The Washingtonians est un jeune groupe originaire de Poitiers, qui, malgré un clin d'oeil évident à
Duke Ellington (The Washingtonians étant le premier groupe du célèbre jazzman), officie dans un "Punk/Hardcore/Crust" des plus savoureux et dépourvu de toute finesse. Le quatuor, composé d'Antoine à la batterie, de Christophe à la basse, d'Eric à la guitare et de Garth au chant, sort son premier méfait intitulé "Severed Heads" de manière très professionnelle, sous la forme d'un digipack dont l'artwork est particulièrement réussi et signé par l'illustrateur et dessinateur de bande dessinée, Rica.
Avec une première démo parue en 2009, The washingtonians passe à la vitesse supérieure et sort un véritable long format composé de 19 titres pour un peu plus de trente minutes. Et, ça commence fort avec "The Deadly
Companion Part I" et "
Solitude in
Conspiracy". Le son n'est pas typé metal mais plus Punk'n'roll et les influences, certes digérées, apparaissent très vite comme le Hardcore new-yorkais de Sick of it All ou
Pro-Pain. Mais on ne peut s'empêcher de penser au cultissime
Napalm Death ("I Can't Fix it", "
Hope we Get The
Voice" ou encore "03/08.10.03(bl.oct)") tant au niveau de la musique que de la voix. Tous les titres sont dans la même veine: ça tabasse fort, ça défouraille sévère, les morceaux sont courts et efficaces, ils vont droit au but. Et tout au long de l'opus, The washingtonians ne relâchent jamais la pression.
The washingtonians possèdent une véritable personnalité. Ils incluent dans leur "Grindcore" une pincée de "Hardcore", du "Punk" et du "Rock'n'Roll", le mélange est vraiment détonnant. Techniquement, le groupe est bien en place, les guitares sont acérées, la basse est bien ronde, le chanteur crache sa haine de la société avec une conviction rare et la batterie est frénétique. En à peine une minute, le gang de Poitiers est capable d'aligner couplets, ponts et solos de guitares, ce qui n'est pas sans rappeler un certain
Zeke. Les changements de rythme sont légion et ce travail rythmique est remarquable. On passe allègrement du blast le plus furieux au Heavy, voire, au
Doom sans que cela ne choque.
La qualité du son n'est pas en reste puisqu'on peut entendre chaque instrument distinctement, et dans ce style, la tâche a dû s'annoncer ardue. Franck Hueso et Lionel Ferry ont réussit a concocter un son "inédit" mais dynamique et frais, sans artifice ni fioriture.
Les qualités de l'opus en font aussi ses défauts. En effet, les morceaux sont tous construits selon le même schéma et peuvent ainsi manquer de relief; exception faite de "I Can't Fix it", du Harcore "Hardcore Rushmore", de "Dirty
Old Road" et son chant féminin, ou encore de "
Wake up The Living" et du très lourd "Pieces From John Milton's
Paradise Lost"; ce qui laisse parfois pointer un peu de lassitude. Aussi le chant de Garth, qui rappelle celui de
Barney Greenway de
Napalm Death, se fait malheureusement générique sur la longueur. Aussi, enchaîner 19 titres pied au plancher sans jamais avoir aucun moment de répit peut rebuter n'importe quel néophyte.
Au final, le bilan est plutôt bon. The Washingtonians distillent un mélange direct, efficace, qui va à l'essentiel.
Brute, vindicative, sincère et enthousiaste, la galette nous attrape instantanément, et une mention spéciale à Garth qui sort tout ce qu'il a sur cet album. Le plaisir est peut être un peu gâché par un manque d'originalité et un manque de nuance, ce qui entraîne inévitablement une linéarité sur la longueur. Tout ceci reste quand même très bon, surtout pour un premier album. Bravo les gars!!!
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