1980, Royaume-Uni, en ces jours fastes de la New Wave Of British Heavy
Metal…
Alors que des groupes naissent de partout et créent ainsi la future légende du métal anglais (Iron Maiden,
Saxon,
Def Leppard, Tygers of Pan
Tang…), surgit un groupe londonien qui va se démarquer fortement de ses confrères, je parles de
Girl. Là où ses collègues ont un son heavy typé européen et un look assez proche de celui de leurs fans,
Girl vise plutôt les U.S.A et donne à fond dans le sleaze-glam cher aux ténors qu’étaient Marc Bolan,
Slade, Sweet ou les
New York Dolls avec maquillage, rouge à lèvres et look androgyne…
Aux commandes, une hydre à trois têtes et deux futures stars : le chanteur
Phil Lewis (qui ne rêve que de
Los Angeles et Hollywood, on le retrouvera d’ailleurs quelques années plus tard au sein de
LA Guns, groupe reconnu avec une longue carrière aux USA), Phil Collen, guitariste blondinet (futur remplaçant de Pete Willis de
Def Leppard dès "Pyromania" ) et Gerry Laffy, autre guitariste blondinet…son frère tenant d’ailleurs le poste de bassiste alors que celui de batteur restera à géométrie variable.
"Sheer
Greed", leur premier album, débarque en
1980 et leur identité est alors déjà bien définie : on y trouve des morceaux bien hard et pêchus et d’autres plus ambiants, le mélange parfait avec tout de même quelques très bons morceaux. L’un d'eux, Hollywood
Teaze, démarre l’album en trombe. Le groupe n’y mâche pas ses mots (…want to abuse you, I’m out to confuse you, suck your blood & leave you for dead…). Les petits anglais du Londres brumeux et pluvieux sont ambitieux et rêvent du soleil d’Hollywood, ce premier titre deviendra, d’ailleurs, l’hymne de toute une génération de groupes US, dont
LA Guns (on le retrouve aussi sur leur premier album) ! D’autres titres, dans la même veine énergique et très accrocheurs, mais pas FM tels Lovely Lorraine (« oïe oïe oïe » en intro), Little Miss Ann, Doctor Doctor et son riff tonitruant (hommage à
UFO dont ils ont fait la première partie ?), What’s Up plus speed ou les classiques My Number au riff simple mais efficace et aux chœurs entêtants, ou encore Heartbreak America (quelle profession de foi ! « I love America » clame
Phil Lewis au début, mais aussi un constat juste et amer « a victim of fame, we still feel the pain »), sont eux aussi excellents.
Les soli sont concis mais viennent toujours au bon moment, pleins de feeling sans démonstration.
Phil Lewis a une belle voix, pas inoubliable mais avec assez de personnalité et d’émotion pour être reconnue.
On trouve aussi, sur cet album, d’autres titres plus lents et tout en sentiments comme The Things You Say, Passing
Clouds (un peu reggae) ou Strawberries, titres sur lesquels Lewis fait merveille.
Cerise sur le gâteau pour les fans de
Kiss, la reprise de Do You Love Me. Assez fidèle à l’original
Gene Simmons interdira à
Girl de la jouer lorsque le groupe fera la première partie de
Kiss.
Girl s’était empressée de commencer son set avec ce titre…
Pour conclure, "Sheer
Greed" reste une bien belle carte de visite, assez atypique pour être remarquée (on y trouve un côté hard US avant l’heure, étonnant chez des anglais de l’époque) et qui vieillit très bien. Bref, inégalable.
Shandi (sltk) '05 - chronique parue également sur
Hard Rock 80 & Histozic.
Allez, sans rancune et merci donc pour cette chronique sympa !
Merci pour la découverte même si je n'apprécie vraiment que le titre d'ouverture "hollywood tease", vraiment très NWOBHM avec cette atmosphère typique de l'époque me replongeant dans mes souvenirs de mes jeunes années, géant.
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