Voir dans ce
Stardust Revelation, premier véritable effort des Indonésiens de
Valerian, un énième album lambda de Heavy
Power Metal aux claviers, parfois, un peu trop envahissants, à la production légèrement brouillonne, aux quelques erreurs de jeunesse agaçantes et à l'artwork éminemment caricatural serait une tâche assez aisée tant, effectivement, cet opus ne peut dissimuler ces tares-là qui sont les siennes. Ajouter encore à cela son propos qui, musicalement, en dehors de guitares vraiment très efficaces, sera, le plus souvent, assez classique et, in fine, vous obtiendrez une représentation assez fidèle du tableau. Sauf que, ce faisant, malhonnêtes comme peuvent l'être les mauvais chroniqueurs, on aura sciemment omis un détail. Et un de taille puisqu'il est de nature à transfigurer complètement cet opus. Quel est-il? Les chants. Ce vocaliste, Redwan, dont les éructations aigues, écorchées et gutturales, nous rappellent aux meilleures heures allemandes (Sonnke Lau, Frank Knight...) parvient, en effet, à offrir à cet opus ce petit supplément d'âme qui, ici, fait toute la différence.
Oublions donc le morceau qui débute ce
Stardust Revelation,
Awakening Of The
Fallen' One, car il n'a que peu d'intérêt si ce n'est celui de nous égratigner les oreilles fort de son final aux faussetés crispantes. Oublions aussi celui qui le clôt, The
Triumphant, qui ne vaut guère mieux. Oublions-les pour directement nous concentrer sur l'essentiel.
Symphony Of
Endless Desire est une piste qui, si l'on fait fi de ce chanteur au timbre si particulier, aura des allures très italiennes (
Shadows Of Steel) de par cette vivacité caractéristique et ces sonorités de synthés assez typiques. Il aura, de surcroit, des refrains plutôt réussis et accrocheurs. Une bonne tenue que l'on retrouvera sur un In your
Hand relativement plus posé mais tout aussi appréciable. Ou sur un
Stardust Revelation ou un My Everlasting aux choeurs grandiloquents féminins (une intention certes louable mais pas forcément indispensable. Notamment pour le premier). Parlons aussi de Glorious
Anthem et de son joli final. Autant de morceaux plutôt agréables donc.
A contrario de Heroes
Land Odyssey qui, quant à lui, malheureusement, demeure un peu trop familier dans cette expression
Power Metal épique convenu, et ce, malgré ces quelques volutes orientales (qu'il aurait été judicieux de mettre davantage en exergue. On en revient donc à la production un peu approximative).
Les principaux atouts de ce manifeste sont donc les guitares particulièrement acérées de Harman et Dimas Bramantyo ainsi que les chants de Redwan. Gageons qu'avec un traitement sonore moins confus, et plus adapté, le groupe sera à même de nous proposer des travaux nettement plus engageants. Pour l'heure, contentons-nous de ce premier pas aux qualités qui suffiront à éveiller notre curiosité et aux défauts qui, quant à eux, suffiront à garder notre méfiance en alerte. Affaire à suivre en somme.
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