Mausoleum Records. Un nom qui évoque un tas de souvenirs heureux d’une époque bénie où seule la musique comptait. Sans artifices et sans prétention, ce petit label a contribué à l’éclosion de talents comme
Doro Pesch via la signature du combo allemand
Warlock et la sortie de son cultissime «
Burning the
Witches ». La suite nous la connaissons. Il suffit de mesurer le chemin parcouru par la souriante blonde à la voix chaude et puissante.
Mais
Mausoleum c’est aussi la signature de groupes prometteurs subitement disparus malgré un indéniable potentiel artistique à l’instar d’un certain WARHEAD.
Warhead…un titre de
Venom dans l’esprit de beaucoup d’entre nous. C’est aussi le patronyme d’un intéressant combo de Speed
Metal belge des années 80’s dont la discographie se résume en deux albums de bonne facture : «
Speedway » sorti en 1984 et «
The Day After » qui suivra deux années plus tard.
Originaire du Brabant, province belge scindée en trois parties depuis 1993,
Warhead se forme en 1983.
Mausoleum Records, jeune label fondé un an auparavant par Alfie Falckenbach, lui permet d’enregistrer «
Speedway » au
Shiva Studios sous la direction de Jos « Speed Rat » Kloek et de Patrick Cogneaux, les deux professionnels dotant nos jeunes rockers d'un son massif au mix idéal.Chaque instrument se détachant sans nuire à la cohérence du propos.
Articulé autour d’une solide assise rythmique
Warhead se veut sans concessions et délivre un Speed metal brut et sans compromis. En proposant des structures simples le combo belge balance ses riffs agressifs sur les huit pistes du disque en moins de 30 minutes de furie meurtrière. La méthode est rodée et a fait ses preuves avec des formations telles Motorhead et
Exciter qui semblent être les influences à peine voilées de nos guerriers modernes vêtus de spandex moulants et arborant clous et débardeurs déchirés.
Les titres «
Speedway », «
Kill the Witch » sont des modèles du genre : guitare frénétique, basse ronflante et batterie survitaminée accompagnées du chant survolté de Patrick «
The Beast », moitié grogné et moitié éructant.
On pourrait reprocher une certaine monotonie à cette galette tant les structures sont identiques : intro/couplet/refrain/couplet/refrain. Mais l’efficacité est bien présente et nos quatres compères ne s’embarrassent pas de fioritures comme si l’urgence les tenaillait et les prenait à la gorge. Une composition comme «
Driver » en est une des illustrations à l'écoute des riffs de Didier typiquement Motorheadexciteriens et son refrain qui tient en un mot répété quatre fois : «
Driver !!! ». Firedamp le batteur y use son kit durant ces 3 minutes 10 de déchainement musical comme le ferait un Phil Taylor et répète l’exercice sur l’intégralité des titres, poussé au crime par son complice bassiste Pierre «
Evil Tyrant » dans une impeccable coordination rythmique.
Mais le groupe sait varier ses tempi et propose des moments plus Heavy sur «
Attack on the Shark » ou « The Alliance » mais sans se départir de son envie de vitesse. Il s’agit de Speed metal après tout. Certains riffs sont même plus élaborés et apportent suffisamment de variété à l’ensemble pour permettre à l’auditeur de reprendre son souffle. A l’instar de «
Attack and
Kill », sympathique instrumental qui précède le titre final « First Light of The
Apocalypse » , morceau alternant intelligemment vélocité et mid-tempo sur lequel
The Beast propose d’intéressantes modulations vocales.
Malheureusement ce quatuor disparaîtra après avoir enfanté sa deuxième et dernière galette «
The Day After ». Mais il aura malgré tout prouvé que le Speed
Metal Européen n’était pas qu’une spécialité allemande et que la Belgique n'avait pas à rougir de ses formations. Même si cet album n’est pas LE chef d’œuvre d’une époque révolue, il dégage un charme suranné assez agréable.
A écouter en dégustant une Trappiste Belge ou une bière sur lie, entourés de potes adeptes du : « c’était mieux avant ! ».
14/20.
la vague Belge de l'époque n'était disponible qu'en import sur Paris donc inabordable.
pas sûr que cela ait vraiment changé vu la rareté des trucs désormais.
speed moi !
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