Sorcier des Glaces – groupe d’un seul homme, Sébastien Robitaille – est assurément un des quelques projets de black metal misanthrope qui soient à retenir pour ces dernières années.
Enfin un groupe de black underground vraiment crédible ! Formé en 1998, Sébastien n’est pas resté inactif pendant ces quelques années qui nous séparent de la formation du groupe : dès 1998, «
Snowland » paraît sur CD-R, directement envoyé sur commande par le Sorcier... Quelle claque !
«
Snowland », comme son nom peut l’indiquer, est un album où la froideur domine largement tout autre sentiment… Les influences à la fois burzumiennes, emperoriennes (et j’en passe) permettent à Sorcier de construire un black metal des plus efficaces, basé sur des guitares solides et glaciales, des claviers cosmiques et des compositions bétons.
En effet, si le son est qualité démo sur cet album, la qualité des morceaux est telle qu’on en oublie vite ce détail. Les passages ambiants aux claviers (« L’Enchantement des Glaces ») rappellent obligatoirement la froideur de Paysage d’Hiver ou le style de
Vinterriket, témoignant par là d’une grande qualité. Le jeu de guitares quant à lui se révèle très burzumien : les riffs, très froids et tranchants sont assez simples, mais d’une efficacité immédiate ! Mêlés aux claviers, une noirceur de puits s’en dégage, entraînant l’auditeur vers les contrées glacées du Nord. L’introduction de «
Pure Northern Landscape
Desolation » est d’un véritable désespoir… claviers emperoriens (époque « In the
Nightside Eclipse ») se mêlent à une guitare vraiment typiquement burzumienne pour donner un résultat réellement glaçant, très cosmique et tout à fait occulte. Bienvenue dans les Abysses…
Mon préféré, c’est « Onwards Into the Crystal Snows ». Rien que le premier riff peut déprimer un clown, et je dirai que c’est par ce titre que ressort le mieux le potentiel dévastateur de
Sorcier des Glaces, un riff aussi simple, mais si bien maîtrisé et si bien mis en place ne peut pas laisser insensible ! C’est à vous glacer les sangs à en faire des sorbets ! Quelle tristesse se dégage de ces quelques notes… la tristesse d’un enfant abandonné cherchant un peu de tendresse mêlée à la haine froide et implacable d’un loup affamé… la condition humaine est si bien résumée en ces quelques minutes, une condition dévouée à la mort et à la solitude.
Le chant, généralement anglais, mais parfois français (« L’Eternelle Majesté des Montagnes » -
Sorcier des Glaces est originaire du Québec) est assez unique en son genre : très rocailleux et du coup complètement inhumain, il colle bien aux paroles qui ont pour thème principal l’hiver, les glaciers éternels, des royaumes gelés et la misanthropie traditionnelle au black metal.
Bon, pour un premier album auto produit, c’est un résultat époustouflant ! Canaliser autant d’émotions avec si peu de moyens, alors que de grands groupes très bien produits n’en donnent pas le dixième, c’est digne d’un véritable génie musical !
Et encore, ce n’est que le début…
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire