Alors que les moyens de communication s'étendent et qu'Internet devient l'invention la plus facile d'accès pour s'approprier de la musique comme on veut, les jeunes groupes peinent à trouver leur voie, et rencontrent de plus en plus de difficulté pour être reconnus ou appréciés. Certains s'en sortent, d'autres non. Mais New Discolour semble s'être trouvé son propre chemin.
Fondé en 2008 par le guitariste Soren
Thomsen et le batteur Lasse Mikkelsen, cette formation danoise se compose désormais de cinq musiciens à la personnalité et aux origines culturelles différentes. Depuis trois ans, ce mélange aura fait d'eux une entité particulière à la vision commune, leur octroyant le moyen de gagner l'Underground Music Awards du meilleur groupe metal au Danemark, et de jouer un metal progressif aux paroles authentiques, venant soutenir les atmosphères sombres qui se dégagent de ce nouvel opus, « Short of Ink ».
Ces paroles, du fait de cette diversité culturelle, sont une réponse critique face à la corruption, la politique et la bureaucratie, changeant de près ou de loin notre point de vue personnel. Toutefois, au sein de ces thématiques actuelles se cachent aussi l'espoir et le désir de retrouver la paix et le don.
Afin de mettre tout cela en valeur, le combo nous propose un metal progressif teinté d'éléments aussi différents les uns que les autres. Si un certain côté moderne ressort des compositions des danois, on peut aussi y retrouver des éléments thrash (« If I, If They, They Are, I... »), hardcore, voire même death, éparpillés de ci de là. Le tout reste pour le coup assez homogène et bien intégré, même si c'est sans doute le côté hardcore, voire post-hardcore, qui ressort le mieux de cet ensemble compact et écrasant.
Produit par Christian Blonde (
The Cleansing,
Invisius,
Dawn of
Demise), le son est lourd et met d'autant plus en valeur les ambiances torturées des titres, qui s'enchaînent sans trop de difficulté. Le chant de Artem Kushnirenko est offensif et écorché, et prend des intonations proche d'un Ben de
Sybreed. Les guitares sont très tranchantes et nous offrent tout un panel de riffs précis, sans non plus viser une technique ou une mélodie absolues. « Black Face », entre autres, montre bien ce riffing impeccable et varié, passant de breakdowns à des parties thrash et death. « Yes, Yes, No » quant à lui, dégage des riffs core mais offre un passage atmosphérique à la mélodie redoutable.
On remarquera aussi les nombreux changements de rythme, prenant ses inspirations du groove, du funk ou encore du hip hop.
Cependant, une certaine linéarité pointe le bout de son nez, malgré les quelques trente deux minutes de musique. Les structures sont variés, l'album est en mouvement, mais on sent que quelques bouts de morceaux viennent se rattacher à d'autres. De plus, le passage d'un titre à l'autre peut être déroutant tant les différences de rythmiques nous sautent aux oreilles. Mais cela ne brise en rien le côté obscur du son...
New Discolour nous fait donc un bon premier opus, deux ans après un premier EP «
Silent Scream » peu abouti. Ce « Short of Ink » reste tout de même court, mais met en valeur l'essence même du groupe, à savoir un ensemble lourd, varié, en mouvement, et surtout, sombre et torturé.
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