Shadowline

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16/20
Nom du groupe Black Trip (SWE)
Nom de l'album Shadowline
Type Album
Date de parution 28 Août 2015
Labels Steamhammer
Produit par Magnus Lindberg
Style MusicalHeavy Metal
Membres possèdant cet album10

Tracklist

1. Die with Me 04:12
2. Danger 04:56
3. Shadowline 03:57
4. Berlin Model 32 04:09
5. Over the Worldly Walls 03:52
6. Clockworks 03:54
7. Rooms 00:46
8. Subvisual Sleep 03:04
9. Sceneries 03:28
10. The Storm 05:23
11. Coming Home 03:30
Total playing time 41:11

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Black Trip (SWE)


Chronique @ AlonewithL

30 Janvier 2016

La solidité de ses débuts, mais nous confie quelques-unes de ses limites.

Sans conflit de génération ou de genre, cette curieuse association entre des membres d’« Enforcer » et d’anciens membres de « Nifelheim » aura finalement réussi son envol. Suite au succès de la première pièce « Goin’ Under », le combo suédois « Black Trip » s’est rapidement fait un nom, devenant une signature convoitée du label SPV/Steamhammer. Le groupe a su séduire dans un registre heavy/hard très emprunté au fleuron irlandais qu’est « Thin Lizzy ». Du coup, chacun ayant pris ses marques, il parait très logique que la troupe rempile pour un second forfait. C’est chose faite avec « Shadowline », volume enregistré au Honk Palace sous la supervision de Nicke Andersson en début d’année 2015, et voulu plus personnel aux dires de ses créateurs. L’œuvre n’est peut-être pas saillant d’originalité, il en demeure une pièce déterminante pour la suite de leur projet. « Black Trip » ne perd en rien de la solidité de ses débuts, mais nous confie quelques-unes de ses limites à travers ce second opus.

La première piste présageait pourtant tout ce qu’il y a de meilleur. En effet, « Die With Me » fait une entrée fracassante, une nouvelle fois à la croisée entre hard rock et heavy metal, dans une très forte inspiration « Thin Lizzy », offrant beaucoup de répondant et de percutant. On retrouve également une dynamique excellemment articulée à travers « Sceneries », mettant bien en avant le jeu de guitare. II aurait pu en être de même sur « Coming Home », de nouveau dans un strict calque avec la formation de feu Phil Lynott. Le morceau s’illustre bien réactif, mais donne malgré tout quelques mauvais signes de redondance. On parvient au sentiment que « Black Trip » s’exerce parfois à produire l’équivalent d’un « Thin Lizzy » de face B. L’écoute d’« Over the Worldly Walls » n’est pas des plus emballantes, même si celui-ci contient un superbe solo. Il se révèlerait un peu trop passif ou terne dans le ton.

En général, les titres éponymes d’album se révèlent des plus fins et parmi les plus élaborés. On sent poindre quelque chose de fort à l’écoute de l’arpège froid de l’entame, puis la suite nous soumet un titre assez mid tempo et particulièrement répétitif. En cela, le titre « Shadowline » se catalogue parmi les extraits les moins créatifs et efficaces de l’album. La technicité du jeu des guitares serait le seul intérêt solide que l’on y retient. « The Storm » utilise de même un arpège des plus glacials pour lancer la machine. Ce dit-titre n’offre par contre pas de changement marquant sur sa suite. C’est aussi ténébreux que ne l’a été l’effrayant et fantomatique interlude « Rooms ». S’il y a changement sur « The Storm », c’est juste au niveau du rythme en seconde moitié de piste, devenant rapide et affichant plus ample détermination. Il est important de souligner les efforts produits par Joseph Tholl. Là, on l’entend crier, en trance, pris dans un délire digne de ceux entendus durant les 70s.

