Shine

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15/20
Nom du groupe Mother Love Bone
Nom de l'album Shine
Type EP
Date de parution 20 Mars 1989
Enregistré à London Bridge Studio
Style MusicalGrunge
Membres possèdant cet album7

Tracklist

1. Thru Fade Away 03:40
2. Mindshaker Meltdown 03:47
3. Half Ass Monkey Boy 03:18
4. Chloe Dancer/Crown of Thorns 08:32
Bonustrack
5. Capricorn Sister (Contains the Hidden Track "Zanzibar") 05:59
Total playing time 19:05

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Mother Love Bone


Chronique @ Hacktivist

07 Août 2014

« Shine » est de toute façon, l'unique production vécue par Andrew Wood au cours de sa vie post-adolescence...

Oh, ne vous y méprenez pas trop, en y repensant, il ne fait pas très bon d'être chanteur dans un groupe de grunge à l'approche de ces maudites 90's. Et lorsque ces formations de proto-grunge apparues au cours des eighties (Soundgarden, Green River, les Melvins etc...) tentent de s'abriter bien au chaud et de se construire un abri assez solide pour tenir le cap tant redouté de 1991, d'autres comme Sub Pop, fidèles à eux-mêmes, se sentant parfois invincible devant tant de gloire et de succès continuent invraisemblablement leur ruée vers l'or à la recherche de petits bijoux crasseux (ou au moins symboliques) qu'ils ne tarderont bientôt pas à dégoter à commencer par le son brute et typique qui plaisait tant sur le « Bleach » de Nirvana. Maintenant, prenez donc un brin d'excentricité, pensez à y ajouter une bonne dose de mysticisme habillée d'un costume mi-glam/mi-hippie et d'une esthétique quasi-androgyne, vous obtiendrez le résultat d'un personnage haut en couleur, Andrew Wood, guide spirituel du grunge aux références vocales bien marquées, première idole charismatique du mouvement de Seattle à s'être fait remarquer avec Malfunkshun (1980-1988) et ses quelques compos passées sous l'ombre et le silence des 80's et finalement, le symbole d'une carrière-grunge type et d'une lutte poignante et douloureuse contre les drogues qu'endureront une poignée d'années plus tard, Kurt Cobain ainsi que Layne Staley, entre autres... En somme, « Shine » est la promesse d'une prodigieuse mais courte carrière pour Mother Love Bone qui ne tardera pas à se stopper net avec un énième malheureux événement.

Historiquement parlant, cette sortie arrive à se faire une place, plutôt bien intercalée entre l'EP six titres « Superfuzz Bigmuff » soit le premier objet révolutionnaire de Mudhoney et le second album essentiel de Soundgarden qui répondra au nom de « Louder Than Love » ou bien « Bleach » de Nirvana... ceci pour déjà vous faire une petite idée du cadre. Côté line-up : des membres, ex-membres plutôt très influents de Green River, Malfunkshun ou de Skin Yard, ayant tous été présents (pour la majorité) sur la compilation « Deep Six » délivrée en 1986, année même de la fondation du label Sub Pop et de la sortie symbolique du « Sub Pop 100 ». De ce fait, malgré son format EP réduit en l'espèce de quatre/cinq titres tout au plus, ce « Shine » (tout de même signé chez Mercury Records) reste suffisamment important pour qu'on y perçoive d'ores et déjà la lueur de grandes formations grunge qui n'émergeront réellement que peu de temps après le début des 90's (Nirvana, Candlebox, Alice In Chains...) et de sons ou d'influences plus anciennes telles que Kiss (plutôt pour la face théâtrale) ou Led Zep.

Premièrement, mis à part « Thru Fade Away » qui ouvre le bal avec une basse bien lourde et qui sonne d'ailleurs un peu plus comme un cru de hard ou de heavy metal classique par rapport aux autres morceaux de cet EP, on ne peut, pour l'instant, pas vraiment comparer Mother Love Bone à Malfunkshun pour la simple et bonne raison que ce dernier possède un côté plus pervers, sale et sombre (la première partie de « Capricorn Sister » tente parfois de s'en rapprocher, mais rien de bien évocateur de ce côté-là). Du moins, si l'on se réfère aux quatre seuls titres publiés durant l'activité du groupe avant leur split en 1988 pour laisser place à MLB (cf. « My Only Fan » ou « With Yo' Heart (Not Yo' Hands) » en guise d'exemple). Ce qui n'empêche pas d'y retrouver de légers phrasés, aux consonances assez dures, à la Layne Staley sur certains points ou passages très précis du titre introductif sus-cité.

