Stabwound

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15/20
Nom du groupe Seagrave (AUT)
Nom de l'album Stabwound
Type Album
Date de parution Avril 2015
Style MusicalBlack Avantgardiste
Membres possèdant cet album6

Tracklist

1. Pillage de Tombe 07:22
2. Pistanthrophobia 07:51
3. Harvest in June 07:16
4. Manifest XII 05:05
5. Down with the wolves 07:40
6. Bonjour Tristesse 07:38
Total playing time 42:52

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Seagrave (AUT)


Chronique @ metalstormrider

07 Août 2015

Far Away From The Sun

Les sentiers les plus escarpés nous mènent vers un triste spectacle de désolation, découvrant les mornes plaines qui gardent au plus profond de leur sol des plaies qui s’étendent hors du temps et de l’espace. Contempler ce paysage de désolation rappelle les songes les plus sombres, laissez-vous aller dans la torpeur, bercé par le silence glacial...

Le calme n’est souvent qu’apparent et de ce silence jailliront les 6 titres de ce « Stabwound » qui orchestreront, pendant près de 42 minutes, votre voyage vers l’Outre Tombe, avec comme seuls compagnons de route l’abandon et la mélancolie. Sur ce chemin que même la violence semble avoir abandonné, Jay Trainwerk matérialise ce sombre voyage en posant sa voix d’écorché vif sur la musique issue de son imaginaire fécond et teinté de désespoir. Placé sous l’égide du puissant Art Of Propaganda, il en résulte un recueil sombre, offrant une vision aussi monochrome et interpellante que le somptueux écrin dans lequel il est présenté. Seagrave est ainsi l’œuvre intimiste du dévot autrichien, officiant, de surcroît, dans le respecté Harakiri For the Sky, sublimant ici son mal-être latent par l’expérimentation musicale.

Cette expérimentation prend sa source dans l’art sombre des styles extrêmes certes, mais, là où tout le monde s’attendait à la furieuse alchimie Death/Black Metal atmosphérique, notre musicien averti ajoute une touche Hardcore, qui semble d’ailleurs être l’apanage, depuis quelques années déjà, de talentueux combos tels que Dystopia Na, Dead Limbs ou encore le très cru Meuchelmord. Un sentiment d’étrangeté envahit ainsi l’auditeur, qui, à l’écoute de cette musique froide, ne saura pas rester émotionnellement neutre.

Musicalement, le son est aussi mordant qu’une brise glaciale et possède la lenteur d’une marche funèbre. Cet album de « Blackened Hardcore Post Rock », avant-gardiste, possède de nombreuses introductions et mouvements acoustiques. Pouvant paraître finalement assez simplistes, ils ne demeurent jamais fastidieux puisque nécessaires pour préparer l’auditeur à l’ultime descente vers les plus profonds abîmes de la mélancolie.
Saisissant est ainsi le qualificatif que l’on pourrait donner à cet opus.

Bien que « Manifest XII » vous lie dans cet univers particulier, envoûté par l’ambiance éthérée apportée par ce son spatial si particulier, d’autres compositions nous amènent vers des rivages beaucoup plus abrupts et épiques, combinant avec intelligence effets divers, mélodies et growls aux allures d’obscures incantations.

Et cette brutalité prend vie sur les magnifiques « Pillage de Tombe » ou encore le « Down With The Wolves », Heavy, calibré, teinté de Swedish Picking simple mais dont le placement judicieux saura susciter son lot d’émotions. La voix écorchée vive de notre maître de cérémonie alterne avec les voix plus claires des passages narrés, parfois féminins, dans « Harvest In June », baignant dans une musique atmosphérique renforçant cette étrange fascination qui pousse l’auditeur à vivre chaque instant de cette odyssée pathétique. Le feeling dégagé par les autres titres, en particulier par « Bonjour Tristesse », montre cette ambivalence entre les passages sombrement orchestrés et la clarté et la modernité des passages atmosphériques, possédant parfois des tournures empruntées au rock, formant une alchimie particulièrement pénétrante.

Certains critiqueront la redondance, normale puisque « Seagrave » est un One Man Band, mais qui s’avère nécessaire au concept de l’album. Les autres, plus anciens, y verront aussi un revival des prémices figées, il y a quelques décennies déjà, par une poignée de formations atypiques. Je ne peux pas m’empêcher de me remémorer les débuts de Behkira et l’atmosphère magique des premiers pas de Sear Bliss, Behemoth

Ce « Stabwound » bouscule donc les codes préétablis dans une musique qui continue à se diversifier. Possédant une forme qui pourrait sembler simpliste et regroupant l’alliance habituelle de claviers éthérés, de swedish Picking, de Blast furieux exécutés non sans une maîtrise rigoureuse, le point fort de ce Stabwound reste le feeling énorme qu’il dégage. Ce recueil offre ainsi des arrangements nombreux, savamment dosés et judicieusement orchestrés … une complexité au moins égale à l’émotion qu’elle dégagera chez l’auditeur.

C’est dans ce grand théâtre, déserté par tout espoir, qu’évoluent les fantômes tragiques du passé, fantômes finalement intemporels que vous avez déjà croisés et que vous pensiez profondément refoulés... mais qui peuvent finalement surgir de nouveau…


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