Slayer of Gods

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18/20
Nom du groupe Brymir
Nom de l'album Slayer of Gods
Type Album
Date de parution 03 Juin 2016
Style MusicalDeath Symphonique
Membres possèdant cet album27

Tracklist

1.
 Intro
 01:50
2.
 For Those Who Died
 03:40
3.
 Risen
 03:54
4.
 The Black Hammer
 03:29
5.
 Nephilim
 02:38
6.
 Prelude
 01:19
7.
 Slayer of Gods
 08:39
8.
 Thus I Became Kronos
 05:42
9.
 Stormsoul
 04:35
10.
 The Rain
 03:09
11.
 Pantheon of Forsaken Gods
 03:35

Bonus
12.
 Battle for Pagan Might (Japanese Version Bonustracks)
 04:39
13.
 Hymn for the Fallen (Japanese Version Bonustracks)
 02:38

Durée totale : 49:47

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Brymir


Chronique @ Fyrnael

01 Décembre 2020

De la chute des hommes et des dieux nait la puissance de Brymir

La Finlande ne finira jamais de surprendre en termes de qualité de groupes. Elle reste définitivement un terreau des plus fertiles pour le metal mélodique. Sa source en la matière semble intarissable et ce n’est pas la discrète et sous-estimée formation qu’est Brymir qui me fera mentir.

Le groupe nous avait laissés cinq ans auparavant avec un "Breathe Fire to the Sun", première claque qui avait été à la hauteur de ses prétentions, un metal extrême symphonique à souhait, très épique, bourré d’ambiances médiévales et folkloriques, très cinématographique, peut-être encore trop influencé par ses maîtres Ensiferum, Wintersun ou encore Kalmah.

Avec "Slayer of Gods", Brymir ne se repose pas sur ses lauriers et poursuit son bonhomme de chemin sur la route du talent. Les influences originelles se font moins sentir, pour piocher dans d’autres sources. Les orchestrations tendent parfois légèrement vers du Dimmu Borgir et le clavier se plaît à reprendre des sonorités « nightwishiennes », quand la vélocité et la fougue peuvent nous rappeler un Children Of Bodom à ses débuts. La voix, elle, se personnalise, s’éloignant de la copie conforme de Petri Lindroos, se faisant tantôt black, tantôt claire dans des passages disséminés judicieusement.

Le tempo s’est également largement accéléré, l’album est bien plus expéditif que le premier, exit le mid-tempo, bonjour les blasts, pas le temps de niaiser, il y a des dieux à tuer ! Les chœurs sont également bien plus mis en avant, les orchestrations plus incisives, violentes et sombres, ce qui contribue à l’impression d’urgence et de fatalité omniprésente.

"Slayer of Gods" a pour ambition d’être une vaste fresque vengeresse et pessimiste, anti-théiste et misanthrope, ne laissant au final que ruines et désespoir, hommes et dieux étant tous deux responsables de la destruction du monde. L’histoire s’enchaîne avec une aisance saisissante, on est porté par une pression constante, et le groupe parvient à nous faire ressentir hargne, obstination, frustration, fatalisme et désespoir avec une facilité déconcertante à travers cette œuvre écrasante.

Après une introduction menée tambour battant où l’orchestre, prophète du désastre à venir, se révèle crescendo," For Those Who Died" explose en un terrible requiem de haine et de vengeance. Les blasts et la mélodie imparable nous emmène vers un mélo-death qui dévoile sa singularité dès les premières notes de flûte totalement surprenantes et le déchaînement des arrangements qui ne se font pas attendre. Les hommes sont furieux de l’impuissance des dieux face à la mort des leurs et ils le font savoir par un duel de solos finissant de sceller le destin funeste des démiurges.

La décision est prise, les dieux doivent tomber, il est temps d’agir, le temps presse et le rythme effréné accompagné des riffs vengeurs trashy de Risen sont là pour nous le rappeler. Le batteur oppresse, les chœurs invectivent, les guitares tranchent et appellent au massacre, il n’est plus question de reculer.

Quoi de mieux pour vaincre un dieu que de s’allier à ses anciens ennemis ? L’intro en grande pompe l’annonce : les titans vont être libérés. Les portes s’ouvrent sous les trompes froide d’un orchestre grandiloquent. La batterie frénétique et les chants désespérés précèdent une courte accalmie qui fait la part belle à la symphonie, mélancolique et résignée, quand les guitares poussent des cris d’agonie : le marteau a frappé, les titans sont sortis !

Il est temps pour les hommes de se mettre en chemin, mais avant, leur adversaire doit pouvoir les désigner. Il leur faut un nom, ce sera "Nephilim", celui qui fera tomber les dieux. Mais le temps presse toujours, le morceau démarre sur les chapeaux de roue, la basse du couplet est sans pitié, l’agressivité est de mise, l’orchestre ne sera présent qu’en break avant qu’une voix claire aux faux aires d’ICS Vortex vienne affranchir les hommes en scandant leur nom.

Quand arrive le terrifiant titre éponyme, précédé par un court mais magnifique prélude instrumental empli de tristesse augurant le crépuscule attendu, personne n’est préparé à ce qui va se dérouler sous ses yeux. L’intro toute en solennité annonce l’arrivée de l’homme au domaine des dieux, avant le déchaînement des blasts et des guitares plus aiguisées que jamais démontrant l’amplitude de sa colère et de sa haine. Courte accalmie narratrice, cavalcade du couplet et l’affrontement commence : déluge de violence magnifié par des chœurs majestueux accompagnant le désespoir ambiant, déchirés de descentes de toms et de cuivres ne pouvant s’achever que par le constat de la mort des dieux. Le mid-tempo qui s’ensuit ne sert qu’à accabler le meurtrier en pleine proie au doute, par des cordes lancinantes, un narrateur impérieux et une chorale accusatrice, avant d’être achevé par une double-pédales impitoyable.

L’homme qui se croit victorieux se rêve à devenir dieu lui-même. L’introduction austère parsemée de cuivres évanescents de "Thus I Became Kronos" nous fait contempler l’ampleur des dégâts de la confrontation, avant qu’un nouveau dieu s’autoproclame en tant que tel au milieu d’inattendus trémolos pickings et blasts d’une froideur que n’aurait pas reniée Dissection. Lorsque la pression redescend, le premier rayon de soleil de l’album semble poindre par un break à l’orchestration pleine d’espoir et au solo lumineux. Ce nouveau dieu serait-il le bon ? Ce n’était malheureusement qu’une éclaircie passagère, lorsque l’orchestre reprend, les ombres glaciales réapparaissent immédiatement. Kronos n’aura que le temps de l’outro acoustique pour contempler son œuvre éphémère.

Malgré tout, l’homme ne cherche pas à se remettre en question dans ces échecs, et même mort, son âme continuera le combat. Sur un fond de death mélo classique ponctué d’envolées épiques, et après des passages black magnifiés par les vociférations orchestrales et des duels de solos dévastateurs, il fait part de son obstination en scandant sa liberté d’une voix claire éraillée tel un Hansi Kürsch époque Nightfall in Middle Earth.

Mais ce combat éternel n’aura pas lieu. La résurrection pour poursuivre l’affrontement est une croyance vaine. La pluie tombe sur l’homme faisant couler toutes ses illusions. Un rouleau compresseur de basses ronronnantes se met en marche, les guitares le transpercent de toutes parts, la batterie mécanique et les chœurs glaciaux finissent de le mettre à terre devant un tribunal accusateur dont la sentence est sans appel : No Phoenix Rising !

Face à son échec, l’homme n’aura pas de répit. Il se retrouve propulsé dans le chaos qu’il a contribué à créer, emmené par un batteur déchaîné soutenant les riffs ravageurs. Le voilà livré aux dieux de la destruction alors qu’il ne peut plus pleurer auprès de ses dieux oubliés. La fin est expéditive, le ciel finit de s’abattre sur la Terre dans une tempête de blasts et d’orchestrations plus implacables que jamais.

Anciens dieux, nouveaux dieux, mortels prétendant le devenir, il ne reste finalement plus rien au terme de cette course effrénée que l’on termine à bout de souffle, épuisé par cette œuvre sans concession, avec paradoxalement un goût de pas assez.

Par ce "Slayer of Gods" immersif et furieux, Brymir, mené par le prodige charismatique Viktor Gullichsen, se réserve une place de choix au sein du panthéon du death symphonique.

18/20

PS : l’édition que j’ai contient deux morceaux bonus, pas inintéressants du tout, à savoir "Battle for Pagan Might", réédition d’une démo de leur début, véritable hommage à Ensiferum dont le style est reproduit à la perfection, et "Hymn for the Fallen", qui aurait pu servir d’outro à l’album et qui reprend de manière orchestrale la mélodie de "For Those Who Died".

3 Commentaires

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Formetal - 01 Décembre 2020:

Chronique splendide. Je vais me pencher dessus, même si je ne ne suis pas fan d'Ensiferum...

Essaye de jeter une oreille sur Gorgon. J'ai chroniqué leur deuxième album "Elegy" ici. Tu devrais aimer.

Fyrnael - 02 Décembre 2020:

Merci beaucoup pour ton retour! Si tu n'es pas fan d'Ensiferum, tu ne seras pas forcément déçu car ça n'a plus grand chose à voir avec eux.

Pour Gorgon, je connais en effet, mais que Titanomachy, vraiment terrible d'ailleurs. Je n'avais pas vu qu'ils avaient sorti un autre album, je vais aller voir ta chronique et l'écouter de ce pas =)

DRIXMAN - 02 Fevrier 2022:

Album bien meilleur que Breathe fire to the sun. Slayer the Gods est vraiment très réussi. On oublie Ensiferum mais on se rapproche de KALMAH. C'est puissant, belliqueux, d'une grande cohérence et maitrise musicales. Quel progrès. Ca s'écoute d'une traite tellement on est pris par leur musique d'autant que les morceaux sont plutôt courts exceptés le titre éponyme. Ils ont de la chance les finnois d'avoir de tels groupes DEATH Melodique aussi bons. 

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