Pour beaucoup cet album sera certainement considéré comme le premier essai d'un nouveau combo ricain mené par les 2 pointures que sont
Rob Rock et Roy Z. Pourtant il n'en est rien. Revenons en cette bonne vieille année 1987 : un ovni nommé étrangement « M.A.R.S.: Project:
Driver » atterri sur notre planète. A son bord, un équipage plutôt gâté côté talent : imaginez
Rob Rock accompagné de
Tony MacAlpine, Tommy Aldrige et Rudy Sarzo... La première pierre de l'édifice est jetée mais il aura fallut patienter plus de 20 ans pour voir surgir à nouveau ce projet toujours mené par le très chevelu Rob (mais dont la consonance a été réduite, certainement par l'érosion).
20 ans c'est long. L'avantage, c'est que durant cette période là, les musiciens ont pu rouler leur bosse et acquérir une expérience hors norme.
Rob Rock, aussi surnommé « The voice of mélodic metal », a arpenté grand nombre de scènes avec des groupes que l'on peut considérer comme des pointures :
Axel Rudi Pell, Impellitori ou autre
Joshua pour ne citer que les plus grands. Roy Z, en plus de maitriser la 6 cordes comme personne, endosse le rôle de producteur et prête main forte à
Bruce Dickinson, Rob
Halford, Glenn Hugues ou encore W.A.S.P.
Pour éviter d'y passer la nuit, je ne vais même pas parler des autres membres de
Driver : rien qu'avec le chanteur et le guitariste, tout nous laisse croire que l'on va se ramasser une bonne dose de heavy mélodique dans les choux fleurs et que ce «
Sons of Thunder » va nous laisser la joue rouge au vu de la gifle qui nous attend. Et pourtant …
Dés les premières notes l'effet « déjà entendu » nous assaille et reste présent derrière chaque riff. Aucun doute sur la présence du chanteur aux sein des groupes suscités : on a même franchement l'impression d'écouter des titres d'
Axel Rudi Pell ou d'Impellitori : même conception, même voix, mêmes riffs, … bref, si je défend souvent les groupes très inspirés des dinosaures des années 80, là je m'aventurerais jusqu'à dire que c'est vraiment proche du plagia pur et simple : l'intro très « Zombie Stompienne » laisse place à un « I'm a warrior » qui semble tout droit issu de l'album «
Nasty réputation », avec, au passage, quelques idées empruntées à
Jack E Lee (époque Bark at the moon) ; « Fly Away » sonne comme un classique de Malmsteen ; «
Dark world » à repris purement et simplement l'introduction de « Waiting for darkness » du madman … Bref arrive un moment où ça fait beaucoup.
Pourtant, on est d'accord,
Rob Rock possède toujours cette voix reconnaissable entre 1000 et maitrise parfaitement les refrains mélodiques entêtants ; Roy Z ne lésine pas et envoi du bois : gros riffs bétons, solos démoniaques au phrasé rapide indiquant clairement que maitre Malmsteen à fait partie de ses influences chères. Et pourtant, malgré tout leur talent, on a l'impression d'écouter des morceaux écris en 1988, comme si cet album avait été composé juste après « M.A.R.S.: Project:
Driver ».
Je ne dis pas pour autant que c'est mauvais, mais « classique » n'est même pas assez fort pour qualifier le contenu de «
Sons of Thunder ». Ceux qui écoutent du métal depuis peu de temps trouveront en cet album un très bon résumé du style pratiqué au début des années 90, mais pour les autres, qui comme moi y ont baigné dedans, cela ne sent pas le réchauffé mais carrément le cramé, ce que je trouve vraiment limite quand on a à faire à des musiciens de ce gabarit !
Malgré une bonne production, des musiciens talentueux possédant une technique et une expérience irréprochable, la magie n'a pas opérée comme je m'y attendais. Plutôt que de se dire « Waouh, quelle pêche ces vieux », on serait plutôt censé à dire « Alzheimer, n'est pas loin, ils ne se rappellent pas qu'ils l'ont déjà faite celle là ? ».
A ne conseiller qu'aux nouveaux venus dans le monde magique et extraordinaire du hard rock, pour les autres, réécoutez plutôt les originaux.
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