Okular nous vient de Norvège et pratique un Melodeath plutôt hors des sentiers battus. La pochette bizarre tout comme le nom atypique de l’album,
Sexforce, semblent déjà être de bons indices. Si le groupe s’appuie bien sur les fondations du genre : soli mélodiques, alternance de voix claires et de voix gutturales et alternance de parties tranquilles avec parties blastées,
Okular incorpore de nombreux éléments progressifs dont la qualité principale est de déstabiliser l’auditeur. Ce trait, cette déstabilisation, est en fait la vraie marque de fabrique d’
Okular et il semble que leur unique motivation soit d’amener sur vos lèvres un « mais qu’est-ce que… ».
Navigant en eaux troubles, la musique d’
Okular pourrait être comparée à d’autres formations similaires ayant précédemment sortis des albums what the fuck.
Disharmonic Orchestra serait l’une d’elles mais la présence aggravée de relents pop chez
Okular les rapprocheraient plus des Allemands de
Beissert ou encore des Polonais d’
Iblis. Des accents bossa nova de The
King of
Life aux hymnes violents et groovy que sont Ride the Waves of Emotion ou bien Rest in Chaos avec ces relents sub-thrash tels le
Nothingface de Voivod,
Okular ne s’impose aucune limite.
Et c’est aussi exactement pourquoi leur musique est si intrigante mais également pourquoi on est certaines fois pas loin de l’exercice de mauvais gout. Comme ils n’ont aucun frein pour explorer toute nouvelle orientation, cela sonne quelquefois juste mais quelquefois pas du tout. Si on considère aussi que l’album fait plus d’une heure, son écoute demande des nerfs solides, de la volonté et le bon état d’esprit pour réellement l’apprécier d’une traite. Si je peux m’affranchir sans problème de la première moitié, vers la fin de la seconde, j’ai une sensation « chocolat » : au début c’est très bon mais plus on en mange et plus on frise l’intoxication alimentaire. Conclusion : inutile d’exagérer quand c’est bon.
Okular aurait très bien pu arriver à leurs fins avec juste 8 à 9 chansons au lieu des 13 morceaux écœurants dont il nous gratifie.
Sexforce est un disque surprenant et devrait plaire aux gens qui sont adeptes de mélanges musicaux bizarres et extrêmes même si j’estime que le groupe doit encore murir dans ses prochaines sorties, ne serait-ce que pour maintenir l’intérêt de ses auditeurs jusqu’à la fin.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire