Dans le
Metal Symphonique, nombreux sont les groupes talentueux qui proposent de grandes envolées orchestrales plus ou moins grandiloquentes censées vous transporter dans une vision onirique de leur univers musical.
Las ! Aussi nombreux sont ceux qui tombent dans les clichés des mélodies faciles, insipides et réchauffées, aux nappes de clavier peu inspirées et ridicules, aux efforts pathétiques de voix féminines insupportables…
Souvent cette surenchère d’effets lyriques, d’abus de chœurs, de piano, de clavecin et d’effets de synthés trahissent un manque d’inspiration voire même de conviction. Cela se ressent par une absence sévère de thèmes enchanteurs capables de vous faire voyager… Ce n’est pas le cas de
Benighted Soul qui a cette incroyable faculté de vous faire vivre ses compositions en images mentales, tant les arrangements et les envolées s’apparentent à des musiques de films de genre.
Si l’ensemble n’apparaît pas comme original, il faut reconnaître la qualité des compositions et de leur réalisation, le mélange réussi de riffs accrocheurs et de mélodies orchestrales judicieusement placées et assez remarquables.
Benighted Soul sort ainsi un peu du lot, grâce à une ingénieuse exécution de ses diverses parties et un agencement subtil de celles-ci.
Géraldine n’en fait pas trop mais ne se contente pas de peu, elle ne se limite pas à répéter des lignes classiques dans le style allant jusqu’à casser l’image de la chanteuse lyrique lambda en apportant des variations sur sa façon de chanter ; son alter ego Thrash/Death Jean-Gabriel intervenant assez souvent sur les passages les plus brutaux. Les orchestrations de Flavien ne souffrent pas d’effets pompeux et redondants. Nicolas maîtrise et varie très bien son jeu de batterie en fonction des passages des morceaux et des atmosphères à rendre, de la même manière que Jérémie ajuste ses riffs, mélodies et solos plutôt bien sentis.
Benighted Soul joue réellement de concert. Tout s’emboîte, se suit joliment et permet donc de se concentrer sur la qualité des thèmes musicaux et sur l’ambiance qui s’en dégage.
"Broken Icons" ouvre l’album de la façon la plus honnête qui soit en montrant bien comment fonctionne l’alchimie et en dévoilant ses formules : passages raws, passages doux, quelques blasts efficaces, une orchestration magistrale…
Par moments, on songe à
Arcturus, parfois on hume un parfum de Danny Elfman.
Les titres s’enchaînent sans trop se ressembler même si la recette reste la même, avec cependant des petites variations intéressantes comme sur "Ticking Time Bomb", "Evergreen", et "
Start from Scratch" qui donne son titre à l’album.
"
No Warning Signs" clôt admirablement l’aventure en finissant sur un air incroyablement entêtant, digne des plus belles musiques de film - ce final superbe propulse l’auditeur dans un épisode onirique que seule son émotion pourra définir.
L’artwork subtil et inquiétant de Eliran Kantor participe à l’atmosphère de cet album aux allures de film fantastique où la romance et l’espoir se heurtent à l’épouvante et à la noirceur de l’âme.
De mon côté j'ai bien apprécié cet opus, aux limites du metal progressif, style dans lequel BS puise désormais ses influences. Mention spéciale au morceau "Start From Scratch", mon favori.
Et ce groupe se doit d'être vu sur scène ! J'ai tenté l'expérience 3 fois, je ne le regrette pas.
Très bonne chronique, même si elle synthétise peut-être un tantinet trop, merci beaucoup ! :)
Si le talent du groupe et la qualité des compos sont indéniables, le groupe reste tout de même assez traditionnel dans le genre mais l'on entend pas mal de mélodies qui promettent plus d'originalité dans l'avenir.
Pour la note, j'ajoute qu'elle a été donnée avant d'écrire la chronique est que c'est une bonne note. Gardons tout de même un sens critique ; si 10 est la moyenne, une mauvaise note se situe en dessous, quand on dépasse les 12, c'est déjà bon signe.
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