ShiHuangDi

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16/20
Nom du groupe Thy Majestie
Nom de l'album ShiHuangDi
Type Album
Date de parution 25 Septembre 2012
Style MusicalHeavy Symphonique
Membres possèdant cet album16

Tracklist

1. Zhongguo
2. Seven Reigns
3. Harbinger of New Dawn
4. Siblings of Tian
5. Walls of the Emperor
6. Under the Same Sky
7. Farewell
8. Huanghun
9. Ephemeral
10. End of the Days (ft. Fabio Lione)
11. Requiem

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Thy Majestie


Chronique @ Eternalis

14 Septembre 2012

"ShiHuangDi" est trop translucide et fragile pour s’octroyer le charisme d’exister en tant qu’identité propre [...]

Inéluctablement, les choses changent, les ensembles se brisent et les connexions se tissent ou se détachent.
Une fois n’est pas commune, Thy Majestie est un groupe parmi tant d’autres subissant la difficile loi des changements incessants de line up, épuisants autant pour les fans ne sachant à quoi se raccrocher que l’artiste ne pouvant tabler sur la stabilité pour former son noyau dur et son projet à long terme sur le plan musical.

En effet, que de chemin parcouru depuis les premiers opus et surtout "Jeanne D’Arc" qui avait été salué à l’époque unanimement par la chronique. Mais l’eau a coulé sous les ponts, des musiciens sont partis et ce fut en 2010 la voix du combo qui décida de quitter le navire, remplacé rapidement par le parfait inconnu Alessio Taormina, dont le timbre de voix est un amalgame connu à définir entre Fabio Lione, Tonny Kakko ou Olaf Hayer.
Muet depuis quatre ans désormais, il était temps pour Thy Majestie de sonner le clairon du retour et "ShiHuangDi" le fait avec un brio dont nous aurions pu avoir peur qu’il se soit évanoui. Il est clair que le talent intrinsèque est bien là, ces musiciens connaissent l’art du power metal symphonique et le maitrisent admirablement bien, en reproduisant les codes à la perfection et étant doté d’un savoir-faire technique que ne renieraient en aucun cas les plus grands. Logiquement très proches de leur grand frère Rhapsody of Fire, les italiens se rapprochent tout autant de Vision Divine et, parfois, des paysages plus celtiques et colorés d’Elvenking.

La chronique pourrait presque en rester là car, concrètement, s’il conjugue merveilleusement bien les points forts des artistes susnommés, l’identité en moins et lui aussi en proie à un manque évident de personnalité propre, Thy Majestie n’en est pas moins l’un de ces seconds couteaux au talent non négligeable mais dont l’on sait qu’il sera très difficile de passer l’étape supérieure, notamment après dix ans d’existence et cinq opus au compteur.
L’aspect tragique et narratif de la musique est parfaitement mis en valeur par une production parfaite, mais l’introduction chantée par une soprano du très efficace "Harbinger of a New Dawn" n’est pourtant qu’une idée déjà longuement exploitée par Luca Turilli dans ses opus en solo. Le solo de claviers, impérial, n’est également qu’une vague imitation (d’excellente qualité, il faut insister dessus !) d’un Alex Staropoli qui, s’il se montre moins démonstratif désormais, n’oublie jamais de placer des sonorités adjacentes dans ses albums.
L’épique "Under the Same Sky" démontre toute la qualité mélodique et le travail d’arrangements du groupe, mais une fois de plus, que ce soit les orchestrations, les descentes de gammes ou les riffs de guitares efficaces mais clairement téléphonés, il est difficile d’être complètement emportés. Difficile de se montrer ouvertement enthousiaste face à cette perfection aveugle, cette qualité mimétique et ce talent impersonnel qui comblera le plus grand nombre mais qui peine à décoller réellement pour peu que l’on en connaisse les influences majeures. Le timbre quelque peu générique du nouveau vocaliste n’apporte rien de plus à un groupe spécialement calibré dans son style et manquant de mordant pour complètement se faire remarquer.