Peut-être justement ce disque respire davantage cette lointaine époque. Les sonorités ne sont guère différentes. « Danger », notamment, épouse parfaitement cette période, pris quelque part entre « Jailbreak » et « Johnny the Fox » de « Thin Lizzy ». Les changements de rythme sont de règle, les riffs sont salvés et paraissent irrités, à l’image de notre chanteur pris dans une espèce de fièvre. Néanmoins, il existe beaucoup de répétitions inutiles, des atermoiements un peu dommageables dans la durée. C’est comme pour ces à-coups que l’on entend sur « Subvisual Sleep ». Il y a encore une volonté de permanence là-dessous. Par contre avec cet extrait, « Black Trip » se montre plus subtil, réagissant au bon moment pour casser le rythme et rendre nul tout risque de redondance. Le morceau, qui plus est, fait illustration d’un excellent niveau technique.

S’il y a dans cet ouvrage quelques bouleversements, il faut être attentif et observer du côté de « Berlin Model 32 ». Là, ça devient un rock n’ roll décomplexé avec un peu de groove, une mécanique imparable garantissant la bonne humeur. Le ton y est complétement réjouissant. On y entend aussi les maracas à travers le refrain. Hormis, un solo un peu plus mélodique, on se laisse imaginer que les suédois ont réécouté entretemps quelques hits de « ZZ Top ». L’auditeur qui aura déjà prêté une oreille à leur premier forfait, se fera surprendre dès que viendra en lecture le digne et pétaradant « Clockworks », lui encore dans un trip très rock n’ roll, teinté groove. La rythmique y est par contre relativement soutenue, ne perturbant en rien toute fluidité. Il s’agirait même d’une véritable perle. Un petit exercice éloquent de vivacité et de précision, qui sera cependant jugé trop court. Retenons cela comme un gage de qualité.

En définitif, « Shadowline » ne va pas modérer notre goût pour « Black Trip » ou pour « Thin Lizzy ». On retrouve là l’influence majeure qui avait fait parler de cette formation de Suède au départ. Des différences existent néanmoins entre « Goin’ Under » et « Shadowline ». Le second puise dans un style plus épuré que le premier, qui nous avait comblé par un jeu éminemment riche et complexe. C’est sans doute ici que l’on peut y cerner des limites dans la composition de ce nouvel ouvrage. Des riffs répétés ou étirés ont parfois remplacé les longues tirades techniques, plus abondantes chez « Goin’ Under ». Le groupe a pris le risque de créer de la redondance dans sa musique. Et, il en paye le prix. Malgré la qualité de l’ensemble, il n’est pas rare d’être poussé à zapper sur une autre piste à force de lassitude. On dira sans trop se mentir que « Shadowline » contentera à peu près tout le monde. Il ne laissera toutefois pas une marque aussi indélébile que son prédécesseur.

14/20

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Chronique @ metalstormrider

09 Juin 2017

Perdus dans les couloirs du temps

Il y a quelques mois je vous présentais le premier méfait de cette formation 100% suédoise, 100% issue de courants musicaux plus extrêmes et surtout 100% unis pour la cause de la NWOBHM. Intègres et convaincus, nos musiciens, tout de cuir vêtus, s’étaient lancés le challenge de reprendre les rênes du Heavy épuré (mais pas trop quand même) là où les groupes phares de la NWOBHM tels que Saber Tygers, Tygers Of Pan Tang et consorts l’avait laissé pour d’autres horizons parfois plus commerciaux. Mais comment se démarquer de pléthore de formations qui surfent également sur la vague rétro ? Par une écriture plus directe, occulte, et par la recherche sonore et en n’omettant pas d’intégrer, bien sûr, quelques touches de Thin Lizzy.

« Goin’Under » constituait une bonne entrée en matière mais se montrait encore trop empreint d’influences mal digérées. « Shadowline » lui succède après un très court laps de temps, sans toutefois changer de cap, avec ce sacré tour de force à réaliser pour se hisser sur le haut du panier. Les amateurs d’Artwork vintage se réjouiront devant la beauté de l’écrin dans lequel l’album est présenté, les collectionneurs auront l’opportunité d’acquérir la version vinyle, et donc limitée de se skeud.

