Fredrik Thordendal, il est beau donc il est beau, il est suédois donc il est beau, il faut de la musique tout simplement folle et géniale donc il est beau.
voila une courte présentation du type qui se cache tout simplement derrière mon album favori qui est pour moi, un aboutissement musical complet.
Nous le connaissons déjà par ce groupe génial qu'est
Meshuggah, catégorisé trop souvent par les fans de "Groupe trop BROOTAL" alors qu'il ne contient pas moins de tout ce qui se fait en musique "populaire" c'est a dire Humour, Technique, Folie, Scandinavisme exacerbé, Génie(déjà cité trois fois).... (z'inquietez pas, ce texte ne sera pas que des synonymes élogieux en tout genres)
Rien que les images de l'album suffisent a nous décrire ce qui nous attend, c'est a dire métaphysique, folie, dieu, questions, apocalyspe, passépresentfutur. le livret est a lire, il mêle paroles de l'opus, citations philosophiques, petites phrases bien trouvées, et avec un peu de chance, vous serez peut être dans la liste de dédicaces de fin d'album (c'est râpé pour moi)
Donc, accompagné par moult musiciens dont de son vieux compère mi homme/mi boite a rythmes (tomas haake) non plus aux futs (il s'est fait remplacé par un mouton batteur qui sourit et qui est beau et qui porte un prénom qui s'appelle en se nommant morgan agren (prononcer eugren) ) mais a la voix; Fredrik nous concocte un
Free Jazz
Metal sur lequel il martyrise sa 8corde en lui faisant avaler tous les effets possibles et inimaginables, posant soi un socle rythmique pour tous ces instruments divers et variés, soi pour poser ses soli.
Les 45 minutes ne se passent pas elles sont, a n'importe quel moment de l'écoute, nous sommes au même passage, ce n'est pas une œuvre a écouter dans le temps mais plutôt a comprendre dans sa continuité et la voir dans son unité, je ne conçois pas l'art abouti autrement. une dizaine d'écoutes ne suffira pas a l'assimiler totalement, pour moi, c'est un chef d'œuvre de toute une vie qu'on se doit d'écouter pendant des années, calepin a la main, noter ce qu'on croit comprendre sur tel ou tel passage pour finalement, quand vous aurez une barbe de 5 mètres, pouvoir se dire que l'on a compris l'art et qu'il nous en remercie, qu'on a eu la patience de s'investir dans la recherche de l'absolu. C'est tout simple, je l'ai depuis bientôt un an, il ne se passe pas une semaine sans que je ne me l'écoute plusieurs fois et pourtant, je suis loin de l'avoir totalement assimilé, il me régale et je n'ai pas eu la chance de voir tout son potentiel dévoilé a mes yeux.
Je pense qu'il n'est pas possible de mettre une mauvaise note a cet opus, a moins d'être de mauvaise foi. Non ce n'est pas le bordel dans cet opus, certes il est difficile d'accès et je ne le conseille pas a vos petits frères mais derrière un bordel apparent, des rires, des cris, des passages disharmoniques, des aléatoiritées étonnantes, se cache(un bien grand mot, n'importe quel amateur de musique un tant soi peu attentif comprendra) une volonté de perfection, une soif de savoir, une envie de créer, une force artistique jamais vue, un souffle (un ouragan oui) de nouveauté dans la scène musicale de nos 20 dernières années qui nous semble assez vide (avec le recul de quelques dizaines d'années, on se rendra compte que ce n'étais pas le cas et que les artistes n'avaient pas disparus, mais le cétaitmieuxavantiste perdure et perdurera).
Pour rentrer dans le vif du sujet, l'album est composé de 29 pistes ( 30 si on compte la piste du début, mais tous les lecteurs ne la lisent pas, je suis pour ma part obligé d'utiliser le lecteur perfectionné de mes parents) qui ne sont pas des chansons "a part", en effet c'est un medley, terme qui ne dit pas souvent grand chose aux metalleux, en effet, c'est un terme souvent utilisé en Jazz, une sorte de Boeuf en sorte, bien que les Medleys sont a l'origine des musiques improvisées, ce n'est pas le cas ici, la musique est calculée mais donne un effet d'improvisation, chaque piste offre un changement a la musique.(ainsi nous avons des pistes de 14 ou 15 secondes, et d'autres qui dépassent les 3 minutes) C'est pourquoi cet album est a écouter d'une traite, qu'on ne peux pas le laisser et le continuer plus tard, car on doit l'écouter comme si c'était une performance, justement un ensemble ou chaque instrument laisse sa place a l'autre.
La voix est combinée avec la violence de la musique, cette voix est assez particulière, c'est un homme serpent qui chante, il nous accompagnera tout au long des 20 premières pistes
L'effet d'improvisation est donné par l'aleatoirité de certains instruments, un solo inattendu, ne respectant pas forcement les règles d'harmonie, un rythme tenu a la batterie sur lesquels se calent des instruments, ici il n'y aura pas de break surprenant ou tous les instruments s'arreterons ou commencerons en même temps, il y a d'abord un socle ou s'ajoutent ou se retirent les instruments a leur guise (pas vraiment a leur guise vu que tout est calculé mais c'est l'effet recherché)
L'album se poursuit de cette façon, jusqu'à mi-album, la piste "Cosmic Vagina Dentata Organ" qui est en fait le summum de l'aleatoirité du disque, en effet, nous avons la une piste ou le maitre instrument est l'orgue, qui fait ses expérimentations en partant dans tous les sens avec en bruit de fond une batterie frénétique, des hurlements et des rires, c'est probablement le morceau le plus dur a écouter vu qu'il ne respecte aucun canon esthétique de la musique, en sandwich entre ce morceau et un autre morceau d'orgue plus solennel, se trouve une piste assez folle elle aussi vu qu'elle dure environ 4 minutes, ou une voix nous parle de la métaphysique autour de Dieu et de toutes les contradictions de l'univers calmement puis d'un coups, les coups de caisse claire fusent et une voix aiguë toute au possible fuse pour en venir au second solo d'orgue, lui beaucoup plus beau et doux.
Nous arrivons vers la fin de l'album qui commence avec un trio guitare/sax/batterie assez onirique, qui revient dans l'esprit de départ mais avec un esprit plus calme, plus transporteur, nous sentons quelques influences "post rock" pour retomber une dernière fois dans la violence, la voix de l'homme serpent reprenant, les hurlements se faisant entendre une ultime fois et les derniers solos sont jetés dans la bataille, puis la voix se calme, derrière des effets qui ressemblent a des portes qui grincent tout autour d'une voix chaude et douce, celle de Dieu, qui nous explique qu'il s'en vas chez lui...
la dernière piste, tathagata, sur un fond de batterie qui part dans tous les sens, n'a pas de parole, elle nous ramène a la réalité, doucement, dans un fade off qui pour une fois (oui je déteste les fade off en général) est réussi, voir même indispensable, la guitare est lente, lancinante, belle, elle a fini, l'auditeur a aussi fini son voyage.
20,01/20
En effet, quelque similitudes avec John Zorn ( génial lui aussi d'ailleurs !) : la folie, la créativité, la technique et les bases jazz.
Grand, tres grand album !
Cet album est tout simplement un chef d'œuvre de Metal aux influences Jazz expérimental et aux plans de batterie partant dans tous les sens, mais pas chiant !
Pour moi, un album excellent qui passe régulièrement sur ma platine !
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