Les Hautes-Pyrénées ont toujours été une terre de traditions, même dans le
Metal. C'est la terre de naissance de groupes aussi divers que
Eviternity,
Hypokras, By
The Sword,
Stille Volk, Acarien ou encore
Carrion Crawler. Et les anciens se souveinnet émus de ce festival Thrash/Speed/Death organisé en 1989 à Lourdes (avec quand même
Agressor, Sodom,
Rage et le
Sabbat anglais) ou du passage d'
Obituary dans la même ville dans la première moitié des années 90. De nos jours, la région de Tarbes reste une terre d'élection pour un bon petit nombre de groupes qui ont la rage au ventre et l'envie d'en découdre.
Smashed fait partie de cette génération ni trop jeune ni trop vieille (le groupe a été fondé en 2006) dont les membres sont un mélange de diverses générations de la scène du cru. Et, forcément,
Smashed joue du Death
Metal à l'ancienne.
Oh non pitié!! Encore un?
Je vais ici faire une petite parenthèse pour raconter une anecdote récente. j'étais en train de boire une mousse dans un bar parisien connu pour son Chien Noir, et je captais des bribes de conversations venant de la table d'à côté, occupée par un groupe de jeunes aux alentour des 20/25 ans. Une phrase atteint mes oreilles : "Moi, j'aime bien le
Brutal Death mais plus le old school, genre les deux premiers
Nile tu vois". En y réfléchissant bien, vu que les Egyptiens de la Caroline du Nord ont sorti leur premier album il y a 15 ans, ce n'est pas complètement faux de les considérer aujourd'hui de l'ancienne école du Death brutal. Mais j'ai souvenir d'une époque bien plus ancienne où, lorsque les fanzines parlaient de Death brutal, ils en profitaient pour parler aussi des migraines que leur donnait l'écoute des albums du genre, souvent assortis de commentaires du genre "Non mais c'est du bruit, qui sera assez stupide pour être fan de ça?" Et de parler du mythique concert parisien qui cimenta le genre en France :
Sinister +
Suffocation en 1992, considéré à l'époque comme le concert le plus brutal ayant jamais eu lieu en France.
C'est à cette époque d'émergence du Death brutal, entre 1991 et 1993, que fait référence la musique de
Smashed. Et pour être plus précis, à la première trilogie d'albums sortis par
Cannibal Corpse. De la structure générale des morceaux au son bien crado et en même temps bien écoutable, on s'y croirait presque.
Smashed est toutefois bien plus technique que ce que les zombies de Tampa proposaient à l'époque, et n'hésite pas à proposer des parties de guitares très travaillées ("Zombies
Ripper"), ainsi que de nombreux plans plus classiquement Thrash. La basse n'est pas en reste non plus, le jeu tout en fluidité de Momo démontrant un réel bagage dans les passages mid-tempos (l'excellent et morbide "Hellzeimer", à l'intro toute en finesse). Malgré cela, le groupe ne rechigne pas à placer du blast-beat quand il en faut, et juste ce qu'il faut pour ne pas tourner au pur bourrin sans cervelle. Au contraire, ces passages en blasts ne sont pas une course à la vitesse pure et ils permettent au groupe de rajouter une lourdeur sympathique (sans jamais tomber dans les parties slam) de bon aloi.
Franchement, voilà le genre de démo sympathique comme je n'en reçois pas assez souvent. On sent le groupe motivé, mais à aucun moment la démo ne sonne comme un truc ayant pour but de surfer sur une quelconque mode, de vouloir à tout prix obtenir un contrat discographique en jouant le style qu'il faut au moment où il faut. Bien que ne respirant pas l'originalité, cette "
Spontaneous Decomposition" montre surtout un groupe qui se fait plaisir en nous faisant plaisir. C'est très rare aujourd'hui dans la scène Death à l'ancienne, où la majorité des groupes semblent ne se décider à jouer ce style que dans le cadre d'un plan de carrière.
Il ne vous en coûtera que 5 euros auprès du groupe pour obtenir cette galette, et il serait dommage de vous priver d'une aussi bonne cuisine à un tel prix.
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