Après un single «
Your Time Has Come » qui annonçait une belle progression et pleins de bonnes augures pour la suite, les australiens de
Temtris emmenés par la plantureuse Gennevieve Rodda sont de retour avec un troisième skeud intitulé «
Shallow Grave ».
Temtris est un groupe relativement inconnu en Europe. Pour la petite histoire, il a été formé en 1999. Il a compté dans ses rangs
Wayne Campbell, l’illustre batteur de
Mortal Sin. Le premier Ep avait fait l’effet d’une petite bombe locale tant il possédait de nombreux atouts pour percer à l’International, moyennant une plus grande maturité. Nous sommes alors en 2003, l’année de la sortie de
Fallen du grand
Evanescence, vous connaissez la suite. Le public était alors avide de groupe avec chant féminin désormais à la mode. La différence réside dans le style : pas de gothic ni d’alternatif mais du Heavy
Metal très bien structurés dans lequel le Swedish Picking emprunté au Black
Metal alterne avec la rigueur du Thrash…
Presque dix années se sont écoulées, ainsi que deux productions restées dans l’indifférence totale. Notre quintet à sorti cet album chez Battlegod records, petit label australien comptant une dizaine de groupes underground à son actif.
Le visuel est relativement réussi. Les sept titres sont fidèles au heavy
Metal traditionnel et on ne peut s’empêcher de penser à
Triaxis ou
Sinergy, avec des growls très présents et de l'agressivité en plus. Ne cherchez donc pas le côté symphonique…
Première écoute révèle un album toujours aussi bien ficelé mais qui comporte son lot d'erreurs... Qu’est ce qui explique cette relative déception pour ce groupe qui semble avoir mis le paquet ?
La production est béton,le mixage est de qualité pour ce groupe désormais fidèle à lui-même. Il possède un style reconnaissable qu’il a su affiner à force d’expériences. Les compos sont de qualités, le niveau des musiciens est très bon sans pour autant être exceptionnel. Des titres comme «
Darkness Lies » martèlent de bon riffs, les passages soli sont redoutables et finissent de nous enchaîner dans les ténèbres de cette atmosphère lugubre.
On aurait pu y croire lorsqu’on écoute des titres comme l’excellent «
Silent Tears », nous offre une superbe alchimie de passages Heavy entremêlées d’inspirations old black, death, thrash. « The
Entity » possède aussi un niveau correct en terme de mélodie, de puissance et de lourdeur. «
Forever Haunted », on est toujours dans les twin guitars que le groupe affectionne énormément, nous faisant parfois penser au fabuleux
Arch Enemy.
Nos australiens ne cesseront pas le pilonnage rythmique intense avec des introductions typiques au monument thrash
Mortal Sin. «
Darkness Lies » et « Slave to the System » n’ont pas besoin d’être originaux, ils sont simplement là pour vous rentrer dans le lard, sans aucune compassion...
Les points négatifs sont peu nombreux mais de taille… La faute de gout en ce qui concerne le songwritting est sans appel : réellement caricaturale et emprunt d’un manque de maturité. On est dans l’univers des fantômes et des spectres. On apercevrait presque Scoubidou pointer le bout sa truffe…
Les lignes de chants sont parfois pénibles, pas que notre chanteuse possède un niveau médiocre, au contraire, mais se montre peut être trop démonstrative : l’émotion donnée lors de l’interprétation semble être faussée et manquer de profondeur. Le manque d’inspiration est parfois évident et fait sombrer les composition dans une certaine facilité (The
Entity)… Les growls, quant à eux, sont souvent largement dispensables. Ce manque de relief pourrait être fatal tant il plombe un album plutôt réussi.
En conclusion,
Temtris est composé de bons musiciens capables de donner une certaine atmosphère aux compositions, une homogénéité, des passages rythmiques et des soli inspirés et intéressants. Mais les lignes de chants ne rendent pas justice au groupe. C’est réellement dommage car je reste convaincu que
Temtris possède sa propre identité et serait capable de proposer quelque chose d’encore plus personnel et réussi… Nous en sommes quand même au troisième album et la concurrence est rude.
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