de la musique sur les parties au tempo rapide tandis que sur les moments calmes il donne un sentiment de désespoir. Mention spéciale aussi pour le batteur qui excelle sur chacun des morceaux et délivre un jeu, pour ma part, assez personnel qui colle à la perfection à la musique. Un des points négatifs que je pourrais émettre à propos des instruments est que la basse est malheureusement inaudible sur certains plans, noyée dans le son très dense et électrique créé par la guitare. Toutefois quand on tend l'oreille pour l'entendre jouer, on sent bien le petit coup de punch fort plaisant qu'elle rajoute. Quant à la guitare, c’est plutôt bon, on observe quelques bons riffs sur Nathan Lee Chasing His (War)Horse et Three Lives In A Same Time.

On a aussi la chance de trouver des morceaux dans une veine plus Post-Hardcore comme le très réussi Three Lives in a Same Time et le languissant Epilogue, un long morceau de 13 minutes qui finit malheureusement par devenir monotone en raison de sa répétitivité en fin de chanson. Ensuite on remarque que la technique n'est pas une priorité dans la musique du quatuor : ce que le groupe veut c'est quelque chose d'efficace et de vitaminé qui donne la pêche et l'envie d'headbanger. 400 The Cat signe sur Stf Helix Nebula un Hardcore Noise sans fioritures : on tient un bon riff et on envoie la sauce à grands coups de tatanes dans ta face. Mais on note aussi une face très sombre, même malsaine derrière la musique, un fond dérangeant, distillateur de sentiments noirs et déchirants remarquables au niveau du jeu de guitare et au chant. De plus, dans 400 The Cat, la plupart des membres proviennent du groupe Morgue. Sur ce point on reconnait quelques similitudes entre les deux groupes spécialement sur le riffing et le jeu de batterie rappelant incontestablement Morgue, période Barbed Wire Cranium.

Pour conclure, 400 The Cat à l’image de la petite histoire racontée au début, incarne la violence, la schizophrénie et la part d’animosité présente dans tout être humain. Cette ardeur et cette violence, on la retrouve dans une musique maîtrisée de bout en bout. Stf Helix Nebula est le genre d’album qui marque l’auditeur au fer rouge par sa musique peu anodine. Les instruments se complètent dans un flux cohérent grâce à une production excellente signée Serge Morattel (Shora, Knut, Year Of No Light…) qui correspond exactement à ce style de musique. Certes, à l’écoute de certains titres, des noms comme Will Haven et The Chariot pour les parties déstructurées et totalement anarchiques, Breach pour les chansons plus typées Post-Hardcore et Norma Jean pour ce côté dérangeant voire malsain viennent à l‘esprit, mais en toutes circonstances 400 The Cat conserve sa personnalité.