Sightless

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17/20
Nom du groupe Leecher
Nom de l'album Sightless
Type Album
Date de parution 17 Juin 2016
Labels Self-Produced
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album8

Tracklist

1.
 Prologue
 01:45
2.
 Damnation
 05:14
3.
 Eclipse
 04:52
4.
 Fading
 04:51
5.
 Slaves to a Dream
 04:00
6.
 No More
 04:20
7.
 Encore
 04:40
8.
 Lights Out
 05:27
9.
 The Devil in the Details
 04:46
10.
 The Dreamer
 05:52
11.
 Pendulum
 03:39
12.
 Payback
 03:59
13.
 All the Stars
 04:52

Durée totale : 58:17

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Leecher


Chronique @ ericb4

29 Janvier 2018

Premier coup de maître du collectif hongrois...

Parmi les rares formations metal symphonique à évoluer sans guitares, ni basse, et avec un usage circonstancié des claviers, s'inscrit cet expérimenté et original quintet hongrois. Une gageure dans un registre appelant souvent de ses vœux d'enveloppantes nappes synthétiques, voire un corps orchestral au grand complet. Après les avoir privilégiés, et suite à quelques changements de line up, le combo a voué ses claviers avant tout à de fines variations, parfois à des samples d'instrumentation symphonique, mais sans ostentation. Aussi, nos compères leur ont-ils récemment préféré un trio à cordes, composé de trois violoncellistes (Ádám Nagy ; Abel Libisch ; Agi Szijártó), venant en contre-point des attaques organiques. Et l'effet obtenu est pour le moins saisissant. Une batterie aux abois mais bel et bien présente, signée Dávid Tamási, complète l'offre instrumentale. Sans omettre l'angélique présence vocale d'Anett Horváth aux faux airs de Charlotte Wessels (Delain), succédant aux fondantes inflexions de Kornelia Stefan (Love The Daylight, ex-Silence Factory...).

Depuis ses débuts, en 2008, ce groupe originaire de Budapest s'inspire à la fois des travaux de Haggard, du concept instrumental d'Apocalyptica et des lignes mélodiques de Nightwish et Delain. Et ce, tout en adjoignant une touche personnelle à son œuvre, conférant ainsi une épaisseur artistique à un projet envisagé à long terme par nos six gladiateurs. Ce que l'on observe déjà à la lumière de ses introductives démo (« Fading to Dreams » (2008) ; « Encore » (2010)) et son premier et discret EP « Eclipse » (2011). Mais la vaillante troupe en veut plus, beaucoup plus. Aux fins d'un lent processus qui en a défini le contenu, le collectif hongrois n'a accouché de ce présent et opulent bébé que cinq ans plus tard, et pour la première fois, chez Hammer Records. Ayant remastérisé certaines de ses compositions d'antan, le groupe y a adjoint d'inédites compositions parmi les 13 que compte cette galette ; offrande généreuse de ses 58 minutes d'un sémillant parcours auditif. Mais entrons plutôt le cd dans le boîtier de la platine...


Classiquement, une laconique et cinématique entame instrumentale, la bien-nommée « Prologue » nous attend, nous faisant entrer en communication avec les éléments, à quelques nuances près... En effet, sur fond de délicats arpèges au piano doublés de romantiques violoncelles, s'impose un récitatif dispensé par l'impressionnante profondeur du timbre de John Sloan III, qui ne manquera pas de s'infiltrer dans nos tympans alanguis. D'entrée, s'observe une belle profondeur de champ acoustique et un mixage équilibrant parfaitement lignes de chant et instrumentation. Une production à l'ingénierie soignée nous serait alors promise, nous intimant d'approfondir l'exploration du vaisseau amiral...

Surtout, le combo hongrois surprend par sa faculté à créer les suites d'accords qui font mouche, tout en ayant veillé à ne pas rester terrés dans l'ombre de ses maîtres inspirateurs. Ainsi, l'entraînant « Damnation » tout comme l'enivrant « The Dreamer », dans le sillage mélodique d'un Nightwish des premiers émois, avec un soupçon de Haggard (seconde mouture) à la lumière de leur rythmique enjouée, ne rencontreront que bien peu de résistances à leur adhésion. Dotés de couplets finement ciselés et de refrains catchy, que n'auraient reniés ni Delain, ni Xandria, les deux fringants efforts mélodico-symphonique s'avèrent d'une redoutable efficacité, réservant en prime de stupéfiantes montées en puissance. Non moins immersifs, les delainiens « Eclipse » et « The Devil in the Details » rayonnent eu égard à d'insoupçonnées variations rythmiques, fouettent le pavillon de leurs claques percussives et envoûtent par leurs violoncelles virevoltants à l'envi et à l'unisson.

