Southern Cross

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
16/20
Nom du groupe Ivory (BLR)
Nom de l'album Southern Cross
Type Album
Date de parution 22 Juin 2016
Style MusicalHeavy Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1. Overture 1910 02:54
2. Vanitas Vanitatum 04:16
3. Ulysses 05:18
4. Creator 04:39
5. Passing Days 05:34
6. Terra Nova 07:23
7. February 05:35
8. Southern Cross 05:15
9. Warrior's Story 07:50
10. I Remember 05:14
Total playing time 53:58

Acheter cet album

 $33.99  27,91 €  5,88 €  £5.65  $ 14.16  30,33 €  13,10 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Ivory (BLR)


Chronique @ ericb4

23 Fevrier 2017

Un flamboyant et touchant méfait où élégance mélodique rime avec magnétique pugnacité...

Encore peu popularisé dans nos contrées, Ivory est un sextet de heavy symphonique originaire de Minsk (Bélarus) cofondé en 2008 par le frontman Sergey Butovski et le claviériste Dmitry Chernyshevski qui, à la base, combinait hard rock classique et rock progressif. Toutefois, le groupe dispose d'une riche expérience des concerts, ayant notamment partagé la scène avec Dream Theater, Mavrin, Leprous, entre autres. En 2012, suite à un changement de line-up, le combo s'est finalement orienté vers un registre heavy symphonique incluant une touche metal progressif.

Assistés des guitaristes Nikita Shestitko et Kirill Movshuk, du bassiste Stanislav Siuzev et du batteur Dmitry Pasiukevich, nos acolytes ont investi les studios plusieurs années durant, réalisé trois singles (« Ulysses », Vanitas Vanitatum » et « I Remember ») avant d'accoucher de cet album full length, disponible en russe et en anglais, via Rockshots Records. Une généreuse offrande de 10 titres égrainés sur 54 minutes d'un parcours riche en rebondissements et en arrangements nous est ainsi octroyée. Cette production à l'ingénierie du son soignée a également bénéficié de l'artwork d'inspiration fantastique dispensé par Stefan Heilemann, connu pour avoir oeuvré auprès de Nightwish, Epica, Rhapsody, Kamelot, Pain... Bref, une carte de visite aussi alléchante qu'insoupçonnée nous poussant à entrer en contact avec les éléments...

Un kaléidoscope d'influences se fait prestement sentir, nous amenant à penser tour à tour à Sonata Arctica, Stratovarius, Rhaspody Of Fire, Dream Theater, Kamelot, Serenity. Et ce, tout en dévoilant une empreinte artistique qui lentement se dessine, en dépit, toutefois, de séries d'accords convenues. A commencer par l'entame instrumentale de rigueur « Overture 1910 », qui nous plonge 3 minutes durant dans un bain bouillonnant où une pléthorique et cinématique orchestration samplée se déploie parallèlement à un riffing massif. Une classique mais saisissante articulation d'ensemble qui n'est pas sans rappeler Stratovarius.

Au-delà de ce constat, le combo a témoigné d'une rare faculté à distiller de magnétiques offrandes, à l'image de deux de ses trois singles, dévoilant chacun un aspect de la personnalité du projet. Ainsi, l'offensif et entraînant « Vanitas Vanitatum » nous assène sa rythmique resserrée corroborée à des riffs acérés, mis en habits de lumière par les profondes attaques en voix de poitrine de l'inspiré frontman, dans l'esprit de Kamelot. Eminemment mélodieux, ce titre efficace inspiré par les vibes de Rhapsody Of Fire ne se montre pas moins techniquement probant, livrant en finalité un captateur solo de guitare. D'autre part, on ne restera pas de marbre bien longtemps sous le joug de la fondante sente mélodique de l'engageant single « Ulysses », mid tempo progressif aux faux airs de Sonata Arctica, le maître de cérémonie témoignant d'un timbre et d'impulsions proches de ceux de Tony Kakko. Pêchu et doté de refrains catchy, ce brûlot offre en prime un bref mais éblouissant solo de synthé et de sémillants gimmicks à la lead guitare. De quoi nous rallier à la cause de nos six compères.

