Trench Hell est un groupe australien formé à Melbourne en 2004. Après la démo Alcoholic
Desaster (auto-produite) sortie la même année, les gaziers décrochent un contrat avec le label américain
Hell's Headbangers Records, le-dit contrat se traduisant par la sortie de l'EP
Southern Cross Ripper en 2008 (oui c'est long 4 ans, je sais pas ce qu'ils ont branlé pendant ce temps, mais passons). La démo pré-citée permettait d'emblée de savoir de quel bois nos australiens se chauffaient : nous montrer que leur pays ne se résume pas à AC/DC et
Airbourne, et qu'on y trouve aussi du thrash metal. Je serais tenté de rapprocher la musique à laquelle nous avons ici affaire d'un
Venom un tantinet plus rapide. Ceci devrait vous suffire pour vous faire une idée globale. Si tel n'est pas le cas, des cours de rattrapage s'imposent (
Venom quoi, merde).
Après une courte intro durant laquelle se font entendre la respiration haletante puis les cris d'un homme se réveillant (sans aucun doute) enchainé dans une cave sombre et sale,
Night Stalker peut débuter. Bâti sur une succession de deux riffs tous deux très accrocheurs, ce premier titre instrumental constitue une bonne entrée en matière. Puis arrive le titre éponyme. D'entrée,
Trench Hell affiche clairement ses ambitions : sûrement pas révolutionner le genre, mais plutôt perpétuer les méfaits de leurs glorieux ainés,
Venom et
Celtic Frost en tête. Tout les ingrédients sont ici réunis pour faire prendre la mayonnaise : riff rapide, tempo soutenu, refrain qui ne vous lâche plus. On déplorera cependant un son de batterie pas vraiment à la hauteur, la caisse claire étant quasi-inaudible sur les passages rapides. C'est complexe à expliquer, mais ceux qui possèdent l'album sauront de quoi je veux parler. Amoured
Fist est construit à peu près sur le même modèle, mais pourfendu par un break ravageur en son milieu, qui ne vous laisse pas d'autre choix que de vous mettre à headbanguer comme si votre vie en dépendait. Le léger manque d'originalité est toujours présent, mais peut-on sérieusement leur en vouloir ?
Trench Hell n'invente rien, mais on sent que les types s'éclatent, ce qui est sans doute leur première motivation.
La seconde moitié de l'EP reste d'un haut niveau dans l'agressivité, notamment le dernier titre
Infernal Screaming dont le riff d'ouverture dévaste tout sur son passage. S'en suit une débauche de thrash sans concessions qui remplit son rôle avec brio.
Last Rites remporte quand à lui la palme du titre le plus malsain du lot, grâce à ses samples de cris horribles (c'est positif on est d'accord ?). La vision d'une femme brulée vive s'impose à notre esprit, avant que l'agressivité ne reprenne le dessus.
Vous l'aurez compris, on a ici affaire à 6 titres de thrash plutôt bien ficelés. Bon équilibre entre parties rapides et breaks accrocheurs qui feront à n'en point douter des ravages dans le pit en concert, voix rugueuse collant bien au reste, et tout ce que vous voulez. Malheureusement, le manque d'originalité chronique de cette galette en rebutera certains en quête de nouvelles sensations, et c'est vrai qu'a forte dose, l'EP à de quoi lasser quelque peu. Point important se rapprochant légèrement de ce qui vient d'être dit : les solos. Non pas qu'en placer soit indispensable, mais celui d'
Infernal Screaming (qui est le seul de l'album, si on fait exception de celui du titre éponyme, qui n'en est pas vraiment un) démontre sans mal tout le relief que cet exercice peut conférer à un morceau. Enfin, une production un peu faiblarde est également un petit point noir qu'il faudrait corriger. Mais bon, n'oublions pas que c'est un EP et que le label a l'air assez confidentiel.
En résumé,
Trench Hell fait une entrée honorable dans les sphères thrash metal et sur la scène australienne, le tout avec bien évidemment quelques défauts. Reste que si le groupe gagne en maturité et se refuse à ré-éditer ces erreurs sur son premier album (d'ailleurs je sais même pas quand il atterrira dans les bacs), ça pourrait thrasher grave. A découvrir si vous voulez passer un bon (mais court...) moment. Vivement le concert du Headbangers Open Air cet été !
Sinon avec l'expérience qu'on les mec, en concert sa doit être du lourd.
J'en profite pour faire de la pub pour le groupe du type en question : Perversifier (www.myspace.com/perversifierthrash) Thrash/Black excellent, à découvrir.
Bonne découverte.
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