Retour sur un groupe originaire de Belgique, qui n’a à son actif qu’une seule démo enregistrée en 1995 et qui a splitté en 1997. Oui, je sais, y’en a des tas des groupes qui balancent une ou deux démos avant de sombrer corps et âme et de tomber dans l’oubli. Pourquoi je m’attarde sur celui-ci ? La raison ne peut pas être plus simple, pour sa qualité !
Après une étrange intro originale pleine de bruitages de synthé, de cris d’enfants genre coure de récréation, et de cui-cui d’oiseaux, le premier titre déboule en force. "
Lost In
Pain" nous montre immédiatement à quel point le potentiel du groupe est élevé. Les influences des musiciens sont assez clairement décelables mais il n’est pas question une seconde de plagiat, les morceaux ne sont pas amateurs et l’ensemble de cette démo sonne réellement de façon professionnelle. La musique de CATHARSIS est un mélange très bien dosé entre death et thrash musclé qui peut très facilement faire penser à des groupes comme DISMEMBER ou ENTOMBED. CATHARSIS possède le même tranchant, le même touché scandinave glacial que ces groupes, que se soit à travers les riffs ou dans les vocaux. De plus, l’utilisation de quelques touches de synthé approche encore plus le groupe de réalisations comme «
Clandestine ». L’originalité de cette formation belge est de rajouter à sa sauce une bonne touche de thrash, plus ou moins présente selon les titres. L’excellent morceau "In The Deepest Of My Soul" me fait par exemple beaucoup penser au SEPULTURA de «
Arise », les riffs de cette compo sont chargés de "0 en muting" (les gratteux comprendront…) et les rythmes sont plutôt mid-tempo, ce qui rend cette chanson absolument irrésistible. "All
That Négative Experience" évolue dans la même veine, tandis que d’autres morceaux comme "
Lost In
Pain" ou "So
Near, So far
And Neverthless" (pour lequel le groupe a tourné un clip) sont plutôt orientés death scandinave, avec toutefois la lourdeur d’un GOREFEST.
L’ambiance de cette démo est plutôt sombre et le chanteur fait régulièrement des apparitions en voix claire parlée, ce qui accentue habilement le côté pesant des morceaux. Son timbre me fait dans ces moments là penser à celui de Stéphan Buriez (LOUDBLAST). Puisqu’on en est dans les groupes français, un des noms qui m’est venu en tête lors de la première écoute est celui de NO RETURN. Ce mélange de thrash et de death est parfois assez proche de leur première réalisation, « Psychological
Torment » (1990).
Impossible de parler de cette démo sans faire un arrêt sur le batteur ! Son jeu est réellement impressionnant et celui-ci soutient les compos de façon admirable. Même si son habileté et sa technicité sont évidentes, il n’en fait jamais trop non plus, préfèrent l’efficacité à la démonstration. Mais quand celui-ci se lâche dans les roulements, ouille ! Ca nous donne de vraies parties de folies comme sur le très bon "So
Near…". Par son jeu fourni, précis et fouillé (qui rappelle inévitablement le maître Lombardo !), le batteur apporte lui aussi un aspect thrash très personnel aux morceaux. Du boulot intelligent !
Pour une première démo, ce groupe frappait vraiment très fort. Les petites critiques que je pourrai formuler concerneraient l’utilisation parfois un peu lourde des synthés ("Souvenirs of a
Past Existence") et les harmoniques balancées à tout bout de champs par le gratteux qui finissent par être plutôt irritantes. Ce côté OBITUARY est assez sympa, mais à petite dose quand même…
Malgré ses qualités et ses possibilités énormes, le groupe explosera, ne laissant pour unique témoignage que cette démo. Vous vous dîtes : « Encore un truc introuvable destiné aux collectionneurs acharnés… ».
Pas du tout ! Cette démo, ainsi que le clip, sont à votre entière disposition sur la page du groupe, ici même. Il n’est pas trop tard pour rendre hommage à cette formation disparue trop tôt. CATHARSIS aurait pu devenir énorme, merde merde merde et merde…
C'est vrai qu'elle est intéressante cette chronique. Elle me rend curieux. Et puis, j'adore les "trésors ensevelis" !
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