La réputation d’Adipocere à signer des groupes atmosphérico-expérimentalo-poético mous du gland n’est plus à faire, c’est sans doute ce qui a causé sa perte. Il n’en a pas toujours été ainsi et à une époque le label de Christian Bivel produisait aussi du lourd comme
Amaymon,
Crypt of
Kerberos et donc les finlandais de
Depravity. Embrayant le pas aux deux autres locomotives finlandaises en « De » (à croire que les groupes de
Death finlandais de l’époque se sentaient obligé d’utiliser ces deux lettres au début de leur nom) : Migod et Milich, ils signent chez Adipocere pour ce qui sera hélas leur unique disque l’EP
Silence of the Centuries (1993).
Pratiquant un
Death lourd et puissant, le groupe du guitariste
Elias Viljanen (vous n’allez pas le croire mais on le retrouvera plus tard chez
Sonata Arctica) ne dépareille pas de la scène nationale : guitares pesantes, chant au growl très profond, batterie oscillant entre mid tempo et passages plombés à la double pédale. Mais
Depravity a également un petit quelque chose de la scène suédoise notamment avec un jeu de guitare assez subtil et dans une qualité de son qui rend l’ensemble moins crasseux que chez
Demilich par exemple, favorisant davantage de clarté mais sans aseptiser l’ensemble et en maintenant cette lourdeur si caractéristique du
Death finlandais. Le second titre Sleepy
Ocean contient même un passage à la fois lourd et mélodique qui fait énormément penser à du
God Macabre.
Remasquarade (que Adipocere proposera également en 45 T) propose un
Death oppressant et noir avec un riff principal imparable et entêtant qui pour le coup est très proche du travail de leur compatriotes de
Demigod.
Phantasmagoria en revanche lorgne encore une fois vers le style
God Macabre (qui n’avait pas encore sortie leur album je précise) avec des guitares simultanément pesantes et plaintives dans un solo final particulièrement réussi.
Finir cet EP sur un morceau à l’entame rapide est une excellente idée, Vaccum of Thoughts achève ainsi correctement le travail sans briser la dynamique. Sans révolutionner le style, les 5 titres honorables de
Silence of the Centuries auguraient de bonnes choses pour l’avenir du combo, mais hélas il splittera après leur unique sortie dans l’indifférence générale.
Amateurs de
Death finlandais d’antan vous savez ce qu’il vous reste à faire, d’autant qu’il reste quelques exemplaires dans les cartons d’Adipocere vendus pour une bouchée de pain.
BG
Silence of the Centuries est un mini-album sympathique, toutefois très typé Demigod. De quoi passer un bon moment quand même. J'aime particulièrement le titre Remasquerade. Si mes souvenirs sont exacts, Silence of the Centuries et The Winterlong étaient sensiblement sortis en même temps, vers la fin d'année 1993, début 1994. En revanche, si le mini-album de Depravity a été enregistré en mai 1993, les sessions du full lenght de God Macabre datent quant à elles de décembre 1991. Les suédois de God Macabre figuraient parmi ces pionniers du swedish deathmetal. Fabien.
Cela dit j'ignorais que les sessions de The Winterlong datait de 1991, j'ai du oublier de lire ta chronique désolé ha ha!
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