Pourtant, pour peu qu’on puisse laisser ces aprioris de grincheux lassé de côté, "Farewell" est par exemple une pièce exquise, aux arrangements classieux et superbes, ainsi qu’aux parties vocales grandioses et mélodieuses qui permettent de se laisser aller à imaginer des épopées médiévales mais non moins utopiques. Quant aux intermèdes musicaux, que ce soit l’initial et très réussi "Zhoongguo" ou le très filmique (on croirait entendre la bande originale du Dernier Samourai composée par Hans Zimmer) "Huanghun", il apparait clairement que les moyens mis en œuvre ont été importants. "Ephemeral" pourra pourtant décevoir après cette merveille instrumentale pour sa trop forte propension à se rapprocher de Nightwish dans sa trame mélodique et son empreinte symphonique.
Peu évident de synthétiser des impressions si différentes pour un même disque, car bien qu’homogène, les compositions n’offrent pas le même confort d’écoute. Sombrant parfois dans un mimétisme désagréable car trop proches de leurs illustres modèles, Thy Majestie convainc parfois largement plus lorsqu’il laisse parler son âme et son identité, ne le faisant malheureusement que trop sporadiquement. Cependant, à aucun moment il ne viendrait à mon esprit de décrire cet album comme non réussi, mauvais ou même passable…on est objectivement dans la masse positive des seconds couteaux, mais "ShiHuangDi" est trop translucide et fragile pour s’octroyer le charisme d’exister véritablement en tant qu’identité propre et indépendante. De même, pourquoi ce curieux concept asiatique, perpétué par le visuel et les intermèdes instrumentaux mais si peu supporté dans le corps même des compositions ? Il semble qu’il en sera désormais de même pour le futur du combo…mais qui sait…un coup d’éclat est-il réellement impossible ?

4 Commentaires

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pistache - 15 Septembre 2012: Ah oui mais c'est le groupe qu'il faut que je découvre! Bon bah, je ne vais pas commencer par celui là mais les plus anciens...
AlonewithL - 15 Septembre 2012: Je conseille fortement le très bon Hastings 1066 pour découvrir le groupe.
Alexis - 16 Septembre 2012: Là j'avoue être plutôt en désaccord avec toi. J'ai trouvé l'opus très bien construit et ficelé, inspiré et fort plaisant. Bien plus que beaucoup d'autres sorties du genre. ^^

15/20 pour ma part.
alkaiser - 01 Mars 2013: Moi je suis d'accord avec la chronique. L'album n'est pas foncièrement mauvais, bien maîtrisé, mais j'ai eu l'impression d'écouter un album d'un mélange de Dragonland, de Fairyland et d'un soupçon de Celesty.
Il manque singulièrement d'identité propre.
12/20
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Chronique @ dark_omens

13 Mars 2014

Cet album suffira-t-il à sortir Thy Majestie de l'ombre dans laquelle il est confiné? Rien n'est moins sûr...

Thy Majestie pourrait aisément remporter le peu envieux titre de parangon des formations dont les qualités auraient pu, et dû, évincer nombres de ces concurrents bien moins talentueux que lui, mais qui, pour certaines raisons obscures, n'aura jamais véritablement réussi à s'imposer plus largement qu'un succès bien trop modeste, eu égard aux capacités démontrées au cœur de travaux enthousiasmants.

Un début de réponse quant à cette incapacité à exister plus largement pourrait se trouver dans une discographie peu fournie. Nous en proposer davantage dans un monde aux certitudes et aux convictions, malheureusement, aussi changeantes, parait indispensable. Difficile, en effet, d'exister sans assiduité. Culturellement, ce qui ne se voit pas ou ne s'entends pas, n'existe pas.
Bien évidemment, il ne nous appartiendra pas ici de juger les raisons profondes de cette présence artistique relativement sporadique.