Lorsqu'il intensifie le rythme de ses frappes, le collectif poussera la chaland à un headbang échappant à tout contrôle. D'obédience power symphonique, à mi-chemin entre Ancient Bards et Delain, l'offensif et avenant « No More » tout comme l'impulsif « Lights Out » infiltreront le pavillon dès les premières mesures pour ne plus en ressortir. Et ce ne sont ni les obsédantes glissades d'archet des trois violoncellistes, ni les fondantes patines oratoires de la maîtresse de cérémonie qui nous désarçonneront de ces deux pistes aux allures de hits en puissance. Sanguin jusqu'au bout des ongles, le mordant « Encore », pour sa part, se plaît à nous bringuebaler de par un convoi orchestral en bataille que suit une sirène devenue panthère, témoignant alors d'une confondante justesse et d'un large spectre vocal. En outre, un break opportun s'installe avant de se faire balayer par une irrépressible déferlante sur la crête d'un hypnotique refrain.

Dans une approche heavy symphonique progressif, la bande dissémine une énergie aisément communicative, le spectacle proposé étant à la mesure des attentes des aficionados de leurs sources d'inspiration. D'une part, le frondeur « Slaves to a Dream » voit s'harmoniser les gracieuses impulsions de la belle et les growls ombrageux de son comparse. Plus présentes et grisantes que jamais, les nappes synthétiques se combinent à deux violoncelles dont rien ni personne ne semble pouvoir ralentir la progression. C'est à un spectacle éminemment épique et aux arrangements d'excellente facture auquel nous convient nos acolytes. Difficile également d'esquiver les incessantes attaques rythmiques du colérique et non moins efficace « Pendulum ». A l'instar du tumultueux et néanmoins invitant « All the Stars », une atmosphère aussi oppressante que chatoyante émane de l'insolente offrande.

Sinon, on ne saurait éluder les rares moments tamisés dispensés sans éprouver quelques regrets. En effet, nos acolytes ont témoigné d'une réelle habileté à concocter leurs mots bleus, générant alors une inconditionnelle émotion. Dans la droite lignée d'Apocalyptica, la progressive et violoneuse ballade « Fading » est une réelle invitation au voyage. Difficile d'échapper à la galvanisante gradation instrumentale et de se soustraire au magnétisme des gracieuses et rockeuses modulations d'une déesse au firmament, mises en exergue sur un refrain qu'on entonnerait à tue-tête. Une pièce d'orfèvre que pourraient bien leur envier leurs maîtres inspirateurs.

Est-ce à dire que l'on nous aurait déjà octroyé un sans-faute à l'aune de ce premier effort de longue durée ? Pas tout à fait. En effet, sans s'avérer de piètre facture, loin s'en faut, le tonique « Payback » joue sur les effets de contrastes rythmiques et vocaux pour tenter de nous retenir, en vain. D'une technicité éprouvée, ce titre est en proie à la répétibilité de son schéma harmonique et à une sente mélodique sujette à quelques linéarités, l'accroche s'en trouvant alors irrémédiablement altérée.


Le combo hongrois a beaucoup appris de ses illustres aînés, s'est imprégné de leurs travaux sans toutefois s'y être réduit exclusivement. Aussi nous livre-t-il ici une œuvre empreinte d'originalité, une insoupçonnée poésie d'harmoniques, et ce, non sans panache. C'est dire qu'il a digéré ses sources au point de dépasser le pur exercice de synthèse, restituant ses propres et jouissives compositions, à l'image de portées savamment élaborées. Et bien souvent, sans convenance aucune, les notes tombent juste. De plus, un subtil alliage d'authenticité et de modernité, ayant pour corollaire de saisissants effets de contrastes et moult variations atmosphériques, émane de ce vibrant set de partitions, Et force est d'observer que ses gammes comme ses arpèges sont déjà bien rodés et ses lignes mélodiques d'une précision diabolique. Sans oublier les aériennes et troublantes volutes oratoires de la maîtresse de cérémonie.

Plus Encore, une solide architecture d'ensemble doublée d'une qualité de production ne souffrant que de rares irrégularités émanent de la généreuse et goûteuse rondelle. Non sans un petit supplément d'âme à la clé. Aussitôt le spectacle achevé que l'on éprouve le désir d'y revenir, histoire de goûter à nouveau à ce tourbillon de saveurs exquises. Autrement dit, à l'aune de cette rayonnante et sensible proposition, le collectif a frappé fort, très fort, offrant moult passages susceptibles d'éveiller d'authentiques plaisirs. Un groupe à suivre de près, donc...

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