Orignaires de Saint Louis, dans le
Missouri, les quatre petits gars de
Black Fast sont étudiants en musique à l'origine. Vainqueurs, contre toute attente, du "Best Thrash
Metal Album" Award décerné par
Metal Storm en 2013 pour ce
Starving Out the Light, ce groupe fait partie des nombreuses surprises que chacun peut déceler au gré de pérégrinations sur Internet, ou grâce au bouche à oreille virtuel des forums musicaux, sorte de tape-trading des années 2010.*
D'entrée, "Levitations" assène ces rythmiques hachées, agrémentées d'harmonies prenantes, dissonantes, soutenues par les vocaux de Aaron
Akin, écorchés vifs. De minute en minute, l'aspect progressif, technique, et à l'apparence déstructurée, renvoie vers l'univers de
Vektor ou la période avec Eric Forrest de Voïvod, pour situer le propos. Mêmes cassures, même science du riff "spatial", même ton de pochette que sur "Black Future". Les similitudes sont évidentes, jusque dans le nom du groupe. C'est ainsi avec délectation que l'auditeur, au gré du fantastique "Obelisk" (meilleur titre du disque au riff introductif magique et très, mais alors très proche de
Vektor) se retrouvera transporté dans un schéma familier, et ô combien efficace. Efficace, car les morceaux de
Black Fast ne durent "que" cinq à six minutes, et se digèrent assez facilement, contribuant ainsi à une adoption rapide de l'album ("Colony
Collapse" et ses riffs entêtants).
Du thrashmetal développé dont la base et à aller chercher du côté de ces deux références,
Black Fast rajoute ainsi une coloration un poil (un micro-poil) plus moderne avec des vocaux proches du chanteur d'
Entrapment, Michel Jonker, ce qui pourra en rebuter certains. Mais ne nous y trompons pas, c'est vraiment le seul frein éventuel à l'adoption de
Black Fast, tant ses morceaux, farcis de breaks et de contretemps, font mouche aisément. Majoritairement rapides, et toujours techniques (ah, le bon temps du techno-thrash), les compositions de
Starving Out the Light, sont fouillées et somme toute distinctes, ce qui renforce leur impact mélodique ("Starve" et ses plans instrumentaux agrémentés de soli somptueux du guitariste Trevor Johanson). L'affiliation avec
Vektor, si elle est évidente, n'en est pas moins peu gênante, tant rares sont les groupes à officier dans ce créneau-là, loin d'être saturé.
Si
Black Fast mérite allègrement la reconnaissance dans nos contrées, peut-être faudra t-il attendre la sortie de son petit nouveau, Terms Of
Surrender, à paraître en cet été 2015 ? Accessible directement via le site du groupe (avec un titre en écoute), ce
Starving Out the Light se déguste d'une traite (33 petites minutes au compteur), et possède un retour du meilleur effet (le final "Lack Regard" au toucher subtil). Mais, comme dirait l'autre, mieux vaut la qualité à la quantité. Groupe à suivre de très près, tant le futur leur appartient.
* Un grand hommage aux SoMiens qui se reconnaîtront à travers ces lignes. Un peu de reconnaissance ne fait jamais de mal (et même souvent du bien).
Okay pour Entrapment, vu que tu rapprochais le chant de Black Fast du chanteur de ce groupe je me suis dit bingo, je me tenterais tout de même quelques écoutes internet pour situer leur musique.
Espérons que plus de groupes soient intéressés par ce créneau thrash "Voivodien" à l'avenir (j'ai un groupe d'amis qui se monte dans cette mouvance, Cosmic Storm pour les intéressés).
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