Le Brésil, plus grand pays d’Amérique du sud, connu aussi bien pour son équipe de Football, son Jiu Jitsu et son taux de violence/règlement de compte parmi les plus hauts du monde. Dans notre sphère
Metal, quand on parle
Metal Brésilien on pense direct à
Sepultura ! Fleuron du
Metal extrême des années 80, le
Deathrash distribué sur l’impitoyable
Morbid Visions faisait clairement parti de ce qu’il y avait de plus violent en 1986 ! Derrière ce mythe, il y avait toute une scène possédant ses propres caractéristiques dont le seul but était de faire la musique la plus violente et la plus bestiale qui soit. Que ce soit
Vulcano et son jusqu’au-boutiste «bloody
Vengeance » sorti un peu avant le «morbid
Visions », premier album de
Metal Extrême sud américain. Poussant les structures Thrash dans leurs derniers retranchements, enregistré et mixé en seulement 24h pour un rendu brut, primitif et bestial, véritable pierre angulaire du Black
Metal que nous connaissons aujourd’hui. Il est aussi très important de parler de Sarcofago, sûrement le groupe qui a le plus marqué les esprits, notamment le maître à penser de
Mayhem qui en plus d’avoir avoué en être complètement mordu s’en est inspiré pour sa première sortie Deathcrush. Le groupe fondé par un ex-Seputltura, Wagner Lamounier, est allé encore plus loin au niveau des ambiances, réellement satanique s’inspirant du premier Ep de Sodom, de
Destruction et de
Bathory ! Rajoute à ça le premier album d’
Holocausto et tu as le noyau dur de la scène Black/Death/Thrash brésilienne des années 80.
Poser une étiquette précise est toujours sujet à controverse quand il s’agit de parler de ces groupes, certains voient seulement du Thrash primitif, mal joué avec une production à l’arrache, ce n’est pas mon cas. A mon avis ce serait dénigrer l'extrémisme de cette scène. Sarcofago,
Sepultura ou
Vulcano c'est l’avènement du
Metal Extrême en Amérique du sud, des groupes qui ont repoussé les limites, qui cherchaient à faire la musique la plus violente et la plus bestiale possible.
Sextrash s'inscrit parfaitement dans cette ligne même si ce premier opus est sorti quelques années plus tard et que le
Metal extrême avait drôlement évolué depuis. Dans les années 80, tous les groupes extrêmes avaient une structure Thrash que se soit le Black
Metal ou le Death
Metal! Regarde
Slaughter,
Possessed, les débuts de Sodom,
Poison et j'en passe, même le premier
Sadistik Exekution est bien Thrash! C'est cette volonté de rester encré dans les 80's qui prime à mes yeux!
Sextrash s'est formé en 1987 sous le nom de
Insulter, ils ont d'ailleurs sorti une démo la même année "Black Church" avec derrière les fûts le premier batteur de Sarcofago, Eduardo "Crazy", tu sais celui avec la crête sur la pochette de "I.N.R.I". Il y a aussi dans leur rang Tomy Simmons
Krueger, le Freddy
Krueger jouant dans
Exterminator, un autre groupe de Belo Horizonte ayant sorti un seul album en 1987 à la production dégueulasse et aux idées politiques plus que douteuse. C'est assez marrant de voir comme cette scène de Belo Horizonte est lié, autant au niveau des line up que du style pratiqué, à l’instar de la scène australienne possédant aussi une très forte identité.
«
Sexual Carnage » est donc sorti en septembre 90 sur le label « Cogumelo Records », réputé pour avoir sorti « I.N.R.I » des Sarcofago, « Bloody
Vengeance » de
Vulcano ou encore les premiers
Sepultura. Le gros label qui a propulsé cette scène dans l'underground et qui a pas mal influencé le
Metal actuel. L'album qui nous intéresse ici est bien ce «
Sexual Carnage » qui rappelle quand même beaucoup le style des Sarcofago avec un grain de folie en plus dans toute cette bestialité si présente dans la scène sud américaine. Il n'y a aucun temps mort, les riffs sont Thrash mais exécutés à des vitesses vertigineuses, quelques breaks bien sentis sont là pour t’exploser les cervicales. Au micro, Pussy
Ripper s'arrache les cordes vocales tant qu'il peut alternant growl et grognement inhumain. "D.D Crazy" martèle sa batterie avec puissance et conviction, faisant le strict minimum d’un point de vu technique ce qui renforce le coté brut de décoffrage. Un seul maître mot ici, l’efficacité. La production brouillonne typique de cette partie du globe accentue encore la bestialité des compositions déjà bien primitives. Un titre comme Psychoneurosis et son blast beat infernal et approximatif accouplé aux grognements de Pussy
Ripper qui suit le riff d’introduction sont autant d'éléments qui, mis côte à côte, te donnent envie de tout bousiller. Seduced by
Evil, résolument sombre et satanique allie à merveille mid tempo purement Thrash à des accélérations époustouflantes. Pour moi le meilleur titre de ce disque c’est « Black Church ». Là on est vraiment dans du Black
Metal, foncièrement le titre le plus sombre de l’album mais aussi le plus violent. Riffing aussi simple que diabolique, une batterie qui cogne sans cesse et une vitesse d’exécution hallucinante toujours à la limite de la rupture. Le pire dans tout ça c’est que ce morceau a été composé quand le groupe s’appelait encore
Insulter, pour leur première démo sortie en 1987 ! Tuerie !
Sorti un peu tard mais ayant tout de même marqué au fer rouge les amateurs de cette scène Black/Death/Thrash sud Américaine,
Sexual Carnage est un album que je ne peux que conseiller à tous les amateurs de cette scène qui seraient passé à coté. Totalement culte et indispensable.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire