Soundtrack Metal

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14/20
Nom du groupe Pugna Sinistra
Nom de l'album Soundtrack Metal
Type EP
Date de parution 23 Juillet 2017
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Sinistrack Overture
Ecouter01:12
2.
 Project Jenova
Ecouter05:11
3.
 Redrum
Ecouter03:53
4.
 Re-infected
Ecouter04:47
5.
 At the End of All
Ecouter04:57

Durée totale : 20:00

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Pugna Sinistra



Chronique @ ericb4

24 Juillet 2018

Une tonitruante entrée en matière...

Encore un énième groupe metal symphonique à chant féminin, probablement voué comme tant d'autres de ses homologues à une disparition prématurée, me direz-vous, et vous auriez raison. Mais à la différence de ses pairs, ce jeune quartet espagnol a inséré dans son œuvre moult sonorités empruntées aux univers de la science-fiction et des jeux vidéo, proposant ainsi un concept metal symphonique original teinté d'une coloration cinématique. Ce qui n'a nullement empêché quelques sources d'influence, dont Nightwish (première période), Dark Sarah, Xandria et Epica, d'abreuver chacune des 5 pistes de cet introductif EP dénommé « Soundtrack Metal ». Quelles seraient alors les armes dont disposent nos quatre mousquetaires pour espérer se jouer de l'âpre concurrence continuant d'agiter ce foisonnant registre metal ?

Créé mi-2015, le combo barcelonais s'est montré prudent dans sa démarche, n'accouchant de son premier bébé que deux ans plus tard, le temps d'asseoir ses gammes et ses arpèges, d'affûter sa technicité instrumentale, et de soigner son ingénierie du son, à commencer par un enregistrement de bonne facture et un mixage bien équilibré entre lignes de chant et orchestration. Et ce, même si les finitions ne sont pas toujours au rendez-vous de nos attentes. On effeuille alors une galette aussi énergisante que magnétique, à la fine mélodicité, aux arrangements passés au crible, parfois calée sur le schéma de la Belle et la Bête. Aussi, en dépit du jeune âge du projet, le message musical repose sur une heureuse juxtaposition de talents, à savoir : Mary Romero (Silent Memories) en qualité de frontwoman ; Albert Palop (ex-Ethereal Pain, ex-Katabätika) aux guitares et claviers ; Gabriel (Kauterion) à la basse et Dario (Kauterion) à la batterie. Avec la participation de l'expérimenté vocaliste Javier Crosas (Degollador).


En dépit de l'originalité du concept, l'architecture de l'opus demeure classique, démarrant avec un instrumental de rigueur, alternant mid et up tempi, comme à l'accoutumée dans ce registre metal. Ainsi, dès les premiers coups d'archet samplés que corroborent d'amples nappes synthétiques, on ressent toute la force des éléments à l'aune de « Sinistrack Overture » ; brève et prévisible entame cinématique aux arrangements nightwishiens. Par un fondu enchaîné, on pénètre dans les entrailles de « Project Jenova », vibrant mid tempo progressif à mi-chemin entre Nightwish et Xandria. Doté de riffs en tirs en rafale et d'un caractère éminemment offensif, l'ogive suit un infiltrant cheminement harmonique, que n'aurait nullement Epica. S'il s'avère en proie à la répétibilité de ses couplets, l'effort se pare de refrains qui sauront compenser ces irrégularités. Mise en exergue par un duo mixte en voix de contrastes évoluant à l'unisson, la techniciste mais avenante offrande se parcourt d'un seul tenant. Dans cette mouvance, on retiendra « At the End of All » pour son flamboyant solo de guitare et les radicales montées en puissance du corps orchestral.

Lorsqu'il accélère la cadence, le collectif ibérique se plaît à nous embarquer sur des charbons ardents, ne nous laissant reprendre notre souffle qu'en de rares occasions. Ainsi, l'incandescent, épique et un tantinet énigmatique « Redrum » nous assène ses riffs crochetés adossés à une rythmique sanglante tout le long. Nous donnant la sensation d'évoluer dans une aventure virtuelle parsemée d'embûches, cette tempétueuse livraison aux faux airs de Dark Sarah joue à plein sur les effets de contrastes vocaux pour tenter de nous rallier à sa cause. Ainsi, d'angéliques envolées lyriques font front à d'ombrageux growls et à une marécageuse et inquiétante créature, le corps oratoire déambulant alors dans une atmosphère suffocante et propice à un headbang bien senti. Et la sauce prend. Un exercice de style qui sied bien à nos compères.

Parfois, le propos feint de sa faire moins accessible, pour un résultat tenant toutes ses promesses. Ainsi, on ne résistera que malaisément à la vague de submersion qui va s'abattre sur nos pavillons à l'aune de l'impulsif et néanmoins dévorant « Re-infected ». Octroyant une ligne mélodique d'une précision d'orfèvre, ce théâtral et polyrythmique manifeste au carrefour d'Epica et de Xandria délivre une stupéfiante force de frappe, d'impressionnants samples d'orchestration, de somptueux arpèges au piano et des séries d'accords travaillées au scalpel. On ne résistera pas davantage à l'appel d'une sirène bien habitée qui, d'un battement de cils, au regard de ses cristallines inflexions, encensera le tympan du chaland. Peut-être la pépite de l'opus...


Au final, c'est sans jambage que glissent les 20 minutes du méfait dans nos tympans alanguis. On se surprend même à remettre le couvert aussitôt l'ultime note envolée. Sans révolutionner le genre, eu égard à ses aspirations cinématiques, cette offrande apporte toutefois un nouveau souffle à un style aujourd'hui galvaudé. Les qualités esthétiques et techniques aidant, la saillante galette parvient même à homogénéiser les tendances tout en témoignant d'une féconde inspiration de ses auteurs. Bel effort.

Cependant, il faudra encore à nos quatre gladiateurs se désolidariser de leurs maîtres inspirateurs et ouvrir le champ des possibles en matière de style pour caresser l'espoir de s'illustrer, à terme, parmi les valeurs montantes de ce registre. Pour compléter l'offre, une ballade, une fresque, quelques digressions stylistiques, voire d'autres instrumentaux, et le recours partiel à des choeurs seraient effectivement les bienvenus, car souvent appelés de leurs vœux par l'aficionado de leurs illustres sources d'influence. A bon entendeur...

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