Through The Eyes Of The Dead, c’est ce groupe tout droit sortit des USA qui nous a, entre-autres, réalisé un merveilleux « Scars of
Ages » dont les mémoires resterons définitivement gravées, avec une sonorité hors du commun, une technicité colossale et une personnalité déjà parfaitement marquée. Non contents de nous avoir violemment collé une claque avec ce premier EP, nos petits gars de TTEOTD nous envoient un très violent crochet du droit avec le premier album «
Bloodlust », ressemblant à une rapide descente aux enfers avec une qualité de production irréprochable… Bref, c’était les heures de gloire de la période deathcore du groupe…
Mais, après le départ du vocaliste Anthony Gunnels, ce qui en dérouta plus d’un, on dirait que les autres membres ont tous décidé de se détacher, non pas seulement de leur vocaliste, mais aussi de l’orientation musicale du groupe afin d’opter pour le death metal. C’est alors qu’un deuxième album voit le jour «
Malice ». Le nouveau vocaliste, Nate Johnson, envoyait des hurlements particulièrement costaud, qui par moments, me laissaient vraiment pantois, me posant sérieusement la question si c’était vraiment un humain qui balançait de tels cris, mais il manquait quelque chose, ce que Anthony Gunnels possédait, ce petit truc qui faisait vriller mes tripes. L’instrumental était, certes très technique, mais était assez fade, je me lassais très vite de chacune des pistes. Je commençais à perdre espoir pour ce qui en était de l’orientation musicale du groupe, j’avais très peur qu’ils finissent par céder à la facilité et à une forme de conformisme désormais tellement en vogue que même de grands noms en perdent leur saveur.
Mais au fond de moi je garde un certain regain d’espoir, je remarque que Nate ne reste finalement pas très longtemps au sein de TTEOTD, il est donc remplacé par un certain Danny. A l’écoute de ses perfomances live, je retrouve quasiment le même timbre que celui de Nate, c’est à dire un guttural monstrueux bien trop similaire à ce dernier mais accompagné d’un hurlement légèrement saucé Anthony Gunnels.
Plus tard, j’apprends qu’un troisième album est en préparation, sera-t-il un retour aux sources, la bonne époque « Scars of ages » / «
Bloodlust » ? Ou sera-t-il une confirmation à la déviation définitive du groupe avec le même rendu que «
Malice » ? Malheureusement, les membres ont décidé de se tourner vers le second choix…
C’est là que «
Skepsis » vient au monde, et donc, afin d’en avoir le cœur net, je décide de me jeter à l’eau afin de voir ce qu’en résulte cette nouvelle galette avec le troisième vocaliste à avoir enregistré avec TTEOTD.
Tout commence par un intro, chose qui manquait à «
Malice » qui n’avait pas joué la carte de la mise en bouche. Le son y est assez étrange, tout comme la jaquette qui figurerait mieux dans un musée d’art moderne plutôt que sur un album de death metal, mais on y ressent comme quelque chose qui nous prend aux tripes et on s’attend alors à un résultat très violent, très lourd, bien gras et bien technique… Mais c’est là que commence «
Dementia » et là, pour moi, ce fut la désillusion…
Le morceau démarre avec un riff que j’ai trouvé assez mollasson, trop répétitif, le fantôme de «
Malice » pointe déjà le bout de son nez et lorsque les hostilités commencèrent, j’ai eu comme l’impression que Nate n’avait pas bougé du groupe, et pourtant si, il a bel et bien été remplacé par Danny, et ses performances sont bien trop similaires à sont prédécesseur. J’avoue beaucoup apprécier la sonorité que lance le batteur, cognant derrière ses fûts comme un malade, passant de la double pédale à 200 à l’heure par moments et effectuant des descentes de toms qui sonnent assez bien, mais cela ne change en rien au fait que je sois resté sur ma faim.
Ma réaction reste la même sur « No
Haven », affichant toujours ce fantôme «
Malice » qui me reste fortement amer. Arrive ensuite «
Perpetual Defilement », ça démarre très vite mais, alors que je me sentais assez bien lancé pour un petit headbang, je me retrouve face à un breakdown trop mal placé et qui sonne trop bordélique, où ça part dans tout les sens et où je n’arrive pas à me repérer et à me faire une opinion assez concrète. « Inherit
Obscurity » est pourtant une légère exception, celui-ci me fait un peu de bien après ma forte déception à l’écoute des précédents morceaux. Là, je retrouve une sonorité bien mise en place, déclenchant une légère nostalgie de l’ère «
Bloodlust », je suis devant un morceau comportant de remarquables breakdowns que n’aurait pas renié l’ancien line-up de TTEOTD. Une piste bien aboutie en somme…
Voilà que « The
Manifest » déboule, déjà entendue vaguement sur le Myspace officiel du groupe. Là encore je suis déçu, un son qui me paraît trop commun par rapport à l’album précédent. La composition de «
Defaced Reality » me paraît trop semblable à «
Dementia ». Les deux derniers morceaux «
Insomnium » et «
Skepsis » m’ont beaucoup déçu…
En conclusion, un album qui marque définitivement le virage death metal que
Through The Eyes Of The Dead a décidé de prendre, ce qui me irrite beaucoup, moi qui reste alors adepte de l’époque Gunnels. Un album trop insipide, trop mollasson, qu’on oublie vite et qui se révèle parfois très ennuyeux, malgré quelques petites exceptions par-ci par-là.
Une fois accepté le virage de ce groupe et admis que ce qui s'est fait avant ne se fera plus, on peut se laisser porter par ce Death bien gras et ce chant guttural au possible =)
Seul bémol, rien de bien nouveau, ni d'innovant comparé à d'autres groupes. On ne s'ennuit pas, mais on a vite fait de passer à autre chose au bout de trois, quatre écoute.
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