En enregistrant, mixant et produisant de la sorte le premier album de son groupe
Seven Sisters, le chanteur et guitariste Kyle McNeil aura parfaitement réussi à donner, on imagine à dessein, à cette œuvre, un parfum très singulier. A savoir, celui de ce Heavy
Metal du début des années 80 et notamment de cette vague NWOBHM triomphante. Il y a en effet dans les 8 titres de ce disque éponyme écrits et composés par ce jeune londonien et ses petits camarades quelque chose de l'ordre de l'âme de cette mouvance anglaise magnifiquement captée et retranscrite. Un parfum manifeste. Un esprit indiscutablement présent. Un souffle issu des premiers travaux d'Europe, de ceux d'
Angel Witch, de
Virtue ou encore d'Iron Maiden lorsque Paul DiAnno en était le chanteur attitré.
Et dès les premières mesures vives de
Destiny's Calling, après donc son préambule,
Seven Sister parvient à nous rallier à sa cause. Le titre qui démarre les hostilités, au-delà de revêtir quelques unes des influences déjà évoquées, aura aussi quelques relents nous rappelant volontiers aux bons souvenirs du
Helloween de l'ère Micheal Kiske ou du
Riot du regretté Mark Reale.
Si, malheureusement, le reste de l'œuvre ne sera pas toujours aussi rapide et inspiré que cette excellente première piste, il gardera tout de même suffisamment de vertus pour capter l'attention de son auditoire. Sans entrer dans chacun des détails de chacun des chapitres de ce manifeste, évoquons quelques-unes de ses chansons les plus représentatives comme, par exemple, ce remarquable
Seven Sisters à la construction subtile. Débutant comme une ballade, le titre s'emballe assez rapidement pour nous offrir quelque chose de nettement plus fougueux et intéressant. Ajoutez-y un break aux quelques notes de basses et de guitares que Steve Harris et ses sbires n'auraient sans doute pas mieux composé, une reprise enlevée du meilleur effet nous menant vers un joli final et vous aurez là l'un des meilleurs morceaux de ce disque. On pourrait également parler de
Pure as
Sin ou de Commanded by Fear aux inspirations suédoises manifestes qui sont, eux aussi, deux titres vraiment sympathiques. Tout comme d'ailleurs ce Gods and Men Alike au démarrage tonitruant fort de ces riffs d'une efficacité redoutable et fort de ce final féroce superbe.
Ajoutons quelques mots aussi sur les chants de Kyle McNeil pour en dire le plus grand bien. Nous proposant une démonstration très en phase avec la période révolue de laquelle ce disque s'inspire, mais aussi avec quelques-uns des groupes abordés dans cette chronique (
Helloween,
Riot, Europe...), le vocaliste anglais fait, en effet, sur cette œuvre éponyme, un travail splendide.
Parlons également de la production de ce
Seven Sisters qui est parfaitement adaptée à cette ambiance passéiste voulue par cette formation.
Seven Sisters est donc un disque aux parfums antiques délicieux, aux compositions inspirées et bien construites et aux influences parfaitement digérées. De quoi, en somme, passer un excellent moment pour peu que vous soyez un adepte convaincu de ces musiques d'un autre temps.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire