Sobreviviré

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15/20
Nom du groupe Yeos
Nom de l'album Sobreviviré
Type Album
Date de parution 06 Mai 2022
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Princesa
Ecouter03:59
2.
 Sobreviviré
Ecouter04:27
3.
 Wiki Mi
Ecouter04:02
4.
 Miedo
Ecouter04:32
5.
 Seguiré Mi Camino
Ecouter04:08
6.
 Guerrera
Ecouter03:49
7.
 Unidos Es Mejor
Ecouter04:37
8.
 Deseos
Ecouter06:03
9.
 Oscuro y Gris
Ecouter04:19
10.
 Sigue Fuerte
Ecouter04:14
11.
 Soledad
Ecouter05:02
12.
 Irreal (Radio Track)
Ecouter04:01

Durée totale : 53:13

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Yeos



Chronique @ ericb4

16 Octobre 2023

Imprimant sa marque comme son tempérament, 'Sobreviviré' confirme le potentiel pressenti...

Après trois ans de silence radio, voici le quintet mexicain originaire d' Ensenada, tel un phœnix renaissant de ses cendres, à nouveau sur les rails. Ce faisant, aux fins d'un travail des plus minutieux et de longue haleine, succédera à son chatoyant et délicat premier album studio, « Azteca's Revenge », un opus du même acabit répondant au nom de « Sobreviviré ». Cette seconde auto-production généreuse de ses 53 minutes permettra-t-elle dès lors au combo latino-américain de se muer en un redoutable opposant face à la concurrence galopante que connaît aujourd'hui le registre metal symphonique à chant féminin ? Cela étant, les 12 pistes, elles aussi dispensées dans la langue de Cervantes, seraient-elles à considérer comme autant d'armes de jet susceptibles de propulser dorénavant nos cinq belligérants parmi les valeurs montantes de ce si couru espace metal ?

Dans ce dessein, un remaniement partiel du line-up s'est opéré. Si l'on retrouve bien Salvador Yeo (Crüz De Füego), à la lead guitare, César Marmolejo, à la guitare rythmique, Manolo Becerra, à la basse, et Deeunir García (La Cruz de Tijuana), à la batterie, la mezzo-soprano Ameyali Escobar, en revanche, et pour des raisons personnelles, quitta le navire lors des sessions d'enregistrement, le poste revenant, dès lors, à la soprano aux cristallines impulsions Brenda Santacruz. Changement qui n'a pas été sans effet tant sur l'orientation stylistique que sur la teneur argumentative du propos. Ainsi, s'il continue d'officier dans un rock'n'metal mélodico-symphonique aux touches heavy et progressif, le combo lui a accolé une touche de modernité le singularisant quelque peu de son devancier. Toujours dans le sillage de Nightwish, Stream Of Passion, Abrasantia, Boudika, Elessär, Escapist et de Fortaleza, le projet y adjoint désormais d'inédites sonorités, dans la veine d' Amaranthe, Metalite et de Volturian. la touche personnelle en sus.

Par ailleurs, si le graphisme de sa jaquette s'avère tout aussi minimaliste que celui de son prédécesseur, ce second élan bénéficie, lui aussi, d'une production d'ensemble de bonne facture, à commencer par une qualité d'enregistrement difficile à prendre en défaut, à laquelle se superposent un mix équilibrant parfaitement lignes de chant et instrumentation ainsi qu'une belle profondeur de champ acoustique ; une mise en musique particulièrement soignée, nous invitant, dès lors, à l'écoute d'un seul tenant de l'opulente galette. Etat de fait qui, toutefois, ne saurait empêcher ce projet d'éviter l'écueil d'un sclérosant bis repetita. Mais levons plutôt l'ancre du navire, pour une traversée que l'on espère des plus sécurisées, voire ponctuée de quelque îlot d'enchantement...


Plus que ne l'a consenti son aîné, ce second mouvement se veut éminemment pulsionnel, le groupe nous octroyant par là même quelques pépites. Ainsi, c'est d'un battement de cils que les refrains catchy jaillissant des entrailles de « Princesa » comme de « Irreal » happeront le tympan du chaland. Mis en exergue tant par les chatoyantes ondulations de la sirène que par leurs éblouissants solo de guitare décochés à mi-morceau, ces deux trépidants up tempi au carrefour entre Nightwish et Fortaleza ne se quitteront qu'à regret. Non moins empreint de tempérament, le vitaminé « Seguiré Mi Camino » ne sera pas en reste ; mis en habits de lumière par les magnétiques modulations de la déesse, alors escortée d'une imposante muraille de chœurs, jouissant parallèlement d'un fin legato à la lead guitare, et s'écoulant le long d'une radieuse rivière mélodique, le grisant effort se jouera assurément de toute tentative de résistance à son assimilation. Dans cette énergie, suivant une cadence aussi métronomique qu'alerte et infiltré de seyants clapotis synthétiques, l'entraînant et ''volturien'' « Guerrera », lui, nous mènera jusqu'au dance floor. Et ce n'est ni son entêtant refrain ni son bref mais fringant solo de guitare qui nous débouteront de ce hit en puissance, loin s'en faut. Enfin, moins directement orienté vers les charts, l'invitant et frondeur « Sigue Fuerte » octroie cependant des enchaînements intra piste ultra sécurisés.

Quand ils retiennent un tantinet les chevaux, nos acolytes trouvent à nouveau les clés pour nous retenir, un peu malgré nous. Ce qu'atteste, tout d'abord, le titre éponyme de l'opus, « Sobreviviré », rayonnant mid-tempo aux riffs crochetés à la confluence d' Elessär et d' Escapist, eu égard à ses sémillants arpèges d'accords et aux frissonnantes envolées lyriques d'une interprète que l'on croirait alors touchée par la grâce. Dans cette dynamique, on retiendra non moins « Miedo », mid tempo chaloupé et aux riffs épais, dans l'ombre de Stream Of Passion, qui, d'un claquement de doigts, imposera ses enivrants couplets qu'encensent les sensuelles oscillations de la diva. On pourra encore opter pour l'opératique mid tempo syncopé « Oscuro y Gris », et ce, davantage pour sa touche ''jamesbondienne'' et son seyant solo de guitare que pour la linéarité de son sillon mélodique. Enfin, incrémenté à la fois d'une touche de modernité et de senteurs hispanisantes, « Wiki Mi », félin effort à mi-chemin entre Amaranthe et Abrasantia, offre, quant à lui, une alternative aussi truculente qu'inattendue.

S'il lui aura fallu patienter l'entame de la septième piste avant d'espérer se sustenter, l'aficionado de moments intimistes ne sera pas moins récompensé de cette attente par quelques passages aptes à lui procurer d'intarissables frissons. Ce qu'illustre, en premier lieu, « Unidos Es Mejor », ballade progressive d'une infinie délicatesse que n'auraient sans doute reniée ni Escapist ni Fortaleza. Empruntant une sente mélodique des plus enveloppantes sur laquelle se meuvent les fluides et magnétiques volutes de la maîtresse de cérémonie, s'agrégeant, en prime, de suaves séries de notes aux chaudes couleurs latinas, l'instant privilégié ne quittera qu'avec l'indicible espoir d'y revenir, histoire de plonger à nouveau dans cet océan de félicité. Dans cette mouvance, la romanesque ballade « Deseos » n'aura pas davantage tari d'armes pour se jouer des plus tenaces de nos résistances : ponctué de brefs mais grisants soli de guitare et mis en habits de soie par les pénétrantes patines de la belle, alors opportunément rejointe par des chœurs en faction, se chargeant dès lors en émotion au fil de sa progression, la tendre et opulente aubade générera à n'en pas douter la petite larme au coin de l'œil du chaland. Et comment ne pas se sentir happé par les soufflantes envolées lyriques de la diva dont se pare « Soledad » ? Fortement chargée en émotion de par la confondante fluidité de ses arpèges d'accords, la ''nightwishienne'' ballade s'assimile à une véritable invitation au voyage en d'oniriques contrées.


A la lecture de ce second mouvement, une véritable métamorphose s'est opérée : les nombreuses plages instrumentales du premier opus se sont vues troquées par autant de passages oralisés et quelque peu endiablés, au point de ne plus en laisser aucune trace. Tout aussi diversifié sur les plans atmosphérique et rythmique que son prédécesseur, le cadet s'en distingue cependant par un message musical plus cadencé et enjoué. Jouissant à son tour d'une ingénierie du son rutilante, de lignes mélodiques finement sculptées et des plus envoûtantes, d'une technicité guitaristique et oratoire apte à nous retenir plus que de raison mais aussi d'une ensorcelante touche latina, le méfait poussera peu ou prou à une remise en selle sitôt son ultime mesure envolée. Si l'empreinte de leurs maîtres inspirateurs peine à se dissiper et si certains exercices de style manquent à l'appel (fresques, duos...), nos cinq acolytes disposeraient néanmoins d'une arme suffisamment effilée pour les hisser parmi les valeurs montantes de leur registre metal d'affiliation. Aussi, imprimant sa marque comme son tempérament, 'Sobreviviré' confirme le potentiel pressenti...


Note : 15,5/20

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