Année 1998, votre serviteur n'envisageait certainement pas voir le groupe
Power Progressif norvégien
Conception se séparer après seulement 4 albums tous forts réussis. Ce fut donc pour moi une réelle surprise quand j'appris la reformation du groupe en 2018, avec en guise d'apéritif un encourageant EP six titres auto-produit intitulé
My Dark Symphony. Le groupe désireux de battre le fer tant qu'il est chaud s'en est donc retourné en studio en 2019 afin d'enregistrer un nouvel et cinquième album.
C'est donc en ce tumultueux mois d'avril, que parait le sombre et très réussi
State of Deception, une nouvelle fois auto-produit par le guitariste et fondateur du groupe Tore Østby et mixé par Stefan Glaumann (
Rammstein,
Apocalyptica,
Therion), avec comme résultat une production et un son des plus homogène et optimal. Un nouvel opus dans la droite lignée des anciennes réalisations du groupe, y compris l'EP paru en 2018, mais aussi quelques éléments empruntés au groupe
Ark.
Prétendre que musicalement rien n'a vraiment changé, serait pure hérésie. En effet à part une meilleure production, le groupe pratique toujours un (
Power)
Metal Progressif original aux ambiances et rythmes variés le côté sombre que l'on pouvait entrevoir sur "The Moment" de l'EP
My Dark Symphony en plus. Un savoir faire que l'on doit surtout à son fantastique chanteur Roy Khan, mais aussi et surtout grâce à son guitariste multi-instrumentaliste et principal compositeur Tore Østby, qui depuis l'aventure
Ark n'a rien perdu de sa fibre créative, que ce soit au niveau de ses textes, ou de son jeu au toucher imparable et reconnaissable entre mille. Ecoutez donc ces délicats arpèges et riffs ciselés sur "Feather Moves" pour vous en convaincre. Évidemment, le reste de la formation ne sera pas en reste, nous retrouverons la même section rythmique qu'en 1997, à savoir le bûcheron Arve Heimdal à la batterie et Ingar Amlien à la basse dont le jeu semble encore plus présent et prégnant que par le passé "She Dragoon" en sera l'un des meilleurs exemples.
Dès l'introduction "In:
Deception" aussitôt suivie de l'angoissant et hypnotique "Of
Raven and
Pig", l'œuvre nous comble. Ce morceau, à la fois intense et harmonieux, voire assez sombre et ténébreux se distinguera surtout par ce passage à 0:46 parlé accompagné par les cris d'une foule déchaînée, suivi d'un solo de guitare hurlante et incendiaire pour se terminer par un chant plus menaçant et âpre de Roy Khan, scandant des "Let them buuurn!!!", du plus bel effet, renforçant ainsi l'atmosphère angoissante de cet étonnant morceau, et cela sur sa longueur!
Des morceaux de cette envergure, l'album en recèlera plusieurs. A commencer par le lourd et sombre "Anybody
Out There" à la rythmique pachydermique, mais aussi et surtout la magnifique et longue pièce d'orfèvre qu'est "Feather Moves" qui n'est autre qu'une version réarrangée et remixée qui figurait sur l'EP de 2018.
Parmi les autre grand moment de l'album nous avons le rampant "
Waywardly Broken" paré d'un riff nerveux et soli de guitare diluviens signés par un Tore Østby impérial, suivit du dynamique "No Rewind" à la rythmique puissante soutenu de remarquables percussions tribales, sans oublié l'entraînant "She Dragoon", qui n'aurait pas dépareillé sur
In Your Multitude , l'avant dernier album de
Conception paru avant le split de 1998, voire dans une moindre mesure sur le
Burn the Sun du groupe
Ark, (surtout au niveau de ses guitares).
N'omettons pas non plus les mélodieux "The
Mansion" et "
By the Blues". La première est une langoureuse ballade aux douces et délicates notes de piano, chantée admirablement par Roy Khan en duo avec Elize Ryd la vocaliste du groupe
Metal suédois
Amaranthe. La seconde est un mid-tempo au chant modulé et à l'efficace refrain, transcendé par un ébouriffant solo de guitare signé Tore Østby.
Autre élément majeur à signaler : l'artwork et la magnifique pochette aux nuances sombres de nouveau réalisée par Spiro Antoniou alias "
Seth Siro
Anton" artiste illustrateur grec et bassiste du groupe Death Gothique
Septicflesh, connu pour son travail sur l'EP et singles du groupe parus depuis 2018, mais aussi et surtout pour les pochettes d'albums de groupes
Metal tels que
Dagoba,
Serenity,
Dream Evil,
Dragonland,
Kamelot,
Moonspell, entre autres.
Un peu moins abordable , plus varié et sombre que ses illustres prédécesseurs parus il y a 22 ans,
State of Deception, se dévoile au fil des écoutes et se pose comme un album incontournable pour tous les amateurs de
Metal (
Power) progressif inspiré des années 90, 2000 au son moderne. Le groupe fait preuve d’une cohésion réellement perceptible sur chaque piste et d’une fraîcheur d’inspiration qui force le respect.
State of Deception est sans aucun doute la meilleure réalisation du quartet norvégien à ce jour, espérons qu'il y en aura d'autre!
À l'époque j'avais beaucoup aimé In Your Multitude, qui musicalement dévoilait plusieurs éléments qui en 2000, allaient faire la force et l'originalité du premier album d'Ark. Donc mon cœur balance entre la technique d'In Your Multitude et la noirceur et mélancolie de State of Deception.
Le seul reproche que je peux faire à cet album c'est qu'il soit un peu court ! Sinon, j'adore, du début à la fin. :D
@SiriaBlack: effectivement, il est beaucoup trop court! Sinon (si tu n'est pas allergique au numérique) je te conseille d'ajouter à l'album les meilleurs morceaux de l'E.P My Dark Symphony, le résultat est tout bonnement bluffant!
@frozenheart Je l'ai en version physique, j'adore tout autant l'EP que l'album ! D'ailleurs si je me souviens bien j'ai participé au financement participatif de l'album au moment de la commande de l'EP. L'album est arrivé au courrier hier matin, j'avais complètement oublié que je devais le recevoir alors jusqu'ici je me contentais de l'écouter sur YouTube Music mais je préfère largement avoir la version physique en main ! :D
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire