Slaves for Life

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17/20
Nom du groupe Amaseffer
Nom de l'album Slaves for Life
Type Album
Date de parution 09 Juin 2008
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album46

Tracklist

1. Sorrow 02:41
2. Slaves for Life 08:28
3. Birth of Deliverance 11:11
4. Midian 11:48
5. Zipporah 06:10
6. Burning Bush 06:31
7. The Wooden Staff 09:13
8. Return to Egypt 03:26
9. Ten Plagues 11:29
10. Land of the Dead 06:54
Total playing time 1:17:51

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Amaseffer


Chronique @ Matai

19 Octobre 2010

Grandiose, oriental, épique, torturé et cinématographique, "Slaves for Life" est immensément riche..

Les terres orientales et les mythes bibliques ont souvent été sources d’inspiration et de rêves multiples auprès des écrivains, des réalisateurs, mais aussi des compositeurs et, en l’occurrence, des groupes de métal. Amaseffer, jeune groupe israélien détenant justement le nom hébreu du peuple israélien dans l’Ancien Testament, exploite donc ce thème dans son album nommé « Slave for Life », premier opus d’une trilogie racontant l’esclavage mais aussi l’exode du peuple Hébreu d’Egypte vers leur Terre Promise, l’Israël.

Au cœur d’un metal on ne peut plus progressif, les titres étant très longs et bourrés de passages et de structures musicales aussi complexes que variés, à l’instar d’un groupe super star limite hollywoodien, Amaseffer nous dépeint ici une Egypte Antique grâce à de nombreuses ambiances orientales, arabisantes, envoutantes. Car en effet, une histoire, un concept, un véritable scénario nous est mis en musique tout au long de l’album, grâce notamment à de nombreux samples : des chevaux, des galops, des pas, des voix, des pages que l’on tourne, le crépitement d’un feu, des coups de fouet et j’en passe…l’univers est riche, somptueux, et superbement orchestré. Car outre le fait que les guitares soient les principaux éléments de la conception des titres, les riffs étant tranchants mais tout aussi mélodieux et harmoniques, les chœurs ethniques et l’orchestre aux multiples instruments orientaux tels que les violons, flutes et percussions agrémentent et pimentent les morceaux comme une bande son des plus intenses qu’on pourrait, sans doute, retrouver dans un grand film d’aventure ou historique. C’est forcément épique et grandiloquent, mais l’auditeur est surtout plongé dans cette ambiance antique et embarqué irrémédiablement au cœur des événements de l’époque. On vit les faits, on les ressent, et on ne s’ennuie pas une seule seconde.

Même si les chants orientaux et enivrants sont de la partie tout au long de cet album, le chant principal, mené par Mats Leven, est très juste, maîtrisé, et quelque peu situé entre un Tobias Sammet (Edguy) et un Roy Khan (Kamelot), proposant des gammes tout à fait intéressantes et harmonieuses. Quelque peu arabisant sur certains passages, mais souvent plus incisif, il est, avec l’orchestre, l’une des pièces maîtresse de cet opus et soutenus par des narrations données par Kobi Farhi d’Orphaned Land sur certains titres (« Slave for Life » entre autre) et des growls fournis par Angela Gossow d’Arch Enemy notamment sur « Midian ».

Hormis ces quelques points, l’album en lui-même est un véritable condensé d’éléments extrêmement bien maîtrisés et spectaculaire. Le combo révèle son génie au fil des titres, ces derniers dévoilant peu à peu une combinaison et une juxtaposition d’ambiances et de sonorités des plus variés et touchantes. Les émotions foisonnent à travers les alternances de passages calmes et plus rapides, et la variété des instruments, qu’on ne peut qu’admirer. Amaseffer, talentueux, a ce don pour nous concocter des mélodies imparables, si bien que tous les morceaux ont leur identité propre, des parties qui s’emboiteront petit à petit entre elle afin de former un tout, l’histoire, le scénario en question. Flirtant avec des passages grandioses, épiques, mais aussi torturés, où des complaintes viennent compléter cette fresque lamentée mais aussi pleine d’espoir, l’album se veut tout aussi sombre que lumineux, triste et joyeux. L’ensemble possède une sensibilité des plus déconcertante, une atmosphère des plus dépaysantes, des moments forts aussi, comme sur « Land of the Dead » et bien sûr, cette touche de virtuosité à travers des guitares efficaces.

Il est de plus tout à fait normal de penser un tant soit peu à Orphaned Land. Non seulement par la présence du chanteur Kobi Farhi, mais aussi des sonorités dans les jeux de guitares qui peuvent paraître un minimum similaire. Les ambiances aussi, peut-être, sont à comparer avec leur album « Mabool », merveilleux et riche, mais avec cette orchestre grandiloquent en moins. Mais tout est disant plus doux et moins abrupte que la musique d’Orphaned Land elle-même, qui, je le rappelle, a plus une base death folk qu’Amaseffer

Cette première partie de plus de soixante dix minutes, centré sur l’Exode, est totalement magnifique et prenante et ravira sans aucun doute les amateurs de metal prog mais surtout d’ambiances orientales. Amaseffer nous sort d’office un réel chef d’œuvre qu’il ne faudrait en aucun cas renier. Une belle réussite en matière d’atmosphère et de concept.

14 Commentaires

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wildflower - 17 Fevrier 2012: magnifique album ! Mats leven vraiment une belle prestation, il y a mis ses tripes, oui on ressens des émotions comme si un film se déroulait sous nos yeux. J'attend aussi la suite vu que j'écoute celui-ci depuis un moment maintenant.
Molick - 08 Avril 2013: J'ai mis un peu de temps à rentrer dedans, mais là j'avoue j'adhère totalement !

Je préfère d'ailleurs à Orphaned Land, dont l'écoute d'un album entier est relativement difficile (mis à part peut être pour Mabool).

Le chant de Mats Leven y est pour beaucoup.

Merci pour la chro !
pistache - 08 Avril 2013: J'espère toujours un autre album (et avec Leven) ^^
Celldweller55 - 10 Avril 2013: Ils ont sorti un second album à ce que j'ai lu mais il n'est pas répertorié ici
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Chronique @ Sowilo

16 Fevrier 2012

Une écoute qui s’annonce longue, mais divinement dépaysante et prenante.

Amaseffer est un projet ambitieux né de deux musiciens israéliens. Leur but, faire des concepts albums autour de l’ancien testament. Plus qu’une simple inspiration, ce thème constitue la vraie raison d’être de leur musique, qui en devient presque cinématographique tant elle se plie à l’histoire racontée, et non l’inverse. Pour arriver à ce résultat, ils ont su s’entourer de personnalités reconnues. En tête de file, Mats Levin, qui a un passif de bon bourlingueur. Pour le seconder au chant, nul autre que Kobi Farhi d’Orphaned Land, tout de même un symbole du metal made in israel. Celui-ci assurera d’ailleurs la partie disons traditionnelle du chant, celle qui dépayse et sort des registres habituels du metal. Avec ce petit monde au casting, nous sommes fin prêt pour une écoute qui s’annonce longue, mais divinement dépaysante et prenante. Le thème de cet album, l’épisode de l’exil.

Une page vierge que l’on installe, et un narrateur pose les premiers mots de l’histoire. Pour nous autres auditeurs, ces bruitages laissent presque immédiatement place à ceux d’une charrette tirée par un cheval, lentement, dans le désert égyptien. Une guitare acoustique et une vraie flûte arabe se charge de nous accueillir posément. La piste de loin la plus courte de l’album, mais une mise en route parfaite pour entrer dans l’atmosphère de ce contexte. « Slave For Life » arrive alors, et avec elle le démarrage du power progressif, et des deux chanteurs. Cette chanson est une des seules à avoir un refrain, mais à part ça elle présente bien ce qui nous attend, à savoir du power assez lent pour le genre, et surtout très progressif et très ambiancé, via notamment un clavier omniprésent au sonorités variés, et de nombreux bruitages. Le thème des esclaves hébreux donnent logiquement une chanson assez douloureuse, très bien porté par les vocalises de fin de Farhi.

La piste suivante s’ouvre sur une orchestration qui bien qu’artificielle, ferait presque hollywoodienne pendant un moment, avant que les couleurs orientales ne ressurgissent. Et c’est sur ce qui aurait pu être un beau refrain simple de power (sauf qu’il ne reviendra pas par la suite), que le prophète voit le jour, avant que sa mère ne soit contrainte de l’abandonner aussitôt sur le Nil.

Des années après, « Midian » présente Moïse qui entrevoie son destin, sur un bon mélange de parties métal posés et d’autres plus arabisantes. Un jour, celui-ci précipite ce destin en défendant une innocente maltraitée par 2 égyptiens. Un passage intense auquel participe brièvement Angéla Gossow (Arch Enemy), pour une pointe de chant death, la seule. Le meurtrier, à grand renfort de bruitages et de voix, et contraint à la fuite.
Réfugié dans une oasis au milieu du désert, Moïse fait la connaissance de « Zipporah » (oui Sephora quoi), et c’est pour nous le temps de la balade. Amaseffer évite là de la plus belle manière le piège de la ponte de chamalo en proposant une vraie balade du désert égyptien, avec percussion, guitare spécifique, et surtout chant féminin en langue originale (que je ne tenterais pas de nommer sous peine de me planter à coup sûr). Loin d’être un interlude, cette chanson est une vrai oasis même pour l’auditeur, un passage original et sacrément bien mené sur lequel les 3 voient s’entremêlent pour un résultat tout simplement enchanteur.

La seconde moitié du voyage, qui s’étend de l’apparition de dieu sous forme du buisson hardant (« Burning Bush »), jusqu’au voyage du peuple hébreux dans le désert, souffre de davantage de longueurs, la faute surtout à de trop longs passages instrumentaux où de chants orientaux. Si ces passages apportaient un plus par rapport au rôle tenu par les divers solistes sur le reste du disques, l’intérêt serait sauf, mais ça n’est pas franchement le cas. On aura quand même droit à dix plaies d’Egypte intenses musicalement et du point de vue mise en scène (si j’ose dire), et à un final digne de ce nom, usant de chœurs sur un refrain qui reflète l’espoir des exilés.

D’un point de vue plus global, comme le laisse entendre le tour d’horizon que nous venons de faire, la production est à la hauteur des ambitions. Sans les moyens d’un grand groupe de metal synpho, Amaseffer parvient à nous emporter avec eux facilement. Les deux musiciens initiateurs du projet, batteur et guitariste du disque, ne donnent pas dans la démo de technique, préférant renforcer la patte metal oriental qu’on reconnaît bien. Même si la guitare sait se faire parfois plus tranchante, elle reste globalement très mélodique et tout à fait dans le ton. D’ailleurs, ceci permet adroitement de limiter les cassures entre les parties metal et les parties clavier, flutte et ambiance. Autre instrument de cohérence globale de l’album, Mats Levin dont il convient de souligner la prestation. Sa capacité à faire passer des émotions est plutôt remarquable. Des moments de désespoirs et d’autres plus lumineux côtoient des pointes plus intenses qu’on associera aussitôt à Tobias Sammet (Edguy, Avantasia) tant leur voix peuvent se ressembler parfois. Sans oublier « Zipporah » qui sort de tout registre heavy et où il se montre tout aussi émotionnel.

La formation visait haut, et globalement leurs épaules ont supporté le poids du défi. Certaines longueurs sont à déplorer, qui rende l’album difficile à digérer d’un trait, sans compter que le style progressif demande souvent un minimum d’écoute pour être pleinement apprécié. Mais le concept ambitieux, les moyens qu’ils se sont donnés pour le faire et l’envie certaine de bien le faire qui se dégage du disque le rende assez unique en son genre. Et après plusieurs années où on a pu croire le projet mourrant, un nouvel album devrait finalement voir le jour en cette année 2012, et on le souhaite au moins aussi bon et envoûtant.

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