Side 3

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17/20
Nom du groupe Ganafoul
Nom de l'album Side 3
Type Album
Date de parution 1979
Style MusicalHard Rock
Membres possèdant cet album20

Tracklist

1. Bad Street Boy
2. Low Down Inside
3. Don't Come in
4. After All Those Days
5. Sometimes
6. Push and Pull
7. Door 105
8. I've Got It Bad
9. I Never Get Enough

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Ganafoul


Chronique @ Kingeddie

22 Mars 2024

Hard rock made in Gisors

C'était comme si un fantôme du passé ressurgissait devant mes yeux : vous savez, le vieux truc oublié, enterré, cadenassé au fond d'une malle perdue au fond d'un grenier, voilà ce que j'ai ressenti quand j'ai lu "nouvel album du groupe Ganafoul en mai 2023".... Ganafoul ? Mon Ganafoul ? Le même que celui que j'ai vu en 1979 à la salle des fêtes de Mende ? À l'évidence, j'étais victime d'une faille spatio-temporelle : impossible qu'un groupe aussi ancien ait survécu aussi longtemps, survécu à cette salle des fêtes lozerienne, aux mastodontes des 80's et à tous leurs successeurs et même à la relégation en division d'honneur dans les années 90! Comment un tel miracle avait-il pu se produire, compte-tenu de la distance entre Mende et Lourdes, aucun espoir d'une intervention divine, à la sauce Bernadette....

On est loin du retour en mode Walking Dead mais j'avoue que je n'ai reconnu personne sur la photo de 2023 ; à vrai dire, les seules images à ma disposition sont sur les pochettes des 33t, ça aide pas beaucoup pour la reconnaissance faciale après un vieillissement de 44 ans ! Plusieurs articles de presse évoquent une reformation il y a quelques années déjà mais c'est ce "presque nouveau CD" qui marque leur retour sur la scène, espace privilégié pour ce combo originaire de Gisors...

Du coup, j'ai fouillé dans le meuble de la chaîne stéréo (comme on disait en ce temps-là !) et j'ai ressorti le vinyle de Ganafoul, le dernier que j'ai acheté, à savoir le "Side 3" sorti en 1979... Un matin, sans que tu t'y attendes, tu déplies un paquet et d'un coup ton adolescence t'explose au visage tel un facehugger sournois et tu te fais embarquer dans ce tourbillon délicieux du temps où tout était facile et où tu pensais qu'à 29 ans t'étais déjà un vieux... C'est un pote du bahut qui m'a fait écouter Ganafoul pour la première fois et si j'avais quelques réserves au début, j'ai vite adopté ce trio français, fondé en 1974, qui chantait en anglais, plus pour très longtemps d'ailleurs...

"Side 3" est le dernier disque studio du groupe en version anglaise ; les maisons de disques avaient décidé qu'il fallait s'exprimer dans la langue de Molière (Téléphone et Trust étaient passés par là !), c'était le temps des quotas de chansons diffusées en radio, et où l'on combattait "l'anglo-saxon", comme au temps des rois de France... ironie du sort, l'album suivant, sorti en 1981 en langue française, au titre prémonitoire "T'as Bien Failli Crever", signera la fin du groupe, jusqu'à cette résurrection récente (comme quoi le titre d'un album, c'est important !)

Bref, c'est avec "Bad Street Boy" (mauvais garçon de la rue!) que le plongeon commence et instantanément les accords et la mélodie me reviennent, comme s'ils avaient toujours été là, à m'attendre tranquillement, comme s'ils savaient que je reviendrais, même malgré moi, comme un retour aux sources... C'est un bon Hard-rock, mélodique et teinté de blues, celui que tu apprends sur ta guitare sèche parce que t'as pas les ronds pour une électrique, et la voix de Jack Bon, chanteur et unique guitariste, chaude et reconnaissable immédiatement, sans artifices ; ici on fait dans la simplicité et dans l'authentique..

Après le mid-tempo mélodique, on attaque dans le boogie rock nerveux avec "Low Down Inside", fortement inspiré par AC-DC, batterie qui claque et solo percutant, un titre qui donne envie de taper du pied et qui déchaîne le public avec ses "Hoy!" scandés en intro et au final (je le sais bien, j'y étais !). Ganafoul a d'ailleurs fait la première partie des Australiens à une époque où les Young n'étaient pas encore des superstars, je sais, ça date pas d'hier ! Avec "Don't Come In", on a affaire à une composition très typique du groupe qui démarre sur un rythme bluesy assez calme pour enchaîner sur un solo très "floydien" et toujours la voix de Jack, soutenue par un piano discret, du Ganafoul pur jus ! À noter très peu d'overdubs, la guitare est souvent seule et fait tout le boulot... "After All Those Days" conclue la première face de cette galette, avec un beau travail du batteur sur une mélodie rock'n'roll, un peu dans l'esprit du son de "Dirty Deeds" d''AC-DC dont on devine l'influence, mais c'est pas pour nous déplaire...

La face B débute avec "Sometimes" (sorti en single) où le groupe succombe à la mode de la rythmique reggae (comme Scorpions sur "Is There Anybody There"), calibré pour le passage radio, solo tout en finesse, refrain saturé et accélération finale, c'est carré, c'est frais, non ça n'est pas du fromage... Le Boogie-Rock reprend ses droits et l'on sent l'ombre de Status Quo planer sur " I've Got It Bad" et "I Never Get Enough" , sans fioritures mais toujours sans concession ... L'autre single, "Push and Pull", plus anecdotique, ne fait toutefois pas tâche dans cette production, mise en boîte au célèbre château d'Hérouville... J'ai gardé l'énigmatique (au moins dans le titre) "Door 105" pour la fin, dans lequel s'exprime tout le talent de Jack, qui pratique la slide guitare avec une aisance et une fluidité naturelles, voilà un morceau que n'aurait pas renié ZZTop tant on sent l'influence des barbus dans les accords et l'intonation de Jack !

Malheureusement pour Ganafoul, à l'heure où la bande à Billy Gibbons allait conquérir le monde avec Eliminator, notre trio rhodanien allait définitivement baisser le rideau... Évidemment on pourra toujours reprocher une production un peu surannée, mais c'était l'ère de l'analogique, pas de masters digitaux, que du brut, du fait-maison, sans doute la version la plus pure du Rock, presque de l'artisanat...

Il va sans dire que cette review fera sourire les vieux qu'ont de l'âge (relisez bien, je sais, elle est facile !) et intriguera peut-être les plus jeunes ; néanmoins, il faut rendre hommage à ce groupe qui existait bien avant Trust, mais qui, lui, n'a jamais dévié de son boogie-blues-rock , un power trio qui n'avait rien à envier aux texans de ZZ top, qui tenait la distance face à Téléphone, capable d'honorer la première partie d' AC-DC et qui a enchanté mon adolescence.
Tel un phœnix renaissant sans cesse de ses cendres mal éteintes, survivants du monde d'avant l'âge d'or du Hard-rock, ceux qui avaient bien failli crever mais sauvés par le défibrillateur du Rock, revoilà Ganafoul les gars (nafoul!), ça va chauffer, qu'on se le dise!...

3 Commentaires

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ZazPanzer - 22 Mars 2024:

Encore une chronique du feu de Dieu, mercie Eddie ! Je n'ai que deux Ganafoul, je me suis arrêté en '78, mais tes mots me donnent envie de pousser... L'époque bénie de l'Artisanat, ça manque tellement aujourd'hui, maintenant qu'il est impossible de distinguer les groupes en quelques micro-secondes comme avant, puisque toute le monde a la même prod'...

Elevator - 22 Mars 2024:

Excellente chronique pour un super groupe !

swit35 - 23 Mars 2024:

Trop jeune à l'époque ou pas assez vieux, j'ai retrouvé integralement ce groupe dans la dernière décennie, pourtant je lisais des choses les concertant dans Best, j'avais 10 ans mais je découvrai Trust et Telephone... une partie intégrante de l'histoire du hard français.

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