Une fois n'est pas coutume, c'est de l'autre bout du monde que nous vient le groupe sur lequel je vous propose de nous pencher aujourd'hui.
Terminatryx s'est en effet formé au Cap, en Afrique du Sud, pays plus volontiers réputé pour son rugby que pour la qualité de son metal. Le quatuor existe depuis plus de dix ans déjà et possède à son actif un album éponyme sorti en 2008 (ainsi qu'un disque remix de ce dernier).
"
Shadow", deuxième méfait du quatuor voit donc le jour cette année, distribué par le modeste label compatriote Flamedrop. L'artwork dont est muni ce nouvel album est plutôt réussi dans des tons de couleur et une esthétique qui rappelle fortement Spiro
Seth Anton, offrant un premier contact plutôt positif avec l'oeuvre. Voyons donc ce que nous ont préparé les sud-africains le long de ces dix titres.
Terminatryx évolue dans les sphères industrielles et le revendique ouvertement dès son court morceau introductif : "Metropolis" s'ouvre en effet sur des samples mécaniques et une batterie bien martiale typique du genre, agrémentés d'un riff bien lourd et groovy. Une entrée en matière plutôt honorable. L'entité est axée autour du duo Paul/Sonja, le premier étant au four et au moulin puisqu'il assure la plupart des instruments, les rares backing vocals ("Scars") et également la production.
La seconde est la véritable fontwoman du groupe (ce qui est assez rare pour être souligné dans le milieu industriel notamment). Sonja assure en effet les vocaux et varie entre des vociférations agressives ("Masjien","Purifire") et un chant clair à la forte teinte gothique (qui colle d'ailleurs parfaitement à l'esthétique véhiculée par le groupe et par cette dernière en particulier) clairement mis en avant sur "Gone","
Nothing" ou le morceau-titre. Ce chant clair fait un peu penser à la performance de Jensara Swann sur le premier album de
The Veil.
On doit reconnaître qu'un effort a été fait sur la variété des titres (entre morceaux orientés électro-indus, indus traditionnel ou plutôt gothiques et mélancoliques) et que certains d'entre-eux sortent du lot : "Scars" avec ses arrangements soignés, "Purifire" aux riffs thrashy et rentre-dedans plutôt efficaces ou encore le morceau-titre "
Shadow", lente litanie aux forts accents gothiques et au pouvoir magnétisant assez élevé.
Cependant,
Terminatryx pêche assez souvent sur la qualité même des compos, trahissant une panne d'inspiration parfois assez criante ("Medusa") ou tombant un peu trop volontiers dans la facilité, à l'image de "Gone" et "
Nothing" (deux titres qu'on croirait "jumeaux") qui veulent jouer la carte d'une mélancolie exagérée mais qui perdent malheureusement toute sincérité par leurs mélodies ultra-prévisibles, devenant dès lors un peu lassants.
"
Shadow" est donc un disque en demi-teinte. Dans l'absolu ce n'est pas du mauvais indus et le féru du genre en mal de nouveautés devrait peut-être y jeter une oreille. Certaines bonnes idées sont présentes et mériteraient d'être creusées davantage mais on est globalement en droit de s'attendre à mieux de la part d'un groupe affichant plus de 10 années d'activité. Il est donc fort à parier que ce n'est pas avec cet album que
Terminatryx sortira de l'ombre.
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