Des drôles de zigotos, on en a connu beaucoup dans le
Metal. Mais des comme Thomas
Wolf, franchement pas des masses. Au départ, le monsieur est surtout connu pour être champion suédois du style Koyushi de karaté dans les années 90... Et accessoirement, pour avoir été doublure de Dolph Lundgren (et même victime, dans certains films) sur diverses séries B à la même période. Guitariste, il se lance dans la musique en sortant un album sous le nom de Thomas
Wolf's
Stormwind au Japon, ce qui lui vaudra d'être invité à jouer au Festival de Cannes (oui oui!). Et de prendre la décision de faire de
Stormwind un groupe à part entière.
Mis pour l'album qui nous intéresse, c'est juste Thomas et des musiciens de sessions. "
Stargate" est sorti à l'origine uniquement en autoproduction au Japon, avant d'être réédité par
Massacre Records en 2001. Dès l'instrumental d'introduction "
Pegasus", on comprends qui est l'influence première de Thomas : un autre suédois, très permanenté, grosse star du 'shredding' dans les années 80 et connu pour son caractère de cochon. De même que d'autres gros noms du
Power neo-classiques qui émergèrent en Suède à la fin des années 90 (on pense notamment à
Narnia ou
Winterlong),
Stormwind paie donc son tribut à
Yngwie Malmsteen (et particulièrement à la trilogie "Marching
Out"/"
Trilogy"/Odyssey") à longueur de morceaux. Mais là où des guitaristes comme Carljohan Grimmark et Thorbjorn Englund en font des tonnes dans le but de se rapprocher au plus près du son de leur idole, Thomas
Wolf est beaucoup plus retenu et c'est dans les arrangements (notamment le son des claviers) que l'on retrouve la trace de l'égomaniaque permanenté.
On l'aura compris, musicalement c'est pointu et les solos ont de quoi filer des érections brutales aux jeunes musiciens voulant devenir les prochains Ritchie Blackmore. Mais une bonne instrumentation ne fait pas de bonnes chansons. Et de cela,
Stormwind n'en manque pas. Qu'il s'agisse d'un bon vieux Speed classique comme "Hit By The Sun" ou "Time
Will Tell", ou de chansons plus lentes (mais pas de ballades) comme la superbe "
Masquerade Of Love", Thomas
Wolf dévoile un talent de compositeur qui fait de lui plus qu'un simple 'shredder'. Le plus vient de la chanteuse
Angelica Häggström : son timbre chaud et puissant, à mi-chemin entre Bonnie Tyler et Elisa mMrtin (souvenez-vous :
Dark Moor,
Fairyland...) s'adapte parfaitement bien au ton des chansons, et elle exprime une large palette d'émotions qui tranche avec la horde des pseudo-tarja Turunen dont le genre s'apprêtera bientôt à nous abreuver les oreilles.
Bien entendu, l'album comprends quelques instrumentaux (ma préférence ira au très joli "Sakura Opus" avec ses influences orientales) qui renvoient à
Uli Jon Roth autant qu'à
Rainbow, et la version européenne une reprise plutôt bien foutue du "Too Young To
Die, Too Drunk To
Live" d'
Alcatrazz. Si
Stormwind ne bénéficia pas de la même exposition que d'autres groupes plus connus du genre (on pense notamment à
Stratovarius), il prouva à l'époque qu'il était possible de faire un album inspiré d'
Yngwie Malmsteen, et assumant totalement ses influences 80's, et de ne pas être ridicule.
Si vous êtes fan des premiers disques de
Concerto Moon ou
Narnia, et bien entendu de tout ce que sorti
Yngwie Malmsteen avant "
Fire And Ice", alors ce "
Stargate" saura vous satisfaire sans problèmes. Quel dommage qu'aujourd'hui le style soit tombé en désuétude, car des albums comme celui-ci se bonifient avec l'âge, et il serait bon de voir apparaître un jour de jeunes groupes se réclamant de
Stormwind.
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