Signs and Origins

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16/20
Nom du groupe Conspiria
Nom de l'album Signs and Origins
Type EP
Date de parution 22 Septembre 2017
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Prelude: The Awakening
Ecouter01:30
2.
 Prophecy of Doom
Ecouter05:49
3.
 Ophelia's Song
Ecouter04:58
4.
 The Faintness
Ecouter08:05
5.
 Prophecy of Doom (Orchestral Version)
Ecouter05:49

Durée totale : 26:11

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Conspiria



Chronique @ ericb4

25 Avril 2018

Une première et galvanisante offensive de la formation allemande...

Parmi moult jeunes formations metal symphonique à chant féminin à se lancer dans l'arène, prêts à tenter de tenir la dragée haute à leurs homologues générationnels, s'immisce ce quintet allemand originaire de Friedberg encore assez peu popularisé sur la scène metal européenne. Créé en 2015 par Nadine Mittmann (ex-Seductive Enigma), parolière et frontwoman aux inflexions proches de Maike Holzmann (ex-Voices Of destiny) ; Julian Jönck (Ysgramor), producteur, mixeur, guitariste et vocaliste ; Frank Schulz (ex-Seductive Enigma) à la guitare et au graphisme ; Timo Engelhaupt à la basse et Fabian Marmor (Ysgramor (live), ex-Seductive Enigma) à la batterie et aux choeurs, ce groupe s'est néanmoins illustré au FemME Festival, deux ans plus tard. Le temps pour nos acolytes de finaliser dans la foulée cet introductif EP 5 titres sorti chez Painted Bass Records. Serait-ce un doublé gagnant pour le combo teuton ? Exploration...

C'est dire que le collectif a pris le temps de sculpter chacune des compositions de son modeste opus, fruit d'un travail de longue haleine et d'une grande minutie, qui s'en ressent au regard de la qualité de la production d'ensemble. Ainsi, les 26 minutes de l'offrande témoignent d'une ingénierie du son plutôt soignée, à commencer par un enregistrement d'excellente facture, et s'enorgueillissent de l'apport d'une chorale rayonnant de ses 15 voix. Cette dernière s'avère d'ailleurs en totale symbiose avec la jeune déesse, voire avec un duo mixte en voix de contrastes calé sur le schéma devenu classique de la Belle et la Bête. Ce faisant, on pénètre dans une œuvre metal symphonico-progressive éminemment classique dans sa structure, un brin cinématique. Efficace et doté d'arrangements instrumentaux de bon aloi, cette offrande évoque tour à tour Nightwish (première période), Delain, Xandria (dernière mouture) ou encore Voices Of Destiny. S'il ne réinvente pas le genre, on subodore que le groupe aurait déjà de quoi tenir la concurrence en respect...

Comme souvent dans ce registre, ce que nous n'osions espérer a priori, le propos s'ouvre sur une brève entame instrumentale, la bien nommée « Prelude: The Awakening ». D'inspiration nightwishienne, et non sans renvoi à un générique d'une grande production hollywoodienne, cette introduction, certes convenue, impose une dense et seyante orchestration samplée ; orchestration à laquelle s'adjoint une chorale qui, progressivement, gagne en intensité et ne manquera pas de nous aspirer en son sein. C'est dire qu'en moins de deux minutes, le brio affiché nous blufferait déjà. Mais ce n'est là qu'un hors-d'oeuvre...

Là où la troupe frappe le plus aisément les esprits concerne les espaces d'expression les plus enjoués, dont un hit en puissance au programme. Ainsi, les vivifiants et ''delainiens'' mid tempi progressifs « Prophecy of Doom » et « Ophelia's Song » en seraient des illustrations. Livrant de sémillants harmoniques, arc-boutés sur des couplets bien ciselés que viennent relayer des refrains immersifs à souhait, les deux messages musicaux s'enrichissent d'une muraille de choeurs. Chorale à laquelle s'unissent les cristallines patines oratoires de la maîtresse de cérémonie sur le premier et tubesque effort ; les growls ombrageux et les envolées lyriques de sa comparse sur le second. Voguant sur de soyeuses nappes synthétiques, de truculents gimmicks guitaristiques, tout en resserrant ses attaques de riffs, les deux brûlots ne lâcheront pas leur proie d'un iota. Message est ainsi lancé à la concurrence, Elvellon et Beyond The Black en tête.

Soucieux de diversifier son offre, l'inspiré quintet livre en outro une saisissante version orchestrale de « Prophecy of Doom », avec quelques variations instrumentales à la clé. Ainsi, l'originel titre symphonique se mue en galvanisante pièce cinématique où les siréniennes volutes se sont tues au profit d'une prégnante chorale, et où les riffs ont cédé leur place à des samples multipliant les effets à l'envi. Il en ressort une pièce imposant un respect quasi naturellement, qui trouvera un débouché auprès d'un chaland sensibilisé aux instrumentaux d'Epica, entre autres.

S'il est un domaine particulièrement périlleux pour les nouveaux entrants dans la sphère metal symphonique, celui des fresques symphonico-progressives serait de ceux-là. Conscients de cet état de fait, nos cinq gladiateurs ont peaufiné leurs arrangements et veillé à varier phases d'accélération et ralentissements sur l'épique « The Faintness ». A mi-chemin entre Nighwtish et Xandria, avec un zeste de Voices Of Destiny, le combo octroie un tapping martelant, de grisantes montées en puissance tout en sachant desserrer la bride aux moments opportuns. Ce faisant, le plantureux méfait s'avère impactant, sans accuser ni temps morts, ni plages de remplissage tout au long de ses 8 généreuses minutes. Les oscillations oratoires des choeurs s'avèrent aussi enchanteresses que les limpides impulsions de la sirène nous émeuvent. Un défi relevé de main de maître par le club des cinq.

Au final, on se trouve aux prises avec une formation fringante, aux compositions bien inspirées, témoignant d'un travail en profondeur sur les lignes mélodiques, les ayant rendu accessibles, sans pour autant tomber dans les travers de séries d'accords racoleuses. Cela étant, diversifié dans ses phases rythmiques et vocales, doté d'arrangements passés au peigne fin, cet opus ne saurait laisser indifférents les aficionados de leurs maîtres inspirateurs. Toutefois, on aurait espéré un propos plus varié eu égard à ses atmosphères et peut-être l'une ou l'autre ballade. De plus, il serait souhaitable que nos gladiateurs prennent encore le temps de digérer leurs sources pour gagner en épaisseur artistique. Le potentiel technique aidant, doublé d'une sensibilité qui ne saurait se démentir, le groupe devrait pouvoir trouver les clés pour se hisser parmi les valeurs montantes de son registre. Quoi qu'il en soit, ses armes seraient d'ores et déjà suffisamment affûtées pour espérer maintenir à distance ses challengers, à condition d'étoffer son offre et d'accepter quelques prises de risques. Peut-être à la lumière d'un album full length ?...


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