Liste des groupes Metal Symphonique Moonlight Agony Silent Waters

Après 3 longues années de silence depuis la sortie de « Echoes of a Nightmare », Moonlight Agony est de retour sur le devant de la scène avec son dernier album en date « Silent Waters ».

Avant tout, un petit tour du propriétaire s’impose. Deux nouvelles recrues sont venues renforcer l'équipe : Christer « Zigge » Pedersen, qui officie de surcroît dans « DRAGONLAND » devient le nouveau bassiste et David Akesson (ex X-POINT ENEMY) vient assurer la lourde tâche de frontman, relevant ainsi Chitral Somapala, apparemment trop peu disponible pour assurer tous les concerts souhaités par le groupe.

Moonlight Agony est souvent présenté comme un groupe de metal progressif. Pour ma part, « Silent Waters » est loin d'être un album pouvant arborer cette étiquette. La première petite contradiction est vérifiée par la durée moyenne des morceaux qui frôle en gros les 4 minutes (à peine une intro de DREAM THEATER !). Je dirais qu'il s'agit plus de heavy / power metal agrémenté de passages progressifs. Mais assez parlé de classification standard et d'étiquette, voyons plutôt le résultat !

Dès les premières notes, il est sûr que maître Malmsteen compte toujours des émules de son jeu mais aussi de son son. Heureusement pour nous, les guitaristes savent faire la part des choses et laissent le côté pénible d'Yngwie au placard au profit de feeling et de mélodies, preuve qu'en plus du fait d'être doués, ils sont intelligents ! Les premiers morceaux de l'album font mouche : les rythmiques sont puissantes, entraînantes, les refrains accrocheurs et les breaks bien amenés. C'est très heavy. Les petits passages progressifs apportent un réel intérêt aux titres, sans jamais les plonger au fin fond de méandres obscurs où l'on a du mal à voir où veulent en venir les musiciens. Pour couronner le tout, le groupe se permet de petits plaisirs comme des arrangements modernes ou des passages insolites (sonorités extravagantes, passages a capela) qui finissent d'apporter du cachet aux morceaux.

David Akesson, le nouveau chanteur assume complètement sa place. On sent vraiment qu'il se donne à fond, et apporte un côté « honnête ». Sa technique de chant et son timbre quand il monte en puissance rappellent franchement celle du grand Peter « Peavy » Wagner. D'ailleurs « You Betrayed Me » et « Through the Desert Storm » pourraient être issus d'un album de RAGE (époque « XII » ou « Ghosts »). Les claviers restent omniprésents et sont utilisés à bon escient, toujours au service du morceau. Leurs sonorités sont très diverses : piano, orgues, ambiances planantes, et Martin Mellström va jusqu’à remplacer quelques fois la guitare au moment du solo, bref, rien à redire.

Le cas du batteur, par contre, n'est pas si simple ... son côté technique n'est aucunement remis en question, bien au contraire ! Mais il faut avouer qu'il a une fâcheuse tendance à avoir les pieds qui s'emballent et un peu trop souvent : il case ses rythmes « caisse claire lente, double grosse caisse plein pneu » sur pratiquement toutes les chansons et, soyons honnête, en plus d'avoir un côté rébarbatif, ça soûle à la longue...

Je ne sais pas si cela est la raison principale, mais après « I'm Alive » et son refrain hyper entêtant, je trouve qu'il y a une baisse de régime sensible : les titres paraissent plus classiques, moins inspirés, répétitifs et franchement moins bons. Une fois « Solemn Waters » terminé, dernier titre très Malsteenien sur lequel Robert Willstedt a réussi une nouvelle fois à nous placer son rythme préféré, on attend, hébété, comme s'il manquait quelque chose, en pensant que l'album ne peut pas se terminer ainsi ... ben si !

« Silent Waters » reste dans sa globalité un bon album de heavy / power metal. La première partie de l'album est un quasi sans faute, la seconde, moins remarquable. Même si Robert Willstedt écope d'un carton rouge pour usage intempestif de sa double grosse caisse, le reste de l'équipe mérite franchement une oreille attentive et ne décevra pas les fans du style. I'm aliiiiiiiiiiiiiiiiiiive !!!!