Une fois le produit déballé, et l’auditorium débarrassé de tout ce qui pourrait nuire à l’écoute, belle maman comprise, nous pouvons profiter de ces 11 titres, montrant une formation ayant entamé une véritable progression. La première, et non des moindres, est celle réalisée sur les parties vocales. La voix de Joseph Tholl est plus précise et définie, fougueuse à l’image de celle d’un Di Anno sans lequel « Killers » ne serait certainement pas « Killers ». Encore timide lors du premier essai, son timbre montre des accents qui ne cessent de se rapprocher de ceux du regretté Phil Lynott. Certes, la tessiture de notre homme est assez limitée mais ses progrès dans l’interprétation lui permettent désormais d’insuffler une palette d’émotions qui font d’ « Over The Wordly Walls » un titre juste et vivant… titre fabuleux possédant un son de basse caractéristique hommage à vous savez qui... Notre chanteur maîtrise ainsi mieux les retombées agressives et l’ajout de quelques backing judicieux et de pré-chorus, comme sur « Danger », viennent donner une fluidité et une puissance à l’ensemble.

Au fil des titres, le groupe nous assène un Heavy Classique conventionnel, certes, mais le fait bien, ne prenant aucun risque sur cet album, mis à part pour le très rock et groovy « Berlin Model 32 » qui restera tout de même dans ce même souci d’être authentique.

Ce qui donne une telle touche d’authenticité ? Le son bien sûr !!! Des Bas médiums très présents donnant une atmosphère sombre unique. Le mixage de la batterie est cette fois-ci différent, un son un peu plus mat et un peu plus en retrait avec un jeu un peu plus simpliste s’intégrant encore mieux à l’ensemble. Le grain de l’overdrive est encore plus rugueux sans toutefois que le son soit anémié, bien au contraire, la force de ce Shadowline réside dans l’énergie apportée dans l’interprétation des titres. On retiendra ainsi le fabuleux « Clockwork » et le travail de P Starnvind et S Ramstedt qui redonne leurs lettres de noblesse aux twin guitars omniprésentes et inventives. Nos deux compères restent fidèles à l’esprit de cette période mettant à l’honneur les duels guitaristiques, bluesy, frénétiques et virtuoses de cette période, annonciatrice de l’ère du shredding.

Comme dit plus haut, la recherche du son passe aussi par le travail des lignes de basse, parfois légèrement overdrivée et ponctuée d’effets renforçant cette atmosphère aussi lourde que celle qui pouvait planer sur les albums de référence du début 80’s. Des lignes comme Cliff Burton, pour ne citer que lui, savait si bien construire sur le légendaire « Master Of Puppets » donnant du corps tout en évitant trop de rondeur.

L’atmosphère est donc devenue un élément important de la musique de Black Trip, et ce n’est pas « Rooms », qui me contredira, inquiétant, chargé d’introduire le puissant « Subvisual Sleep », autre titre phare de l’album, à la rythmique simple mais lancinante et puissante. Les nombreux arpèges déjà présents sur le premier opus permettent de contrôler les assauts sonores et les montées en puissance, que ce soit pour le titre éponyme ou encore sur « The Storm », solidement charpenté pour la scène, avec une intensité proche d’un « fade To Black » avec cette écriture se rapprochant toujours plus d’un Maiden, première époque, l’agressivité en plus.

Le groupe a donc progressé dans l’écriture, offrant le relief et le regain d’énergie sur des compositions mid tempo, éléments qui font souvent défaut chez d’autres formations. Black Trip s’est approprié ce style unique d’une scène qui a vu le jour il y a bientôt quarante ans, et bien malin celui qui saurait dater cet album à l’aveugle.

Le premier album avait révélé une formation ayant un potentiel créatif qui devait toutefois encore arriver à maturité, ce « Shadowline » devrait être celui de la confirmation, album de transition dans lequel le groupe a su se détacher des influences jadis trop présentes, laissant progressivement leur place à la créativité et à un caractère bien trempé. Avec un visuel véritablement réussi et une musique concoctée avec le plus grand respect pour la recette originale, ce Shadowline comporte son lot de rythmiques simples, appuyées, entêtantes, qui devraient rester définitivement imprégnées au plus profond de votre bulbe.


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