Christian Epidemic fait partie de ces groupes méconnus mais pourtant actifs et gorgés de vitalité. Formé en 1996 en Hongrie, les musiciens ont grandi avec les succès du moment, les
Emperor,
Dimmu Borgir et autre
Cradle Of Filth, à une époque où le black symphonique n'était pas aussi grandiloquent qu'aujourd'hui. Ils sortent deux démos en l'espace de deux ans, puis l'album "Divine
Orgy" qui a la particularité d'être enregistré en anglais et en hongrois. Ils enchaînent les albums puis les festivals dont le Metalfest Open Air aux côtés de
Kreator,
Arch Enemy ou
Kataklysm pour ne citer qu'eux.
Christian Epidemic côtoie les plus grands mais ne cherche absolument pas la célébrité au vu de sa discrétion. Il signe de nouveau chez les Hongrois de Nail Records pour la sortie en 2015 de "Sirba Szant Teremtés".
Autant le dire tout de suite :
Christian Epidemic semble n'être jamais sorti des années 90 et compose des pistes old school qui n'auraient pas fait tache aux côtés des "
Enthrone Darkness Triumphant", "Cruelty and the
Beast" et autre "Anthems to the
Welkin at
Dusk". A la différence que ces Hongrois n'ont ni le talent ni la maîtrise nécessaire pour rivaliser avec leurs confrères du black symphonique. Même si ce "Sirba Szant Teremtés" met en avant la diversité des langues (anglais, hongrois, allemand et même arabe), l'atmosphère qui se dégage des morceaux n'est pas ultra prenante, la faute à un chant linéaire, à des riffs manquant de diversité et à des claviers trop statiques.
L'intro apocalyptique pourrait pourtant annoncer le meilleur, avec cette sirène, ces explosions de bombes et ces prières récitées dans plusieurs langues, clin d'oeil à la situation politico-religieuse actuelle, mais c'est assez pauvre musicalement, avec des riffs typiquement black et bien connus, un rythme qui peine à décoller et des claviers alternant choeurs et simulacre d'orgues. Ce n'est pas un black symphonique dégueulasse pour autant puisqu'on retrouve quelques passages intéressants sur "Hattal Mekkanak", une petite mélodie sympathique sur "Martirok Hazaja" et quelques influences death metal sur l'éponyme, mais les morceaux s'essoufflent rapidement, au point même de s'auto plagier ("Ejteremto" reprenant un des thèmes au clavier de "Hattal Mekkanak"...).
En clair, encore un album de black symphonique qui ne tombera pas dans les annales malgré quelques points positifs. Le concept fait encore écho aux guerres de religion, les titres ne sont pas mémorables, et on ne sautera pas non plus au plafond devant la prestation moyenne des musiciens. Dommage, pour un groupe aussi actif dans son pays. Passez votre chemin si vous ne voulez pas vous ennuyer.
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