Troisième album pour les thrashers d'Edmonton en Alberta. Le gang amené par une Cara McCutchen toujours aussi percutante vocalement, après un changement de batteur et de nombreuses tournées, sort
Shapeshifter chez
Napalm Records(comprendre un être capable de changer d'apparence, pas si surprenant à l'écoute du disque).
Dès le premier solo sur "
Radiation Sickness", on comprend que le thrash un peu bas du front présent sur
Death Murder
Kill (2011) a bien évolué. Sans renier aucunement les influences punk/crossover (Grind de
Toxic Holocaust est à la console, et ça se ressent)
Mortillery soigne ses arrangements, ses structures, et ses compositions s'en trouvent plus élaborées (l'efficace "
At The Gates" et ses nombreux breaks). La présence de nombreux passages empruntés au heavy-metal (soli, riffs, passages mid-tempi à l'instar du titre éponyme dont on ressent l'influence NWOBHM) rendent l'écoute tout sauf lassante. Les fans des premiers disques ne seront aucunement dépaysés néanmoins, le quintet martelant toujours ses hymnes dignes d'une fête de la bière à 3 heures du matin ("
Torture", voir le clip ci-dessous), sur des rythmes la plupart du temps rapides, voire effrénés.
Mais quelque chose d'indicible, de bien présent a transformé quelque peu
Mortillery. Déjà, cette basse tenue par Miranda Wolfe, toute en avant, et qui renvoie parfois à
Cro-Mags, est implacable à de multiples reprises. Ensuite, les soli, travaillés et souvent bien plus mélodiques que ce que le groupe a pu proposer par la passé, surprennent, et aèrent considérablement le disque (le superbe "
Wendigo"). Ainsi, en rajoutant les vocaux écorchés mais aussi modulés de Cara McCutchen ("
Shapeshifter"), on découvre une alchimie qui fonctionne. Cela rapproche musicalement
Mortillery d'un mix entre
Tankard et
Znowhite, voire, pour prendre des références plus récentes,
Gama Bomb ou The Prophecy23.
Sortant sans doute son album le plus abouti,
Mortillery surprend, séduit, et sort un album solide. Mixant parfaitement deux mondes à priori assez éloignés, grâce à un sens de la composition qui fait mouche, et à ce charme toujours immédiat, mais bien mieux restitué.
Mortillery se métamorphose sans se renier et ce
Shapeshifter verra sans doute le noyau des fans du groupe s'agrandir. Bonne pioche.
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