Formé en 1989 à La Nouvelle Orléans par
Kirk Windstein (chanteur, guitariste, compositeur, parolier) et Jimmy Bower (ancien batteur du groupe) sous le nom de Wregiuem,
Crowbar est maintenant considéré comme un des leaders de la scène
Sludge aux côtés de
Down et
Black Label Society. D’ailleurs c’est un certain Phil Anselmo, ami du groupe, qui les aidera à percer en produisant leur second album (l’éponyme) en 1993 et en invitant le groupe sur des tournées de
Pantera.
18 ans plus tard et 5 longues années après leur précédent album voilà le retour tant attendu. Pendant ces 5 ans de silence le barbu
Kirk Windstein s’est activé chez
Down et
Kingdom of
Sorrow et a également arrêté de boire depuis plus de 6 mois ! C’est d’ailleurs de cela que traitent les paroles de l’album : d’une sorte de retour à la lumière.
L’album a été enregistré aux studios
OCD recording & producing à Metairie en Lousiane et mixé par Zeuss. Pour la première fois le groupe est distribué par un vrai label (E1) et cela s’entend au niveau du son mais nous y reviendrons.
L’artwork a été réalisé par Mike D’Antonio (bassiste de
Killswitch Engage). Il en ressort une impression d’élégance et une ambiance très religieuse tant sur la pochette qu’au niveau du livret.
Il est maintenant temps de parler un peu musique !
Les compos de ce nouvel opus ne changent pas tellement de leurs précédents méfaits mais par contre la production a été grandement améliorée. Le son est beaucoup plus propre a un point tel d’ailleurs que l’on perd ce côté « graisseux » de la disto des guitares caractéristique du
Sludge. Oubliez donc le son à la
Kylesa ou EyeHateGod ici on a plutôt affaire à des murs de guitare à la disto saturée mais propre. Tous les instruments sont bien audibles notamment la basse pour un effet massif très convaincant et en parfaite adéquation avec la musique jouée.
Tout au long de ces 12 compos pour 52 minutes
Crowbar nous offre un
Sludge Metal varié et inspiré. Ainsi on retrouve des passages franchement Hardcore dans la plus pure tradition des groupes américains et loin des mièvreries du mauvais Métalcore. Car on a parfois tendance à oublier que le Hardcore est avant tout un genre underground violent et sans concession. Ainsi, «
Sever the Wicked Hand» commence sur les chapeaux de roue et répand sa rage pendant 3 min en enchainant rythmiques galopantes et passages mid-tempo massifs. Certes c’est classique mais avec du talent et une prod’ en béton c’est terriblement efficace. Dans le même genre «
The Cemetery Angels » nous mettra une grosse claque avec son break pa-chy-der-mi-que !
Mais
Crowbar ne néglige pas non plus d’incorporer une bonne dose doomesque à sa musique notamment sur le très réussi «
Liquid Sky and
Cold Black
Earth » où la batterie rappellerait presque
Reverend Bizarre sur certains passages tandis que les guitares répètent une mélodie hypnotique. Sur les 6’22 de ce titre (le plus long de l’album) la voix de
Kirk Windstein se fait plus écorchée que jamais et transmet une émotion intense alors que parallèlement les paroles sont franchement positives (« As darkness fades away that light begins to stay”). Un des bijoux du CD !
Néanmoins dans la plupart des morceaux ces différentes inspirations sont plus digérées pour s’incorporer au
Sludge puissant du groupe comme sur «
Let Me Mourn » ou encore « As I Become One ». Ce dernier est également un des meilleurs morceaux de l’album, incorporant au milieu de sa recette traditionnelle et efficace un passage plus calme atteignant son paroxysme dans un solo de guitare loin du branlage de manche mais à l’impact émotionnel certain avant un final dans un mélange de puissance et de mélodicité.
Mention spéciale pour la voix écorchée de Windstein, extrêmement convaincante, pleine de puissance sur les passages les plus rapides et vraiment poignante quand il s’agit de nous émouvoir (« Echoe An
Eternity »).
Y a-t-il quelque chose à jeter dans cet album ?
Cela dépendra de chacun mais « A
Farewell to
Misery » avec son piano (joué par Duane Simoneaux) et ses « Ho ho » chantés par Patrick Plata pourra en laisser certains de marbre à cause de son extrême simplicité.
Alors certes, cet album n’invente rien mais il montre le talent de
Crowbar à fournir un album ni linéaire ni décousu, puissant et quelques fois touchant qui ravira tous les amateurs de gros riffs bien lourds !
En tout cas moi il m’a fallu une seule écoute pour me convaincre que ce CD devait être mien !
16/20
C'est le seul album de ce groupe que je possède et à chaque écoute c'est un réel plaisir. Sans doute moins doom que ses autres productions mais diablement efficace et l'artwork stylé ! !
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