Liste des groupes Heavy Speed Stalker Shadow of the Sword

Stälker est un trio originaire de Nouvelle Zélande. Signés dès leur premier album par Napalm Records, forts d'une seule démo, Satanic Panic, distribuée localement par le label Underground Power, le groupe bénéficie ainsi pour ce premier full lenght d'une distribution magistrale. Fortement ancrée dans le speedmetal du milieu des années 80, la musique de Stälker peut être rangée aux côtés d'albums européens sortis en 1983/1985, comme les deux premiers Living Death. Citons également des rapprochements avec le fameux second album des Allemands de Vectom, voire avec le premier Slayer, par certains thèmes musicaux, empreints de simplicité et d'efficacité.

Parfois fébrile dans ses vocalises, Daif King qui assure aussi la basse, chevauche derrière une rafale de cavalcades issues d'une première face qui ne souffre d'aucun défaut. Riffs speed, batterie hyper naturelle, tempi effrenés, les cinq premiers morceaux envoient de l'hymne comme un taxi empile les billets non déclarés au fisc, et la structure de"Satanic Panic", parfaite dans un pit, ou les refrains de "Shadow of the Sword" ou "Total Annihilation", empreints de cette essence tout sauf carrée et ô combien jouissive achèveront rapidement de convaincre les indécis. Pour peu que l'on ne tique pas devant ce côté "tout fou", le fan des premiers Enforcer ou des non moins efficaces Evil Invaders seront aux anges.

Bien sûr, Stälker succombe à quelques facilités (le refrain de "Shocked to Death", dont même Schmier n'aurait pas voulu) et globalement une face B moins marquante, mais le choix d'un "Evil Dead" (reprise de Death ici mise à la sauce speedmetal qui montre qu'un excellent morceau transcende les genres), placé en avant dernière position de l'album est fort pertinent. Stälker sait aussi varier les tempi (le lourdissime début de "Demon Dawn") et sait y faire en soli réussis (celui de l'excellent "Path of Destruction" est à tomber) non sans avouer parfois une petite influence issue des référentiels deux premiers Maiden. Ajoutons un son complètement fidèle à l'esprit, avec des toms frappés avec conviction et un recours convaincant de la double grosse caisse pour achever de décrire un album que personne n'attendait.

N'y allons pas par quatre chemins, à l'image d'un disque qui file à la vitesse de l'éclair, redonnant ses lettres de noblesse au speedmetal de tradition, Shadow of the Sword, avec sa pochette kitsch à souhait (avouons que le groupe aurait pu faire un effort sur l'illustration) est un très bon album, varié plus qu'il n'y paraît, hymnesque en diable et bigrement addictif. Le retour aux armes d'un genre trop vite balayé et qui bénéficie ici d'un regain d'exposition appréciable.