Shotgun Messiah

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17/20
Nom du groupe Shotgun Messiah
Nom de l'album Shotgun Messiah
Type Album
Date de parution 1989
Style MusicalGlam Rock
Membres possèdant cet album46

Tracklist

1. Bop City 03:54
2. Don't Care 'Bout Nothin' 04:20
3. Shout It Out 04:12
4. Squeezin' Teazin' 04:05
5. The Explorer 03:53
6. Nowhere Fast 04:00
7. Dirt Talk 04:30
8. I'm Your Love 04:53
9. Nervous 04:08
10. Outro 00:38
Total playing time 38:33

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Shotgun Messiah


Chronique @ adrien86fr

23 Novembre 2011

La deuxième des trois vies de Shotgun Messiah..

Iggy Pop et Shotgun Messiah ; même combat ? Il est en effet certains artistes qui plus ou moins grossièrement ont au cours de leur histoire discographique matérialisé leur propension à aller dans le sens du vent et se conformer au style alors le plus en vogue au moment venu de sortir un support. Exemple particulièrement représentatif de la manœuvre appréciée des record labels, l’Iguane de Detroit et accessoirement ex-Stooges qui a flirté avec la new wave post-punk sur les albums « Soldier » (1980) et « Party » (1981), pratiqué un heavy metal froid mais terriblement efficace à l’occasion du remarquable « Instinct » (1988), s’attela les services des ‘fashionable’ Slash et de Duff McKagan des Guns N’ Roses sur le commercial « Brick by Brick » (1990), surfa sur la vague pseudo-punk édulcoré chère à The Offspring et consorts sur « Naughty Little Doggie » (1996), s’essaya sans succès à ce qu’il semblait être un rap metal starifié alors par Fred Durst et Limp Bizkit sur « Beat ‘Em Up » (2001) et collabora avec Sum 41 pour donner naissance à un punk rock FM pour adolescentes pré-pubères et appareildentairisées sur « Skull Ring » (2003) avant de séduire les amateurs de jazz et de la littérature existentialiste de Michel Houellebecq avec le snob et intimiste « Préliminaires » (2009). A une échelle moindre mais dans des faits presque tout aussi significatifs, relevons l’opportunisme et l’affection du mainstream éprouvée par le combo de hair metal scandinave Shotgun Messiah qui investit successivement et toujours au moment le plus adéquat les sphères du glam metal, du sleaze rock et du rock/metal industriel au temps des grandes heures de Nine Inch Nails.

Shotgun Messiah nait sous le patronyme originel de Kingpin en 1985 dans la petite bourgade suédoise de Skövde située à environ 150 km au nord-est de Göteborg et de sa légendaire scène de death metal mélodique autour du vocaliste Zinny J. Zan (ex Easy Action), du guitariste Harry K. Cody, du bassiste Tim Skold alias « Tim Tim » (futur KMFDM, Marilyn Manson, The Newlydeads) et du batteur Pekka « Stixx Galore » Ollinen. Après avoir vite fait le tour des scènes locales de sa Suède natale et suite à l’enregistrement d’un premier album de glam metal des plus stéréotypés intitulé « Welcome to Bop City » sorti dans une relative discrétion en 1988 sur le label néerlandais CMM Records, Kingpin décide de faire le choix de la raison en déménageant à Hollywood ; destination de luxure et de débauche par excellence on ne peut plus obligatoire pour qui souhaite en cette fin d’années 80 vivre le paroxysme du lifestyle « sex, drugs & rock n’ roll » à sa juste valeur. Rebaptisé pertinemment Shotgun Messiah à peine les pieds de ses membres brushés et lipstickés posés au sol du Los Angeles International Airport, le combo de Skövde décide rapidement de lâcher son glam metal fluorescent hérité de Poison pour adopter une attitude et un son beaucoup plus bad ass et rock n’ roll à la manière des alors très en vue L.A. Guns, Faster Pussycat et autres Guns N’ Roses. A défaut de composer un réel nouvel album sous les palmiers de Sunset Boulevard, Shotgun Messiah ne fait que réenregistrer les neuf titres qui composaient « Welcome to Bop City » dans une veine remarquablement plus sleaze néanmoins. Ainsi sort le 12 septembre 1989 sur le label Relativity Records un prétendu premier album éponyme logiquement intitulé « Shotgun Messiah ».

Shotgun Messiah… Quel patronyme de tueur pour un combo sleaze ! Esthétique tant d’un point de vue euphonique que simplement visuel et à l’instar d’une pochette d’un quelconque disque particulièrement réussie, le nom Shotgun Messiah s’avère être une caractéristique prescriptrice qui pousse indéniablement l’amateur de sleaze rock/hair metal à la curiosité et à acquérir non sans casser pour l’occasion son cochon de porcelaine ce premier opus des quatre motherfuckers néo-californiens. Qui n’a jamais projeté d’acheter le « Let Them Eat Pussy » de Nashville Pussy pour son seul et unique artwork ou dans une démarche comparable chercher coûte que coûte à tendre prioritairement l’oreille sur des groupes aux patronymes flamboyants injustement oubliés aujourd’hui tels que les mythiques Cadillac Bratz, Kik Tracee, Princess Pang, Roxx Gang, Tigertailz, Nasty Idols et autres Erotic Suicide pour être dès lors à même d’associer une personnalité musicale et un son à ces noms frôlant la perfection euphoniquement parlant ? Bien qu’illustré par un artwork relativement banal avouons-le, « Shotgun Messiah » attire sans conteste l’attention rien qu’avec ce terrible nom justifiant à l’infini l’abandon de la désormais pauvre et risible identité patronymique de Kingpin. La première piste d’un album n’est elle pas censée mettre l’auditeur au parfum et être un minimum représentative du disque en question ? A ce titre et malgré des relents faussement roots et une énergie appréciable qui auraient pu en faire un morceau réellement intéressant, l’introductive « Bop City » s’avère être malheureusement relativement décevante, ne parvenant jamais vraiment à décoller ni à faire l’heureux possesseur de ce premier effort éponyme de Shotgun Messiah se remuer le derrière au rythme des coups de drumstick de Pekka « Stixx Galore » Ollinen. Fort heureusement, la donne change subitement avec le très bon « Don’t Care ‘Bout Nothin’ » et son imparable refrain. Véritable tube de la galette, ce morceau qui en dit long sur la mentalité je-m’en-foutiste à souhait de Zinny J. Zan et de son gang dégage un feeling bien sympathique et fédérateur assez proche de celui qui transparait du divertissant et spontané premier album « Young and Crazy » de 1987 du légendaire Tigertailz.

Globalement, l’écoute de ce « Shotgun Messiah » se veut être garante d’une expérience auditive plutôt agréable notamment grâce à des titres de bonne facture qualitative à l’image de l’enthousiaste « Squeezin’ Teazin’ » sur laquelle le vocaliste Zinny J. Zan semble parfois se complaire à prendre des intonations à la Dean « Dizzy » Davidson du génial Britny Fox notamment dans les aigus, la très rafraichissante et modèle de spontanéité « Nowhere Fast » mettant justement en scène un Zan plus survolté que jamais le microphone au bord des lèvres, la groovy « Dirt Talk » et son mid tempo des plus ravageurs qui laisse la part belle à la basse ronronnante de Tim Tim aka Tim Skold et ce pour le plus grand plaisir des amateurs de cet instrument qui mérite sans aucun doute plus de reconnaissance qu’il n’en jouit réellement lorsque l’on loue les qualités intrinsèques d’un disque quel qu’il soit. Encore et toujours dans un registre soulignant la vertu naturelle émérite de ce « Shotgun Messiah », relevons la très efficace « I’m Your Love » qui espiègle et raffinée rappelle de façon absolument inexplicable l’immuable « Hysteria » de Def Leppard notamment dans l’esprit et l’atmosphère dégagée. Relativement bon et inspiré sans néanmoins prétendre à atteindre les cieux intouchables de la perfection sacrée, ce premier full length éponyme offre cependant des titres relativement dispensables à l’instar de « Bop City » mais aussi de la déconcertante « Shout It Out » voyant les sleaze motherfuckin’ junkies de Shotgun Messiah rapper (!!??) en chœur pour peut être tenter de concurrencer les anthologiques Aerosmith et Anthrax dans le titre de géniteurs originels des rap metal, nu metal et autres barbaries sonores de premier ordre qu’il faudra au cours des années 90 supporter tant bien que mal avant de les voir s’éteindre au milieu des années 2000. A défaut de gratifier l’auditeur d’une ballade langoureuse sur laquelle verser des hectolitres de larmes, « Shotgun Messiah » préfère mettre en avant le talent guitaristique de Harry K. Cody à travers l’excellente bien que quelque peu trop démonstrative instrumentale « The Explorer » témoin d’expérimentations six-cordiques sur lesquelles n’aurait certainement pas craché un Steve Vai tant le style pratiqué lui ressemble étrangement. Enfin, la galette tire sa révérence par l’intermédiaire de l’hyper efficace « Nervous » et de son riff d’introduction jouissif et très bien senti permettant à « Shotgun Messiah » de bien mieux finir qu’il n’avait commencé.

Frais, inspiré mais surtout objet d’une inqualifiable énergie tout au long de ses neuf titres, ce premier effort sleaze des suédois de Shotgun Messiah s’avère être un disque remarquable de qualité et de spontanéité malgré la présence ci et là de quelques erreurs de jeunesse que l’on n’hésitera pas une seule seconde à lui pardonner. Sans constituer un chef d’œuvre indiscutable du style auquel on le rattache, « Shotgun Messiah » mérite indéniablement l’attention des amateurs de sleaze rock/hair metal friands d’offrandes sonores plus efficaces que réellement originales. Ayant honorablement atteint la 99ème place du Billboard 200, ce premier album éponyme justifie largement le prix certes relativement onéreux de son acquisition en pressage d’origine. Curiosité qu’il convient d’évoquer à juste titre, la version CD comprend un pochoir grâce auquel il sera possible aux fans hardcore du combo de matérialiser indélébilement leur passion pour le groupe sur les murs du salon, la carrosserie de la voiture, le cartable du gamin, le bas du dos de la compagne…etc.

6 Commentaires

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Leviathan777 - 23 Novembre 2011: Excellente chronique! Un album que j'ai bien aimé à l'époque mais que ça doit faire au moins 20 ans que j'ai pas écouté...
samolice - 14 Fevrier 2015: Merci Adrien, super chro d'un groupe, un de plus, que je ne connais que de nom. Puisque nous sommes entre nous, et même si vos commentaires remontent à plus de 3 ans, je me permets de donner mon avis sur "Brick by Brick", un album effectivement dans l'air du temps mais que j'adore depuis sa sortie. Zaz, pour les apparitions de Slash et Duff, il faut écouter "home", l'opener, "Butt town", "My baby wants to rock n roll" et le rageur/magnifique "Pussy power".
nicko11 - 21 Août 2015: J'avais acheté le CD à l'époque après avoir craqué sur le clip (encore et toujours Headbanger's Ball).
Dans le genre, bien supérieur à des dizaines d'autres albums qui se sont mieux vendus. Manquait juste une ballade qui tue et supprimer "Sout It out" en fait...
ELECTRICMAN - 23 Novembre 2019:

album très recommandable en effet et le suivant "second coming" l'est tout autant.

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