Andrew Wood n'était pas un acteur, c'est certain, mais il aurait pu l'être, rien qu'en se remémorant les prestations scéniques imprévisibles de Malfunkshun où il se métamorphosait en un personnage nommé "L'Andrew the Love Child" ou bien des maquillages et des costumes qu'il aimait tout particulièrement revêtir aux côtés de son frère, Kevin Wood, notamment. C'est sans doute pour cela que l'ouverture de « Mindshaker Meltdown » est en somme plus théâtrale que le reste de cette production... soutenue par les petites frappes appuyées du batteur Greg Gilmore (un des seuls Français présents sur la scène grunge de Seattle). L'influence glam, au même titre que « Half Ass Monkey Boy » est de toute façon très présente ici et nous est surtout offerte par des chœurs qui se chargent de maintenir le dynamisme d'une pièce quelconque & l'allure générale hard-rock/pop des deux morceaux, et évidemment, Wood n'aurait pas renié s'être laisser inspiré ou influencé par Paul Stanley dans sa plus pure jeunesse. Fidèle à son style vocal toujours, sur le glam-punk « Mindshaker Meltdown » - on retrouve les traces d'un futur Candlebox bien groovy et le côté tranchant et éraillé d'un Nirvana en pleine fougue. De plus, sur ce « Shine » et plus précisément sur « Mindshaker Meltdown » - notre vocaliste fait jouer ou associe la face un peu diabolique de son timbre avec le côté déjanté de sa personnalité, en témoigne une fois de plus aussi le « Half Ass Monkey Boy » marchant sur les traces d'un hard-rock bluesy façon Led Zeppelin ou avec la pièce cachée « Zanzibar » (qui est en fait la seconde partie de la piste bonus « Capricorn Sister ») qui balance un punk-noisy plutôt très étrange.

Articulée autour d'une essence mystique, atmosphérique et planante, « Chloe Dancer/Crown of Thorns » représente ce que sera en quelque sorte, la touche grunge, celle à ne louper sous aucun prétexte sur un full-length, un pouvoir émotionnel qui nous hôte presque les mots de la bouche... même type d'intensité qui sera par ailleurs relayée deux ans plus tard par la formation-hommage Temple Of The Dog sur le classique « Hunger Strike » (entre autres). Une pièce de génie, oui, contenant un piano étincelant et larmoyant propulsée par un Andrew Wood brillant de mille éclats sur les huit minutes spirituelles que compte l'oeuvre où se côtoie même une amorce de chant guttural. Un essentiel où Wood se révèle plus touchant que jamais.

En fait, « Shine » constitue déjà une petite partie de la genèse du grunge, un peu loin d'être un classique certes, mais déjà très prometteur. Plus que ça, cet EP est l'unique production vécue par Andrew Wood au cours de sa vie post-adolescence et c'est peut-être ce qui fait qu'au final, il est aussi important et précieux qu'un « Apple » aux yeux des fans.

3 Commentaires

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LeLoupArctique - 08 Août 2014: Très intéressante cette chro, merci beaucoup. C'est la première fois que tu nous parles de ce groupe, du coup j'en avais jamais entendu parler avant ... D'autres chros en prévision sur du proto-grunge ? Parce que ça a l'air franchement intéressant ...
Hacktivist - 09 Août 2014: Merci à toi, surtout ! En effet, j'en ai peut-être parlé à quelques rares occasions sur mes intros à rallonge et pourtant, c'est l'une des (premières) formations qui a su représenter ce mouvement, et, le terme grunge ne s'est réellement popularisé qu'en 1991 en fait. C'est pour ça que je parle de proto-grunge pour les fondateurs du grunge qui sont naît dans les années 80'. J'avais écrit sur les deux premiers Soundgarden qui datent des 80's, j'écrirais sur Malfunkshun, Mudhoney aussi, bref, pleins de projets en tête :P
MCGRE - 02 Avril 2017: Groupe extraordinaire que Mother Love Bone malheureusement trop peu connu sauf des connaisseurs , Shine et Apple me donne la chaire de poule à chaque écoutes , grandiose .
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