Et puis dans le paysage ultramontain, expliquant sûrement aussi ce relatif désamour à l'encontre de Thy Majestie, il y a Rhapsody. Sans ce dernier rien n'eut été possible. Mais à cause de lui tout est devenu plus complexe tant il est difficile de vivre hors de l'ombre de cet illustre acteur.

Quoi qu'il en soit comment, en effet, ne pas saluer l'excellence d'une carrière qui, en définitive, n'aura à rougir d'aucune imperfection, si ce n'est de ne pas être plus rempli? Des albums tels que Hastings 1066 (2002) ou Jeanne D'Arc (2005) sont indiscutablement des fresques qui si elles ne seront pas responsables de bouleversements majeurs, resteront de très bons albums. Tant et si bien, d'ailleurs, que l'annonce d'un nouvel opus intitulé ShiHuangDi, prévu en cette année 2012 et venant rompre le long silence suivant Dawn, ne pouvait que réjouir les fidèles amateurs de leur Power Symphonique.

Musicalement Thy Majestie n'a jamais véritablement donné dans la complaisance excessive. Ni même dans la facilité outrancière. Si sa première œuvre, au-delà de son excellence, avait eu à souffrir d'une parenté un peu trop proche des travaux de Luca Turilli et de ses complices, bien vite, le groupe aura su affirmer une personnalité attachantes et propres. La prouesse est notoire puisque les acteurs prenant part à ce projet auront beaucoup changé durant ces années. Et d'ailleurs, une fois encore, ce Shi HuangDi ne déroge pas à la règle puisque ses artisans ne seront pas tout à fait les mêmes que ceux présents sur Dawn. Le changement le plus crucial étant celui concernant les vocaux qui désormais seront assurés par Alessio Taormina (dont votre humble serviteur n'aura pu s'empêcher de noter quelques similitudes avec celle de Matthieu Kleiber (Ex-Karelia). Ce qui n'est absolument pas un défaut. Bien au contraire.).

De plus, loin de se contenter d'égrener sa musique en de très bons titres, Thy Majestie se sera, de surcroît, de tout temps appliquer à nous conter des histoires où chacun de ses morceaux est un chapitre construisant un tout dantesque. Ce nouvel effort n'enfreindra pas non plus ce précepte, le groupe choisissant de nous y narrer des récits qui, cette fois ci, seront très empreints d'orientalisme. Il s'agira ici d'évoquer la vie du premier empereur chinois, Yeng Zheng qui deviendra Shi Huangdi. Le souverain, bien que tyrannique, est reconnus pour avoir unifié son pays. Il fut aussi l'un des partisans actifs de sa modernisation. Et d'aucuns considèrent qu'il fut l'instigateur de la construction de la Grande Muraille Muraille de Chine (même si certains contestent ce point-là).

Dans l'enchevêtrement des chansons passionnantes de ce nouveau disque, se mêlent constructions variées, émotions diverses, grandiloquence émouvante, chœurs tantôt célestes tantôt grave et profond, vélocité, chants aigus, orchestrations symphoniques, et tant d'autres choses encore, racontant l'ascension du monarque. Fort de ces vertus, après un premier instrumental poignant, des pistes telles que les remarquables Seven Reigns, Harbinger of a New Dawn, Walls of the Emperor, Under the Same Sky ou encore, par exemple, Farewell viennent nous séduire avec toutes les délicieuses spécificités de ce genre si prisé. Ajoutons encore que l'aspect très scénarisé et très cinématographique de l'ensemble exhausse indéniablement les charmes de ce tableau.

Signalons aussi que l'emblématique Fabio Lione est venu prêter sa voix pour un titre.

Une fois encore, avec ce ShiHuangDi, les Italiens de Thy Majestie auront brillamment exposé toutes les qualités qui sont les leurs. Ils auront, à nouveau, réussi à nous proposer une œuvre dense et captivante qui au delà d'une forme très maîtrisée aura aussi du fond. Du fond, et du sens.

Cela suffira-t-il? Rien n'est moins sûr...Malheureusement...

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