En 10 ans de carrière, les russes de
Slot n’ont jamais déçu. Et ils ne semblent pas près de descendre de leur piédestal. Leur sixième album, sobrement intitulé
Sixth –le groupe n’ayant jamais fait dans l’originalité côté titre d’album, on ne s’en étonnera pas – nous assure que ce n’est pas aujourd’hui que le groupe changera ses bonnes vieilles habitudes. Et ce pour le plus grand bonheur de nos oreilles. Guidé par la charismatique Nookie,
Slot a toujours autant d’énergie à revendre. Entre guitare acérée, batterie agressive et touches d’électro judicieusement placées, le tout couronné par les voix de Nookie et Cache, tout est là pour garantir le succès de ce nouvel opus. Leur secret ? Du
Metal, une touche de fusion et une bonne dose de pêche. Tout cela sans jamais se détourner de leur empreinte musicale si caractéristique.
Dès les premières notes de l’album, nous retrouvons les tonalités qui leur sont chères avec des morceaux pêchus et agressifs dans la lignée de leurs précédentes sorties – sans que cela en devienne lassant pour autant, ce qui est une prouesse. La première piste, «
Escape », plante le décor. Le groupe a une nouvelle fois l’intention de nous en mettre plein la vue. « Boy » lui succède dans une ambiance toujours très
Metal avant que « If » vienne apporter une note moins agressive, empreinte de tristesse.
De nombreux titres restent dans l’esprit de ce que
Slot nous a offert par le passé. Alors comment ce groupe réussit-il le pari de se renouveler sans rejeter ses premières inspirations ? Il parvient à mélanger subtilement d’anciens ingrédients à des touches de nouveauté. Avec «
Sixth », il nous offre un élan de fraîcheur grâce à quelques compositions qui se démarquent au milieu d’autres plus classiques.
« Kace » fait partie de ces morceaux aux sonorités particulières dans la discographie de
Slot. On y retrouve évidemment les traditionnels rythmes de guitare et les chants alternés de Nookie puis Cache. Mais ici pas de growls, pas d’agressivité. Le chant de Nookie, proche du Rap, suffit à rappeler à qui nous avons affaire. Bien qu’on aurait pu souhaiter plus de variété tant sur le plan instrumental que vocal, le groupe prouve avec ce titre qu’il peut aussi être à l’aise avec des morceaux très calmes.
Deux pistes sortent aussi du lot par leur côté plus joyeux, presque Pop : « Download
Free » et « Sotchi ». La première se démarque rapidement avec une ouverture instrumentale très enjouée, puis un refrain des plus entraînant. Nul doute qu’il doit enflammer la foule en live. Mais Nookie et Cache n’en oublient pas pour autant de pousser quelques gueulantes pour que l’on n’oublie pas leur penchant
Metal. Avec « Sotchi », nous avons là encore un morceau taillé pour le live comme le suggèrent les applaudissements qui couvrent les premières notes - un amour pour le live d’ailleurs suggéré sur la pochette. En outre, ce titre rappelle que le groupe a été et reste impliqué dans l’actualité internationale. Après « Breivik Show » sur leur précédent album, « F5 » en référence au massacre d’Utoya, voilà que le groupe s’attaque aux déjà controversés Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi.
Mais c’est avec «
Old School » que l’album atteint son apogée. On y retrouve tout ce qui fait
Slot, jusqu’aux penchants fusion dans l’emploi d’un chant proche du Rap, associés à des sons électro tout au long de la piste. Déjà bien pêchue avec son refrain entraînant qui ne vous lâche plus, la chanson laisse place dans ses derniers instants à un déchaînement de growls de Cache auquel répond le cri de Nookie sur un rythme de batterie et des riffs endiablés. Une dizaine de secondes à vous couper le souffle, et on en redemande.
Les russes ont donc encore une fois rempli leur contrat avec «
Sixth ».
Pas de grandes surprise certes, mais à quoi bon changer une formule qui fonctionne si bien ?
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