Speaking with the Devil

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14/20
Nom du groupe Demona (CHL)
Nom de l'album Speaking with the Devil
Type Album
Date de parution 20 Décembre 2013
Style MusicalSpeed Metal
Membres possèdant cet album18

Tracklist

1. Intro 01:15
2. Malvenidos 02:41
3. Dirty Speed Metal 03:34
4. Speaking with the Devil 04:48
5. Traitors 04:52
6. Bad Boy 03:14
7. Demona 04:51
8. Stronger than the Hardest Stone 03:43
9. Mercenario 04:18
10. The Sorcerer's Escapade 05:52
11. Outro 01:17
Total playing time 40:21

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Demona (CHL)


Chronique @ AlonewithL

08 Décembre 2013

Avec le diable nous ne pouvons traiter qu’avec la violence.

Le temps est venu de dialoguer. Une discussion avec le diable n’est pas sans conséquence. Il vous promet et vous livre des richesses que nul mortel ne peut emmagasiner par une vie pieuse et austère. Cet être malin a pris l’apparence d’une femme, d’une chilienne. Fan absolue du heavy speed allemand des années 80, elle se lance dans une carrière en mode solo à partir de 2007. Elle quitte en 2011 son Chili natal pour le Québec. Là-bas, elle se marie avec Gabriel Dufour, guitariste du groupe « Riotor ». Un véritable line-up va se créer autour de Tanza, comprenant Gabriel. Ce qui va produire un premier full lenght aux riffs costauds, « Metal Through the Time ». Fort de cette réalisation et de plusieurs concerts, le projet va gagner en solidité et signer chez le français Infernö Records pour un deuxième effort réalisé dans la foulée. « Speaking with the Devil » apparaît donc en 2013 et invite l’auditeur à tracer sa route à toute vitesse sur les pas du diable.

On était loin de devoir s’imaginer pris dans une folle course à l’écoute de l’introduction. C’est au tout départ des notes froides et peu consistantes de basse (à peu de chose près, ce que nous percevrons bien plus tard à travers l’outro), relayées par une mise en trombe quelque peu poussive. La claque qui va suivre n’en sera que plus forte. « Malvenidos » ne va pas se contenter de nous claquer, le morceau va nous bourrer de coups, nous piétiner sauvagement. C’est l’étalage d’un speed metal sans concession, brut de décoffrage et d’une rapidité difficilement abordable. Oui ! Il faudra quelques écoutes pour dompter la bête, malgré la simplicité apparente. « Demona » se base sur les efforts sur-vitaminés que l’on faisait dans les années 80 (ceux de groupes comme « SDI » ou « Living Death »), renvoyant à un speed démesuré à la limite du thrash metal. A cela s’ajoute un soupçon d’occultisme et une patte sud-américaine, que semblent s’accommoder sans trop de difficulté les membres canadiens de la formation.

« Dirty Speed Metal » s’illustre comme la vitrine de ce qu’offre l’album. On y retrouve sans cesse ce ton sec et nerveux, un jeu virevoltant des guitares, moins dans l’automatisme cette fois. Quant au chant de Tanza, il fait merveille. Une véritable tigresse poussant ses râles languis au beau milieu d’un carnage de riffs dévoreurs de chair. Encore une fois, la vitesse de la prestation vous souffle littéralement. Cet aspect décapant s’impose sur une majorité des morceaux. Il avait déjà été commun à l’album précédent « Metal Through the Time », mais « Demona », en un an, a su évoluer, prenant indéniablement de la maturité. Le chant de Tanza se serait raffermi, ne se dévoilant plus en frêle jeune fille. Le riffing aurait également redoublé de vigueur, et il faut parfois bien accrocher sa ceinture comme le démontre le dévastateur « Demona » qui ouvre dans un mitraillage en règle en provenance des guitares. C’est un pur régal que de se retrouver pris dans cette fusillade.

Le groupe n’innove en rien sa substance, quand on en vient au titre éponyme « Speaking with the Devil ». Nous avons toujours cette même rage, cette même brutalité, à la différence que le jeu extrêmement nourri parvient à recréer des plans transcendants et un jeu plus ambitieux. Il y aurait une profusion de mélodies comme sur le mystique « The Sorcerer’s Escapade ». Il est incroyable de remarquer la relation qu’entretient ce titre avec la période « Sentence of Death » / « Infernal Overkill » du mythique groupe germanique « Destruction ». On y retient des similarités dans l’intensité musicale, dans la tension ambiante, mais aussi dans le chant. Tanza semble ainsi possédée par un Schmier début des années 80. Elle n’avait pourtant pas la même nature sur l’incisif « Mercenario », paraissant soudain plus sensible, plus élégant, évoluant dans un speed metal assagi. Ce n’est certainement pas à cause du retour à la langue castillane, « Malvenidos » avait été un exemple de grande violence.

Nous n’aurons malheureusement pas d’autre morceau mid tempo aussi bienfaiteur. Il y aurait en effet à redire de « Traitors », s’employant en entame dans un heavy metal démonstratif, avant de s’adonner à un heavy speed inconstant et répétitif, peu marquant pour son refrain qui parvient tristement à couper tout élan. Certains aussi seront probablement déçus par un « Stranger than the Hardest Stone » assez timoré et quelque peu redondant. Plus convenable en fait pour la voix séduisante de la chanteuse et guitariste chilienne. Hormis ces petites bévues, le groupe pourra s’appuyer sur un « Bad Boy » diablement percutant. La force dégagée, en partie grâce à l’augmentation de puissance de la batterie, est dantesque, produisant un contraste saisissant avec le chant feulé de Tanza, revêtant la tenue de reine des enfers. Pauvres âmes errantes que nous sommes.

Il fallait s’y attendre. Avec le diable nous ne pouvons traiter qu’avec la violence, qu’importe la forme qu’il revêt. La silhouette d’une femme n’est pas forcément significatrice de tendresse et de douceur. C’est tout le contraire qui s’est réalisé sur « Speaking with the Devil » de « Demona ». Ce présent volume reprend certaines des compositions de Tanza avant sa venue au Canada, à l’image de « Bad Boy » ou de « Malvenidos ». En l’absence de subtilité, nous avons des morceaux qui défrichent radicalement le terrain, encore plus efficacement que sur « Metal Through the Time ». La dite galette est un échantillon de guerre, d’enfer, de folie furieuse. En tenant compte du jeune âge de cette nouvelle réincarnation de Lilith, il faudra compter sur cette chilienne et sa création « Demona » dans les années à venir. Songez qu’au temps de la bible, celle qui parla un jour avec le serpent, la mère de toutes les femmes, était l’incarnation du mal.

14/20

2 Commentaires

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AlonewithL - 08 Décembre 2013: Pour celles que ça intéressent, Tanza a créé sa ligne de maillots de bain "Metal". Voyez par vous même: http://www.speed-clothes.com/
Icare - 12 Décembre 2013: Et nosu, les mâles, on n'a pas le doit d'être intéressés? :-D
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