Par ailleurs, tout en optant pour d'intenses, voire incandescents mais moins tubesques moments, la sarabande marque également quelques points. Ainsi, le vitaminé « Creator » délivre une truculente puissance rythmique accolée à une force de frappe que d'aucuns pourraient bien lui envier. Dans la veine de Rhapsody avec une touche de Sonata, ce mordant passage n'est pas sans réserver quelques ralentissements opportuns pour repartir de plus belle, alignant de grisantes gradations oratoires en prime. Un tantinet théâtral, tout en légèreté, sans y perdre ni en énergie, ni en prégnance mélodique, « Passing Days » ne ratera pas sa cible, celle de nos émotions les plus secrètement enfouies. En outre, on appréciera l'enchaînement entre un hispanisant et jouissif tapping à la guitare acoustique et un splendide sweeping à la lead guitare, au même titre que le relais couplets/refrains, tout bonnement imparable.

Sinon, on ne pourra esquiver les passages sympho estampés prog disséminés sur cette rondelle. Peut-être un souvenir ému d'un passé magnifié... Dans cette mouvance, le frondeur et pénétrant « Terra Nova » nous assène ses riffs graveleux conjointement à une rythmique enjouée, un tapping martelant et moult gimmicks à la lead guitare. Si la logique de construction de cette frissonnante pièce en actes est dans le sillage de Dream Theater, cette fois, c'est dans la veine de Serenity que le frontman cale ses aériennes inflexions. Au fil de cette corpulente, progressive et tragique traversée, le complexe cheminement harmonique retient lui aussi l'attention tout comme la succession de soli de claviers et de guitares. D'obédience heavy symphonique, le mid tempo progressif « Southern Cross », quant à lui, peu à peu lâche les chevaux à la façon de Sonata Arctica, avec une touche de Dream Theater eu égard aux harmoniques distillées. Difficile d'échapper aux ponts techniques et rondement menés jalonnant notre parcours relayant les incursions d'un interprète bien habité, sachant placer et moduler ses enivrantes inflexions où qu'il se meut. Enfin, la fresque « Warrior's Story » se plaît à disséminer de cinglantes frappes et des riffs rocailleux, nous conviant dès lors à une folle embardée au fil des 8 minutes d'un spectacle épique. A mi-chemin entre Rhapsody et Serenity, cette outro aux forts contrastes atmosphériques et dotée d'affriolants soli remporte l'adhésion. C'est dire que les effets de surprise ne manquent pas à l'appel de ce jubilatoire et opératique morceau à tiroirs, pièce que l'on ne quittera qu'à regrets.

Enfin, lorsqu'il touche aux moments intimistes, les mots bleus adressés par le sextet prennent une saveur particulière, oscillant entre mélancolie et romantisme. Ainsi, sur une cadence en retenue, on navigue sur une mer limpide à la profonde quiétude intérieure à l'instar de « I Remember », féerique et émouvant instant posé, lui aussi dans la lignée atmosphérique de Sonata Arctica. Dotée d'une mélodicité toute en nuances, cette ballade où perlent des gouttelettes pianistiques et où larmoie une guitare aux abois révèle un autre visage du fringant collectif. Ce faisant, les caressantes et cristallines volutes de Sergey sauront, ici plus qu'ailleurs, perforer les carapaces les plus dures pour nous toucher en plein cœur. D'autre part, c'est frileusement drapé au coin d'un feu de cheminée que l'on aborde le rude hiver évoqué par « February », infiltrante et soyeuse ballade interprétée avec élégance et authenticité par un vocaliste sensible jusqu'au bout des ongles. Par ses limpides patines qu'il module à l'envi, à la manière de Tony Kakko, il câline nos âmes et fait voguer nos cœurs, et ce, sans avoir à forcer le trait. Conjuguées à une violoneuse présence, un fin legato guitaristique et une rythmique apaisée, ses inflexions d'une parfaite tenue, doublées d'un léger vibrato, graduellement nous aspirent. Carton plein donc dans ce registre...

C'est donc avec ravissement que l'on effeuille cette mature et goûteuse proposition. En dépit d'un manque de prise de risques et d'originalité, le message musical n'accuse que de rares baisses de régime et peu de zones de remplissage, enchaînant plutôt une série de compositions bien inspirées, accessibles mais techniquement fouillées. Impactant, riche en arrangements, ce méfait témoigne des talents de mélodistes de ses auteurs. Plus encore, le combo semble avoir trouvé la formule magique pour stimuler notre fibre émotionnelle. Aussi, diversifié dans ses atmosphères comme dans ses rythmiques, cet album révèle un potentiel susceptible de recueillir l'adhésion d'un nombre croissant d'aficionados de leurs maîtres inspirateurs. Sources que devront encore digérer nos compères pour conférer davantage de corps et de caractère à un projet, au demeurant, non dépourvu d'un supplément d'âme. A bon entendeur...

0 Commentaire

1 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Ivory (BLR)