Sour Grapes

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15/20
Nom du groupe Goratory
Nom de l'album Sour Grapes
Type Album
Date de parution 16 Octobre 2020
Style MusicalDeath Grind
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 Rat King
 
2.
 Losing Streak
 
3.
 I Shit Your Pants
 
4.
 Bottom Feeder
 
5.
 Evolutionary Wart
 
6.
 The People's Temple
 
7.
 Seth Putnam Was a Sensitive Man
 
8.
 Back to the Grinding Machine
 

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Goratory


Chronique @ DoudouKiller

21 Janvier 2021

Avec ce retour fracassant, Goratory nous offre son album le plus abouti

16 ans! Il aura fallu attendre 16 ans pour avoir le bonheur de retrouver Goratory aux commandes de leur nouvel album "Sour Grapes", sorti sur le Label italien Everlasting Spew Records. Personnellement, je n'y croyais plus et avais fait mon deuil après un "Rice on Suede" destructeur, "Anally Injected Death Sperm" étant sans doute l'un des titres les plus jouissifs du brutal death à l'époque (en ce qui me concerne, il l'est resté!). On y retrouve les mêmes musiciens que sur l'album précédent, à savoir : Alan Glassman (Job for a Cowboy) à la guitare, Zachary Pappas (Sexcrement) à la basse, Adam Mason (Sexcrement) au chant et l'infatigable Darren Cesca à la batterie (ex-Hideous Deformity, Deeds of flesh 2020...). Tous évoluant dans d'autres formations, cela pourrait expliquer cette longue attente.

Les présentations étant faites, jetons d'abord un œil à la pochette. L'artwork est réalisé par Tony Koehl.
Très colorée et graphiquement réussie, on reste bloqué devant cette illustration à chercher les détails. On pourrait d'ailleurs passer de longues minutes à la contempler sans trop savoir comment l'interpréter et...  oh attendez!!! Oui oui, on ne rêve pas! Des testicules sont dessinés. De belles paires de balloches pendent ici et là, tout comme dans le livret d'ailleurs. Visiblement, ce Monsieur, qui a toujours les siennes (eh oui, je pousse le travail d'analyse à son paroxysme...), semble hypnotisé (ou plutôt lobotomisé) par l'une d'entre elles. Jalousie? Dégoût? On ne saura jamais. En tout cas, les p'tits gars de Boston ne se prendront jamais au sérieux.

Si ça laisse une petite idée sur leur état d'esprit, qu'en est-il de la musique ? Et bien là, c'est du lourd, du très lourd même. Chirurgical!! Vous noterez que parler en même temps de couilles et de chirurgie pourrait vous faire trembler Messieurs. Et bien tremblez les ami(e)s. Non pas que vous risquiez une orchidectomie (ablation des testicules), mais parce que l'on va en prendre plein la poire.
Découpé en 8 morceaux (je parle toujours de musique), cet album est un pur concentré de brutalité et de technique. On s'y perdrait presque. C'est intense! Ça gicle dans tous les sens dès la première chanson qui part sur des chapeaux de roue. Après quelques secondes de chicotement, c'est un feu d'artifice de riffings précis et destructeurs. Les fans de "Rice on Suede" seront ravis car le son est presque identique, tout comme la composition des chansons d'ailleurs. A part quelques cheveux gris, ces longues années n'auront eu aucun effet sur ces gaillards. Goratory fait du Goratory! Il faut bien l'admettre, ces mecs ont un style bien à eux, très reconnaissable.

Parfois on est un peu perdu tant les enchaînements sont rapides, mais on s'accroche, scotché par la technique. On pense être définitivement égaré et on finit toujours par retomber sur un sentier plus connu : genre le gros riff qui envoie la sauce.... ou le break très saccadé qui permet au retardataire de rattraper le peloton, comme sur "Rat King" (2'12), "I Shit Your Pants" (2'25) ou encore "The People's Temple" (2'10).
Le chant d'Adam Mason, facilement identifiable avec ses "gruik gruik", semble particulièrement travaillé. Je dirais même qu'il a un peu plus étoffé et varié ses growls. Ça sert un peu de "liant" à l'ensemble.

Le deuxième titre, "Losing Streak", est le plus lent de l'album avec son petit côté "catchy" fort appréciable. Quelques riffs ont un air de Dying Fetus par moments (1'02 et 2'45). Si ce vent de fraîcheur a fait redescendre un peu la pression, "I Shit Your Pants" saute à pieds joints dans ce que Goratory sait faire de mieux. On se croirait de retour en 2004. Les variations sont permanentes et le rythme frénétique. Si vous étiez déjà en apnée, débrouillez vous pour reprendre une goulée d'air frais et vite, car leur énergie est intarissable.

Si son ancêtre de 2004 souffrait de quelques coups de mou en milieu d'album, on ne peut pas en dire autant de ce "Sour Grapes". Il n'y a pas un titre qui baisse en intensité par rapport à l'autre. Ainsi, "Bottom Feeder", "Evolutionary Wart" et "The People's Temple" vont s'enchaîner dans un déluge sonore.

La basse "claque" comme à la belle époque, se démarquant parfois de la gratte d'Alan grâce à des slappings bien sentis. Ces deux-là se complètent parfaitement.
Les parties de batterie sont impressionnantes. Les blasts sont dosés à la perfection. Le jeu de double est complexe et d'une grande précision. On imagine le travail que cela a dû représenter pour mettre en place chaque riff et tout synchroniser, surtout quand à côté, on évolue chez les maîtres de Deeds Of Flesh qui eux aussi ont sorti leur album fin 2020.
Ici, Darren Cesca repousse encore plus ses limites et nous propose un travail de très grande qualité.

On s'approche doucement de la fin de l'album et "Seth Putnam Was a Sensitive Man" en remet une couche. C'est un hommage au chanteur d'Anal Cunt décédé en 2011 (Le titre de la chanson est inspiré d' "Hitler Was a Sensitive Man" sur l'album d'Anal Cunt "It Just Get Worse" sorti en 1999).

Enfin, les oreilles les plus délicates se poseront certaines questions en entendant le petit côté rétro de "Back to the Grinding Machine". C'est normal, c'est ni plus ni moins que la reprise d'"In the Grinding Machine" sur Sexual Intercorpse sorti en 2001.

Le son est propre et renforce cette impression de "férocité". C'est Darren Cesca (encore lui?!) qui a mixé et masterisé ce disque. L'ensemble est finalisé, empaqueté, ficelé et nous est envoyé en pleine tronche en 26 petites minutes et franchement, c'est un timing parfait!!

Goratory fait un retour fracassant et nous offre ici son album le plus abouti.
Ils tapent fort au moment où on les attendait le moins et pour les fans de la première heure, ça a dû être une belle surprise de les retrouver enfin. Pour être honnête avec vous, il m'a fallu une bonne dizaine d'écoutes pour commencer à appréhender les subtilités. La composition est très riche et mêlée à la violence, cela fait beaucoup d'informations à ingurgiter. Mais le plaisir s'affine au fil du temps et on ne s'en lasse pas, bien au contraire. On espère juste que la machine est relancée pour durer et que d'autres albums suivront... mais pas dans 16 ans s'il vous plaît Messieurs!!!!



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