Le foyer sacré du Cyber
Metal qu’est la Suisse nous aura fait récemment trembler. Ben quitte
Sybreed,
Breach The Void se sépare, Neosis remplace son batteur…Ce qu’il nous faut à l’heure actuelle, c’est une bonne nouvelle. Et c’est un petit projet suisse du nom de
Sovereign qui pourrait nous remettre d’aplomb. En effet, ce one man band guidé par Jorge, musicien d’origine portugaise, semble avoir toutes les clés nécessaires pour apporter un peu de sang neuf dans son pays. Car contrairement à ses confrères,
Sovereign officie dans le cyber instrumental et non dans le cyber mi polyrythmique, mi djent.
Jorge a pris le temps qui lui fallait pour maîtriser ses instruments et ses programmes, et cela se sent très bien dans les huit titres du premier album du même nom. Le cyber metal instrumental a pas mal la cote ces temps-ci, si on en croit le succès de
Kreepmaster,
Tyrant Of Death ou encore Ex-Machina.
Sovereign, lui, a sa propre identité puisqu’il ne fait ni dans la surenchère, ni dans la démonstration. Sa musique se dote d’une bonne dose de touches ambiantes mais aussi d’accélérations qui sont les bien venues. On devine les inspirations du musicien, qui pioche autant dans le metal que dans les Bo de jeux-vidéos par exemple. Je pense notamment au compositeur David Bergeaud, responsable des musiques galactiques, futuristes et épiques de Ratchet and Clank. On sent l’influence dans la façon dont sont gérées les touches électroniques comme sur «
The Awakening » ou « Evolve ».
En tout cas, les morceaux s’enchaînent particulièrement bien et sonnent bien pour du programmé et du fait maison. Il y a forcément ce côté mécanique et synthétique, propre au style, qui domine, mais on ne peut pas dire que rien à sa place au sein des compos. La batterie a son groove et sa panache, la guitare est accrocheuse, tantôt véloce et tranchante, tantôt mélodique voire ambiante, et l’électro/industriel, omniprésent, embarque définitivement l’auditeur ailleurs, dans un futur plus ou moins proche.
Contrairement à ses acolytes officiant dans le cyber instrumental,
Sovereign a le mérite d’expérimenter et d’offrir d’autres couleurs à sa musique. Là où
Kreepmaster se contente d’enchaîner les riffs avec dextérité et mélodicité, là où
Tyrant Of Death se contente de la polyrythmie et des saccades,
Sovereign part du côté de l’extrême comme sur «
Division 47 » qui se dote de blasts et d’une lourdeur plus death metal. On pourrait même y déceler un peu de
Vortech. L’ambiance s’assombrit aussi avec l’excellent « Improve,
Dehumanize », qui embarque l’auditeur dans un autre monde, les sonorités sont travaillées, les petits sons très adéquats, les bidouilles cybernétiques bien intégrées. Génial.
On prend plaisir à écouter ce premier méfait de
Sovereign. Jorge a du potentiel à revendre et il faut absolument qu’il continue sur cette lancée avec son projet studio. Malgré quelques petites imperfections (au niveau des transitions entre partie ou de la longueur des titres), ce full length a de quoi rassurer les cyber metalleux quant au futur incertain de la Suisse dans ce domaine. Si tout venait à se casser la figure, on pourrait au moins compter sur
Sovereign.
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