Spoils of Failure

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15/20
Nom du groupe Buried Inside
Nom de l'album Spoils of Failure
Type Album
Date de parution 03 Mars 2009
Produit par Kurt Ballou
Style MusicalHardcore
Membres possèdant cet album11

Tracklist

1. I
2. II
3. III
4. IV
5. V
6. VI
7. VII
8. VIII

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Buried Inside


Chronique @ eulmatt

04 Août 2009
Si Buried Inside n’est pas forcément un nom qui parle à tous les metalleux, ce n’est pas le cas pour ceux qui s’intéressent de plus ou moins près à la scène dite post-hardcore. C’est notamment vrai depuis 2005, et la sortie remarquée de Chronoclast, l’un des disques les plus marquants du genre ces dernières années. De quoi assurer au groupe canadien un statut de groupe majeur du post-hardcore, aux côtés du maître Neurosis et de ses disciples comme Isis ou Cult Of Luna.
Tout cela paraît idyllique, sauf que depuis, on attend la suite. Et quatre années, c’est plutôt long, d’autant plus lorsqu’il s’agit de donner une suite à album plutôt encensé. On pourra finauder en bâtissant une théorie foireuse, liée au fait que la thématique de Chronoclast était le temps. La thèse « bon sens paysan » pencherait plutôt vers la fainéantise de ces jeunes gens, mais bon, Relapse est toujours là, visiblement peu disposé à lâcher ce groupe prometteur et décidé à vendre ce Spoils of Failure comme un digne héritier discographique.
Vous aurez saisi la situation et les interrogations qu’elle suscite : le coup du « ça valait la peine d’attendre, le groupe a pris son temps pour peaufiner son nouveau chef d’oeuvre », tout le monde a déjà donné, et dans le cas de Spoils of Failure, la démarche la plus raisonnable est de dépassionner tout cela sous peine de déconvenue.
Mon verdict est plutôt bien tranché, et je le donne dès maintenant: oui, Spoils of Failure est un bel album. Non, Spoils of Failure n’est pas un grand disque de postcore.
Un bel album, disais-je. L’esthétique est effectivement au centre du débat. Une pochette toujours aussi égnimatique mais assez ensorcelante, le concept des titres en chiffres romains, sans doute dans une optique de dépouillement (pour les grindeux qui se seraient égarés par accident en lisant cette chronique, non, n’y voyez pas l’influence de Mumakil), Buried Inside ne se laisse découvrir qu’au fil des notes.

Il se laisse apprivoiser gentiment, comme un seul univers, tant les morceaux (les titres en chiffres n’aident pas vraiment) semblent interchangeables et imbriqués les uns aux autres. La construction reste donc reproductible: de longues introductions en son clair pour l’essentiel, très épurées et légères, qui montent gentiment en intensité, un chant écorché typique du genre jouant peu sur la variation mais gardant un registre plutôt orienté mélancolie désespérée, une basse au jeu sobre mais pertinent, et des guitares qui montent crescendo en gardant toujours ce goût pour les lead épurés et répétitifs. C’est en fait le jeu très fin du batteur qui vient apporter les variations tout en nuance et qui dicte l’intensité musicale. En fait, on retrouve bien souvent (et plus que jamais) une influence Neurosis très marquée, dans son côté le plus aérien et planant. On pense notamment à The Eye Of Every Storm...
D’ailleurs, aérien reste un adjectif particulièrement adapté à Spoils of Failure: dans sa volonté de dépouillement et sa capacité à jouer sur l’émotion sur quelques notes très dépouillées mais très pures, on sent que Buried Inside a vraiment pris le parti de se tourner vers ses penchants les plus sludge et atmosphérique.
Car c’est là le point « dur » de l’album : il paraît inconcevable de considérer que la musique proposée peut encore se rattacher au post-hardcore. En effet, même si j’ai évoqué l’influence du maître Neurosis, vous ne trouverez à un aucun moment le côté volcanique, sombre, colérique et furieux inhérents aux grands disques du genre. Si on considère ce qui reste pour ma part la meilleure référence récente (Precambrian de The Ocean) à titre de comparaison, il est certain que nos amis canadiens vont passer pour un groupe d’emocore...
C’est en effet là que le bât peut blesser : même si les lentes montées en intensité sont bien amenées, en général cela débouche sur un pétard mouillé, et aucune pointe paroxystique ne parvient à déboucher au long du disque.
Alors soyons clairs : les amateurs purs et durs de postcore vont grogner, car il va leur manquer un élément essentiel. Pour d’autres, en considérant Spoils of Failure comme un disque de sludge voire post-rock à tendance atmosphérique, ce manque de violence et d’intensité pourra être digérer. Quoi qu’il en soit, il est certain que Buried Inside, en jouant la carte du dépouillement complet, prend un risque certain, car malgré toute son élégance et sa finesse, même en considérant une certaine richesse émotionnelle tout en nuances, l’album manque invariablement de corps, et finit rapidement par tomber dans du déjà entendu. Vu sous cet angle, on peut quand même se poser des questions sur le discours marketing de Relapse : quatre années d’attente pour cela, après un Chronoclast qui risque sans doute de tenir encore lieu de référence pour le groupe, la pilule sera peut être difficile à avaler pour certains.
Un bel album, parfois, ça ne suffit pas.

2 Commentaires

1 J'aime

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abigael - 04 Août 2009: J'aime cet album mais sans plus. Il n'aura pas le même impact que Chronoclast qui m'avait véritablement donné envie de m'intéresser à ce style. (behh oui, je venais de découvrir le metal et ne connaissais pas encore Neurosis ;))
Je pense qu'il pourra plaire cependant aux personnes qui aiment les âmes torturées et qui éprouvent le besoin de gueuler leur souffrance sans pour autant se retrouver dans un monde oppressant.
Lorsqu'on se plonge dans Chronoclast ou dans les albums de Neurosis, on est pris à la gorge par un chant et une musique qui nous communiquent des émotions sombres et très fortes. Personnellement, je suis totalement submergées par cette musique qui me transporte avec elle.
Cet album n'est pas oppressant, à aucun moment. Les émotions sont moins marquées et il m'arrive même parfois de décrocher.
Voilà, pour faire simple, il ne me saute pas à la gorge comme le précédent mais je ne le trouve cependant pas mauvais non plus car les émotions sont tout de même au rendez-vous.
Jolie chronique dans tous les cas, merci à toi Eulmatt//
eulmatt - 04 Août 2009: Merci !
On est donc en phase, ta remarque sur le fait que l'album n'est pas "oppressant" illustre très bien cette évolution nette qui s'éloigne du postcore.
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